Venezuela : non aux sanctions, oui à la médiation

Déclaration endossée par plusieurs centaines de militant-es et d’intellectuel-les des États-Unis et du Canada.

9 mars 2018

Les sanctions imposées par les administrations Trump et Trudeau contre le Venezuela imposent de nouveaux fardeaux aux vénézuéliens ordinaires qui tentent simplement de vivre leur vie. Les sanctions unilatérales sont illégales en vertu du droit international. Plus de 150 personnes et organisations éminentes des États-Unis et du Canada ont signé la lettre ci-dessous qui est remise aux sénateurs et membres du Congrès des États-Unis ainsi qu’aux parlementaires canadiens.

Nous exhortons les gouvernements des États-Unis et du Canada à retirer immédiatement leurs sanctions illégales contre le Venezuela et à soutenir les efforts de médiation entre le gouvernement du Venezuela et les segments non violents de l’opposition politique.

Nous soutenons des relations hémisphériques fondées sur le respect de la souveraineté de tous les peuples des Amériques. Nous sommes profondément préoccupés par l’utilisation de sanctions illégales, dont l’effet se fait le plus sentir sur les secteurs les plus pauvres et marginaux de la société.

Les sondages au Venezuela montrent que la grande majorité des Vénézuéliens s’oppose aux sanctions, indépendamment de leur opinion sur le gouvernement Maduro. Les sanctions ne font que compliquer les efforts déployés par le Vatican, la République dominicaine et d’autres acteurs internationaux pour négocier une résolution de la polarisation profonde au Venezuela. De plus, les sanctions sapent les efforts du gouvernement démocratiquement élu et de l’Assemblée constituante pour résoudre les problèmes économiques critiques et déterminer leur propre destinée politique.

Malgré la rhétorique des fonctionnaires de Washington et d’Ottawa, ce n’est pas un véritable souci de démocratie, des droits de la personne et de justice sociale qui explique la position interventionniste belliqueuse à l’égard de Caracas. Le président Obama a déclaré que le Venezuela est un « narco-État de plus en plus violent » qui menace le monde. L‘utilisation d’hyperboles dans les situations diplomatiques contribue rarement à trouver des solutions pacifiques.

Ce n’est pas un secret que le Venezuela, contrairement au Mexique, au Honduras, à la Colombie, à l’Egypte ou à l’Arabie Saoudite, est menacé par la stratégie dite de « « changement de régime » (regime change) des États-Unis, précisément parce que le Venezuela a résisté à l’hégémonie américaine. Et bien sûr, le Venezuela détient les plus grandes réserves de pétrole dans le monde, d’où l’attention de Washington.

Les États-Unis et le Canada ont échoué à utiliser l’Organisation des États américains (OEA) pour construire un bloc qui évoque hypocritement la Charte démocratique contre le Venezuela.  Luis Almagro, le secrétaire général de l’OEA, a délégitimé l’OEA, enhardi les éléments les plus extrêmes et les plus violents de l’opposition vénézuélienne, et mis de côté les efforts de médiation.

Les sanctions canado-américaines représentent une utilisation cynique du pouvoir économique pour attaquer une nation qui fait déjà face à l’hyperinflation et à la pénurie de produits de base. Bien qu’au nom de la promotion de la démocratie et de la liberté, les sanctions violent le droit humain fondamental du peuple vénézuélien à la souveraineté, tel qu’énoncé dans les Chartes des Nations Unies et de l’OEA.

Parmi les signataires canadiens : Jerry Dias (UNIFOR), Mike Palecek (Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes), Harvey Bischop (Fédération des enseignants des écoles secondaires de l’Ontario), Mark Hancock (Syndicat canadien de la fonction publique), Stephanie Smith (Syndicat des employés du secteur public en Colombie-Britannique). Linda McQuaig (journaliste), Leo Panitch (Université York), Radhika Desai (Université du Manitoba)

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