L’OTAN, une organisation pour la guerre

 

Collectif « Non à l’OTAN, non à la guerre »[1]

L’atlantisme est, de la social-démocratie à la droite conservatrice, un influant courant idéologique centré sur la reconnaissance du leadership des États-Unis pour défendre les intérêts du monde occidental. Le discours de Churchill à Fulton, en 1946, qui appelle à « l’utilisation commune de toutes les bases militaires navales et aériennes qu’un de nos pays possède, partout dans le monde », est au fondement de cette idéologie et de la création de l’OTAN. Aujourd’hui, conséquence de l’échec des interventions militaires, l’atlantisme s’inscrit dans la militarisation d’un Occident qui se dit menacé. L’OTAN, son bras armé, joue un rôle essentiel dans les politiques de guerre et d’intégration de l’Europe à la stratégie globale de défense des États-Unis par l’uniformisation des armées et la standardisation de leur armement. L’OTAN est intervenue directement, ou indirectement, en apportant la logistique de guerre, dans la plupart des conflits ouverts ou semi-ouverts des 20 dernières années : ex-Yougoslavie, Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Ukraine, Soudan, RCA, etc. Le résultat, hélas commun à tous ces théâtres de guerre, les morts et les blessés, mais aussi la destruction matérielle des villes, des usines, de l’agriculture et de l’environnement entrainant la dislocation des communautés qui y vivaient. En Lybie, c’est un chaos beaucoup plus fort qu’au moment où la guerre a été décidée. Comme en Irak, ce chaos s’est étendu dans les pays voisins. L’OTAN établit une ceinture maritime dans la Méditerranée pour refouler les réfugiés.

Le bilan pour les peuples est lourd !

L’OTAN, vestige de la conception bipolaire du monde visant à assurer l’hégémonie des puissances occidentales, va à l’encontre des besoins du monde. Les pays membres de l’OTAN, États-Unis en tête, voudraient que cette organisation se substitue à l’ONU, en refusant, notamment au sein du Conseil de Sécurité, que cette dernière joue pleinement son rôle de maintien et de rétablissement de la paix. Quitte à lui reprocher ensuite de se révéler impuissante à régler les conflits comme on le voit au Proche et au Moyen-Orient.

Toujours plus d’armes   

Donald Trump a annoncé une augmentation de 54 milliards de $ (+ 9%) du budget militaire US, le plus important budget de guerre au monde. Il fait pression sur les membres de l’OTAN pour qu’ils s’engagent à consacrer 2% du PIB à leur budget militaire. Il veut engager davantage l’OTAN dans « la guerre contre le terrorisme » et perfectionner les armes nucléaires, dont plusieurs sont stationnées sur les bases US et/ou OTAN dans des pays où l’opposition populaire à la présence des bases et des bombes, missiles et autres engins nucléaires grandit. Les chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’OTAN inscrivent l’objectif des 2% dans les budgets, en même temps qu’ils réaffirment leur volonté de faire baisser les déficits publics. Autrement dit, ce sont les budgets sociaux, de la santé, de l’enseignement… qui seront ponctionnés, pour respecter les dogmes néolibéraux.

Le nucléaire militaire, toujours la priorité

L’autre aspect est la relance de la course aux armements dans le domaine du nucléaire. De nouvelles bombes sont prévues en 2019, elles ne sont plus seulement gravitaires, mais à queue guidée et plus précises, présentées comme faisant des dégâts plus limités hors de la cible visée ; les bombardiers doivent être remplacés par une nouvelle génération d’avions furtifs : la guerre nucléaire devient ainsi plus « possible ». La Russie semble compenser son armement conventionnel vieillissant par sa force nucléaire ce qui tend aussi à relancer la course aux armements. L’OTAN mène des politiques qui renforcent son poids militaire: le bouclier antimissile est déployé au Royaume Uni et en Roumanie, puis le sera en Pologne. Il est destiné à contrer tous les types de missiles. Le bouclier anti-missiles est censé assurer seulement la sécurité des USA, pas celle des autres pays et notamment pas ceux qui accueillent les installations de détection, comme la Roumanie, la Pologne ou le Royaume-Uni. En cas de conflit, ces pays et leurs voisins seraient les premières cibles ! Dans de nombreux pays, on assiste au renouvellement des anciens chasseurs-bombardiers.

L’illégalité de l’OTAN

La Charte des Nations Unies, qui a institué un droit international universel fondé sur la paix dans le monde, a interdit le recours, individuel ou collectif, à l’usage ou à la menace de la force et même la défense préventive dans les relations internationales, pour en réserver l’usage exclusif au Conseil de Sécurité et seulement pour le maintien ou le rétablissement de la paix. Elle prévoit la possibilité d’organisations régionales, mais seulement pour une coopération entre ses membres, et dans le respect de ces principes. Non seulement l’OTAN n’est pas une organisation régionale, puisqu’il n’y a pas de région de l’Atlantique Nord, que nombre de ses membres sont loin de cet océan, et qu’elle agit bien au-delà. Mais surtout, elle s’inscrit ouvertement dans des objectifs d’intervention militaire qui par nature sont une violation, pour se l’approprier, des principes de sécurité collective ci-dessus rappelés ; ainsi, l’OTAN est aussi illégale que le serait une bande armée à l’intérieur d’un pays.

[1] www.no-to-nato.org

 

 

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