Un mondialiseur en culottes courtes

Justin Trudeau aura démontré encore une fois son rôle de peewee sur la scène internationale. Il fallait être vraiment dans le champ pour se réjouir du G7 alors que, au même moment où on écrivait le « communiqué final », le cher Donald l’envoyait promener. Si Justin avait été mon étudiant, il aurait eu un D- (je lui aurais donné la note de passage par compassion).

Depuis son intronisation, Trudeau le « féministe » s’acharne à consolider l’édifice de notre monde globalisé à la sauce néolibérale, en droite ligne avec les gouvernements antérieurs, y compris celui du mal-aimé Stephen Harper.

Les traités de libre-échange (avec les États-Unis, l’Europe, Israël, l’Asie-Pacifique) sont présentés par Justin en des termes religieux : « crois ou meurs », dans le langage de Wall-Street, du FMI, des associations patronales de partout dans le monde. On ajoute aux mêmes traités le mot « féministe » et on pense que le tour est joué.

Il y a malheureusement des gens qui croient cela y compris dans le mouvement syndical.

La défense de l’ALÉNA par exemple est quelques fois représentée comme une bonne chose pour l’économie québécoise (et canadienne), parce qu’elle facilite les exportations. À vrai dire et on avait démontré cela clairement lors du Sommet des peuples des Amériques en 2001, les traités de ce genre ont peu à voir avec le commerce et les échanges, et beaucoup plus avec l’aplatissement des droits, des protections sociales et de l’environnement. C’est le nivellement par le bas des législations en les adaptant au « modèle américain » pour qui ces « droits » sociaux et environnementaux sont subordonnés aux « droits » des entreprises et des investisseurs. Est-ce un hasard si le Canada depuis la mise en place de l’ALÉNA a considérablement réduit l’accès à l’assurance-chômage, réduit drastiquement les paiements aux provinces (pour la santé et l’éducation), laissé les extractivistes débridés se lancer corps et âme dans les projets du sale pétrole albertain tout en essayant de transformer notre grand fleuve en un dépotoir de pétrole ?

Il faudrait être naïf, ou bien pire encore, complice, pour penser que tout cela est arrivé, parce que c’est arrivé. Je m’excuse de le répéter à certains camarades syndicalistes, le libre-échange est une pièce essentielle dans la mondialisation néolibérale.

Alors revenons au G7, ce ridicule party à 600$ millions. De toute évidence, la mondialisation qu’on a connu à date est enrayée. Les États-Unis veulent reprendre le gros bout du bâton et cela indispose les 6 alliés-subalternes. J’emploi le mot « subalterne » à escient. Sur à peu près toutes les questions essentielles, les 6 se sont alignés, parfois avec certaines réticences, sur le numéro 1. Les 6 (sauf le Japon) restent prisonniers du dispositif militaire états-unien qui s’appelle l’OTAN. Les 6 estiment que la Chine est devenue trop importante depuis qu’elle tente de ne plus simplement être l’atelier de jouets du monde. Les 6 pensent qu’il faut verrouiller le Moyen-Orient, réservoir stratégique et enjeu géopolitique, quitte à continuer la « guerre sans fin » entamée par Washington bien avant Trump. Les 6 voudraient faire semblant de confronter l’enjeu climatique tout en continuant dans la surexploitation des gens et de la nature.

Il faut le dire, parmi les 6, le Canada est le premier subalterne, le plus servile, le plus dépendant au point où l’État fédéral défend l’indéfendable, comme l’exploitation des sables bitumeux, le pétrole « le plus sale » au monde. Trudeau (et avant lui Harper) envoie des soldats canadiens faire la sale job en Afghanistan, en Irak et aujourd’hui en Syrie.

Avant longtemps, je ne serais pas surpris si les 6 capitulent, plus moins en douce, devant les agressions de Trump. C’est déja esquissé, par exemple, en ce qui concerne les tarifs imposés aux industries de l’acier et de l’aluminium. Réunis quelques jours avant le G7, les méga entreprises de ce secteur des pays riches, y compris des États-Unis et du Canada, ont plus ou moins dit à Trump, « c’est une bonne idée, mais seulement si c’est imposé à la Chine ». Les G7 pourraient retrouver leur bonne humeur en ciblant la Chine et d’autres pays émergents (qui sont aussi des pays pauvres) pour refaire le « consensus » de la guerre froide contre les empêcheurs de tourner en rond qui ne sont pas dans le « cercle rapproché » de l’impérialisme.

Et il y a des gens qui se disent soucieux des droits humains, anti-Trump et féministes qui défendent cela ?!? Je leur donnerais aussi un D-…

 

 

 

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