Haïti : comment sortir de la crise ?

 

 

 

P-au-P, 13 févr. 2019 [AlterPresse] —

Plusieurs organisations et partis politiques ont émis un ensemble de propositions, en vue de trouver une issue à la crise socio-politique qui sévit actuellement en Haïti, selon les données rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

Dans une note, le Combite des organisations politiques, syndicales et populaires propose la mise en place d’un pouvoir de transition de rupture, ayant à sa tête l’un des juges le plus ancien à la Cour de Cassation, un Conseil d’Etat et un gouvernement qui représentent toutes les forces vives de la nation.

Cette transition doit également rompre avec les pratiques de vols, de corruption, jeter les bases pour éliminer le système d’exploitation, qui a jalonné l’histoire nationale au cours des ans, et créer les conditions pour la construction d’un autre Etat répondant aux aspirations du peuple.

Le Combite des organisations politiques, syndicales et populaires demande à la justice de mettre la main au collet des personnes, soupçonnées d’implication dans le gaspillage des fonds PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti.

Il appelle la population à maintenir le flambeau de la mobilisation, visant à exiger le départ du président Jovenel Moïse, à dénoncer la corruption et la vie chère sur le territoire national.

Il en profite pour condamner les actes de répression, perpétrés par le pouvoir en place sur la population lors des mobilisations de rues, enclenchées à partir du jeudi 7 février 2019 en différents points du territoire national en Haïti.

Le nombre des décès, enregistrés lors des mobilisations enclenchées depuis le jeudi 7 février 2019, en vue d’exiger la démission de Jovenel Moïse, se situerait autour d’une dizaine, selon les organismes des droits humains, et une cinquantaine, selon l’opposition.

Près d’une dizaine de partis et regroupements de partis politiques exigent la démission de Jovenel Moïse de la présidence politique en Haïti, en vue de faciliter une issue à la crise socio-politique et économique.

Parmi ces organisations, figurent la Fusion des sociaux-démocrates haïtiens (Fusion), l’Organisation du peuple en lutte (Opl), le Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod), Ayisyen pou ayiti, Kontrapèpla et la Plateforme Verite.

Le départ de Jovenel Moïse permettrait de réaliser un vrai dialogue, capable de bâtir une autre société, considèrent ces organisations politiques.

« La situation d’aujourd’hui exige une rupture totale avec la forme de gouvernance actuelle. La crise demande une solution concertée et à l’haïtienne. Cette réponse exige de grands efforts, consentis par les différents secteurs organisés de la société », recommandent-elles.

Ces organisations politiques invitent tous les secteurs à entamer de bonnes négociations, dans la sincérité et la franchise, tout en mettant de côté les intérêts mesquins et personnels, pour faire face aux défis du moment.

Pour sa part, le parti politique Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp) appelle à construire un Etat solidaire, basé sur la justice sociale et l’égalité entre les citoyennes et citoyens.

Le Rdnp encourage les protagonistes à trouver une entente nationale sur le type de régime le plus favorable pour Haïti.

« Il est temps d’effectuer une réforme nécessaire dans les institutions, les esprits et les mentalités », souligne le Rdnp, tout en exhortant les Haïtiennes et Haïtiens à s’unir pour construire leur destin.

La Fédération des organisations pour une nouvelle alternative politique (Fonap) propose de proclamer le juge le plus ancien à la Cour de Cassation comme nouveau président, pour un mandat de six mois.

Des dispositions doivent être prises, dans une semaine, pour faire baisser les prix des produits de première nécessité (riz, sucre, farine, huile, carburant, etc.), suggère la Fonap.

Dans deux semaines, un gouvernement de consensus devrait être mis en place, avec tous les protagonistes politiques et organisations concernés, pour gérer la république caribéenne pendant six mois.

Dans un mois, il conviendrait d’organiser une conférence nationale pour construire un autre mode d’Etat, appelé à diriger la nation.

La Fédération des organisations pour une nouvelle alternative politique regroupe le Mouvman ti peyizan Atibonit (Mitpa), l’Initiative citoyenne pour la promotion de jeunes leaders (Icpjl), la Platfòm fanm aktif Matisan (Pfam), la Perspective d’action pour une lutte sans exclusion (Pale) et le Groupe d’Intervention en droits humains (Gidh), entre autres. [emb rc apr 13/02/2019 20:55]

 

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