Honduras : l’exode et la dictature, à l’ombre de l’empire américain

Aerial view of a Honduran migrant caravan heading to the US, as it is stopped at a border barrier on the Guatemala-Mexico international bridge in Ciudad Hidalgo, Chiapas state, Mexico, on October 19, 2018. - Honduran migrants who have made their way through Central America were gathering at Guatemala's northern border with Mexico on Friday, despite President Donald Trump's threat to deploy the military to stop them entering the United States. (Photo by PEDRO PARDO / AFP)

SUYAPA PORTILLO VILLEDA, Al Jazeera, 22 octobre 2018

Les immigrants du Honduras et d’autres pays d’Amérique centrale sont des réfugiés et devraient donc être traités comme tels par la loi américaine sur l’immigration, ainsi que par le gouvernement mexicain. Entre-temps, le Honduras est un royaume des narcotrafiquants qui prospèrent sous le régime soutenu par les États-Unis de Juan Orlando Hernandez et sa police militaire.

Juan Orlando Hernandez et son régime ont volé des millions des agences de services publics, telles que l’administration de la sécurité sociale. Les emplois sont rares pendant que le gouvernement a sabré dans les soins de santé, la sécurité dans les quartiers et même la nourriture. Manger au Honduras est un luxe. Par exemple, le salaire minimum est inférieur à 400 dollars par mois, mais l’électricité, l’eau et la nourriture coûtent bien plus de 500 dollars par mois pour un ménage. Les maquiladoras, les entreprises agro-exportatrices bénéficient des lois sur le libre-échange qui maintiennent le salaire minimum en dessous des lois du gouvernement sur le salaire minimum et ne permettent pas aux syndicats de s’organiser et de protéger les travailleurs.

Depuis la prise de fonction de Juan Orlando Hernandez en 2013 et des élections frauduleuses de 2017, le pays est devenu l’un des pays les plus dangereux au monde, où les enfants, les femmes et les transgenres sont tués par centaines dans une guerre civile non déclarée. Sur les 200 meurtres LGBTI, seuls deux cas ont donné lieu à des poursuites. Plus de 600 femmes sont tuées chaque année. Ces meurtres restent impunis, ils ne sont jamais poursuivis.

L’exode auquel nous assistons au Honduras aujourd’hui est le résultat direct de la politique étrangère américaine dans la région depuis plus de 50 ans, mais le soutien plus récent du Département d’État américain à la présidence hondurienne est peut-être le coup le plus dévastateur pour la démocratie au Honduras.

La proposition de Trump de construire un mur entre le sud et le nord du Mexique met en péril la souveraineté et les relations diplomatiques politiques entre le Mexique et les autres nations d’Amérique centrale. C’est une proposition absurde et misérable qui n’a aucun sens diplomatique dans la région. Dans le même temps, elle viole les droits des immigrants et des peuples autochtones qui vivent dans la région du Chiapas et au Guatemala.

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