8 mars à Montréal : journée internationale des droits des femmes

Femmes de diverses origines (FDO), est un collectif multigénérationnel, organisatrice chaque année, depuis 2002, de la manifestation de la Journée internationale des femmes (JIF) à Montréal. Au cœur de ses luttes se trouvent les femmes ouvrières, les femmes démunies et marginalisées. Le collectif vous appelle à descendre dans les rues de Tiohtià ke (Montréal) en ce moment historique de l’humanité. Au Canada, les peuples autochtones dans un mouvement de soutien aux défenseurs des terres Wet’suwet’en, paralysent le pays. Dans le monde entier, les femmes sont en première ligne dans un nombre sans précédent de mouvements populaires.  Des décennies de politique, d’économie et de guerres néolibérales et impérialistes ont mises à nu les inégalités et la répression comme jamais auparavant.   En tant que femmes, originaires en grand nombre des Caraïbes, de l’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie et des populations marginalisées du Québec et du Canada, nous nous identifions à ces luttes et nous en sommes inspirées. 

Les matriarches de L’Île de la Tortue, en particulier celles de Wetʼsuwetʼen, font face à la puissante armée de l’État canadien, mettant ainsi en lumière des siècles de génocide colonial envers les premières nations au Canada, ainsi que l’hypocrisie d’une réconciliation sans vérité.  Leur position révèle également de façon frappante que la crise environnementale mondiale exige des actions concrètes et pas seulement des promesses creuses lors de conférences internationales. Les femmes du Chili dénoncent les auteurs de la violence systémique contre elles perpétrée par l’armée et le gouvernement.  Les femmes palestiniennes, continuent avec courage à jouer un rôle central de résistance contre des décennies d’occupation militaire brutale du régime d’apartheid israélien. Les femmes haïtiennes mettent à nu l‘impérialisme sous-jacent à la soi-disant aide humanitaire. En Inde, une nouvelle génération de militantes féministes et de femmes au foyer « ordinaires » mène la lutte contre le fascisme ethnonationaliste Hindutva.  

Nous nous associons, dans la lutte, aux femmes qui s’opposent à l’agression militaire menée par les États-Unis et aux manœuvres de changement de régime imposé d’Amérique latine au Moyen-Orient, qui nous rapproche d’un embrasement mondial. Nous disons haut et fort : « Pas en notre nom ! ». Nous nous solidarisons et appuyons également ces femmes résistantes et combattantes qui sont mortes ou qui languissent en prison, payant d’un prix élevé leur rôle dans les luttes pour la justice et la dignité de leur peuple. 

Nous sommes inspirées par les femmes qui travaillent, ici et ailleurs, et soutenant leurs familles, s’occupant des enfants et des personnes âgées, souvent sans statut, accomplissant des journées de travail doubles et triples pour des salaires qui sont encore une fraction de ceux des hommes. Nombre de ces femmes et de leurs familles constituent la « classe travailleuse pauvre » !

Au Québec, le gouvernement de la CAQ démontre à répétition qu’il ne se soucie pas de tous les Québécois et Québécoises indistinctement. Il institutionnalise le sectarisme et la tyrannie majoritaire, avec des lois telles que les projets de loi 21 et 40 pour réaliser son programme visant à faire du Québec une société homogène intolérante, en éliminant le pluralisme et la diversité.  Cependant, l’année qui vient verra la montée d’une résistance massive, au moment où les travailleuses et travailleurs du secteur public québécois, secteurs dominés par les femmes, comme la santé, les services sociaux et l’éducation, négocieront leurs prochaines conventions collectives et que le gouvernement sera tenu responsable des politiques néolibérales – coupures, précarisation, heures supplémentaires obligatoires – qui visent à privatiser tous les aspects de la vie et des soins aux personnes.

Et après des décennies de lutte des féministes pour mettre fin au contrôle patriarcal et à la violence envers les femmes, on apprend qu’au Québec, au cours des derniers mois seulement, 4 femmes ont été assassinées par des hommes à cause des choix qu’elles ont faits ! 

Lorsque les femmes de Paris sont descendues dans la rue pour revendiquer du pain en 1786 et que les femmes russes sont descendues dans la rue en 1917 pour la paix, la terre et le pain, la terre a tremblé et les répercussions se sont fait sentir dans le monde entier! Lorsque les femmes d’Afrique du Sud se sont levées contre l’apartheid en 1956 avec le slogan « vous avez frappé les femmes, vous avez heurté un rocher », ce n’était qu’une question de temps avant que le régime d’apartheid ne tombe. Lorsque les femmes de la Cordillère aux Philippines se sont organisées, elles ont arrêté le mégaprojet de barrage de la rivière Chico en 1980.  Les femmes de la Pachamama, en Équateur, ont réussi à tenir à distance les projets miniers transnationaux pendant des décennies.  Ces femmes sont pour nous source d’inspiration, nous leur ferons honneur.  Au Canada, au Québec et dans le monde entier, les femmes ont indiqué leur intention de poursuivre la lutte. C’est terminé ! 

 Pour la justice, pour l’égalité, pour la solidarité entre femmes et humaine, pour notre avenir et celui de nos enfants !

Contre le patriarcat, le capitalisme et l’impérialisme ! 

Rejoignez-nous dans les rues de MONTRÉAL le 8 mars !

Vive la Journée internationale des droits des femmes ! 

Dimanche, 8 mars, 13h, place Cabot (angle Atwater et Ste-Catherine ; métro Atwater)

Info :  wdofdo.wordpress.com