Les États-Unis et l’Arabie saoudite : une alliance de longue durée

 

Joseph Grosso, Counterpunch, 27 avril 2018

En novembre dernier, lors d’une rare manifestation bipartisane, la Chambre des représentants aux États-Unis a voté 366-30 pour déclarer que le Congrès n’avait pas autorisé le soutien américain à la guerre menée par l’Arabie saoudite contre l’insurrection houthi au Yémen. La résolution a également condamné le soutien de l’Iran aux Houthis sans citer spécifiquement le rôle beaucoup plus important de la Maison des Saoud.

Mais il y a un peu plus d’un mois, le Sénat a voté (55-45) que les Etats-Unis pourraient continuer à fournir une assistance logistique et un ravitaillement en carburant pour la campagne de bombardements saoudienne. Ce sont les bombardements saoudiens, ainsi que le blocus des ports yéménites dirigé par les Saoudiens, qui ont fait plus de 13 500 victimes depuis le début de la guerre, il y a trois ans. Entre-temps, un million de Yéménites ont contracté le choléra et 20 millions (sur 28 millions d’habitants) ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence.

Telle est la nature de l’alliance américano-saoudienne. L’alliance a débuté avec une réunion de 1945 entre le président Roosevelt et le roi saoudien Abdul Aziz ibn. En gros, le pacte impliquait que l’Arabie saoudite allait fournir le pétrole et que les États-Unis allaient défendre le royaume. Cependant, le 11 septembre 2001, quand 15 des 19 pirates de l’air étaient des ressortissants saoudiens, il y a eu un sentiment d’inquiétude aux États-Unis. Plus tard, Donald Trump a dénoncé Obama qui voulait interdire les familles des victimes de poursuivre le gouvernement saoudien. Trump s’empressait de dénoncer le fait que Clinton avait reçu plus de 10 millions de dollars de la monarchie saoudienne. Mais les résolutions de Trump n’ont pas duré longtemps. Lors de sa visite en Arabie saoudite, on a annoncé des ventes d’armes américaines valant 110 milliards de dollars.

Aujourd’hui, Washington répète que cette alliance est nécessaire pour faire face à la « menace » iranienne.

Le nouveau régime dirigé par le prince héritier Mohammed bin Salman (il est aussi ministre de la Défense, chef du développement économique et chef de la compagnie pétrolière nationale Aramco) a fait enfermer une partie de l’ancienne élite dans le Ritz-Carlton de Riyad dans ce que le gouvernement a appelé une campagne anti-corruption. Aucune accusation officielle n’a été rendue publique et il n’a pas été précisé qui a été reconnu coupable ou innocent de quoi. La corruption est endémique. bin Salman lui-même a un yacht qui a coûté plus d’un demi-milliard de dollars.

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