Lula sera libéré par les gens dans les rues

Extrait d’une entrevue de João Pedro Stedile dans le journal en ligne Brésil de Fato, 5 avril 2018.

 

Brésil de Fato: Comment évaluez-vous le contexte qui nous a menés jusqu’ici?

João Pedro Stedile: Le Brésil traverse une grave crise économique, sociale, politique et environnementale. Quand une société entre dans une crise structurelle comme c’est le cas maintenant au Brésil, les conflits de classes s’intensifient. Depuis 2016, la bourgeoisie, pour se sauver et pour jeter tout le poids de la crise sur la classe ouvrière, a impulsé un coup d’état. Ils ont expulsé la résidente Dilma Rousseff du gouvernement, non parce qu’elle était une femme ou parce qu’elle avait fait des erreurs. C’est parce que, en crise, la bourgeoisie doit capter le pouvoir de manière absolue. Après ce coup d’État, la bourgeoisie a exigé du gouvernement de Temer la mise en œuvre d’un plan politique, économique et social créant plus de chômage et plus d’inégalités. Depuis, les banques ont réalisé un bénéfice de 450 milliards de dollars. L’industrie a gagné 60 milliards de reais. Pour consolider cela, la bourgeoisie doit gagner du temps et s’assurer le contrôle du pouvoir exécutif en vue des élections d’octobre prochain. La majorité des Brésiliens rejette ce tournant et en plus, la droite n’a pas de candidat. Donc, l’emprisonnement de Lula est nécessaire, non pas parce qu’il a commis un crime, parce qu’en réalité, il n’a pas commis de crime. C’est simplement une persécution politique pour empêcher sa candidature.

Quel est le rôle des médias   ?

Le grand réseau Rede Globo, depuis sa création, est le véritable parti idéologique de la bourgeoisie. Dans les temps anciens, cela se faisait à travers les écoles, les églises et d’autres dispositifs. Aujourd’hui, la fabrication du consensus vient de Globo, qui est l’auteur intellectuel du coup d’Etat, et qui coordonne politiquement les forces de droite. Un jour, les gens vont vouloir percevoir la facture pour ces crimes de Globo.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Nous devons nous lever et organiser la réaction populaire. Les masses doivent être des protagonistes de la politique et ne pas regarder les bras croisés. Nous guidons le militantisme du Front populaire brésilien. Demain à São Bernado do Campo, il y aura un appel. Nous devons aller dans la rue. Nous n’avons pas Globo, mais nous avons des réseaux sociaux.

Que prévoir pour les élections?

La scène de la lutte de classe se structure autour de deux blocs. D’une part, il y a ceux qui veulent le coup et la subordination de notre économie aux intérêts des banques et de l’impérialisme américain. C’est le bloc de la droite, des capitalistes, qui veulent continuer à gagner de l’argent en exploitant de plus en plus les travailleurs. D’autre part, il y a le bloc de la classe ouvrière. Cette identité se retrouve autour de Lula. Lula est plus grand que le PT, plus grand que la gauche.

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