Palestine : il faut agir

Voix juive indépendante (Canada)

Le 28 janvier 2020, le président américain Donald Trump a dévoilé son plan de «paix» pour Israël-Palestine aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Les dirigeants palestiniens étaient particulièrement absents aux côtés de ces deux dirigeants assiégés, qui se battaient pour conserver leur carrière politique endommagée. C’est simplement parce que le plan désastreux que Trump a présenté comme le «Deal du siècle» est considéré par une grande partie du monde pour ce qu’il représente vraiment – le «Vol du siècle». Le nouveau plan de Trump est un changement significatif par rapport au précédent La politique étrangère américaine dans la région, et une gifle face au droit international.

Voix juive indépendante Canada condamne ce plan malheureux en des termes non incertains. Nous soutenons le peuple palestinien qui descend dans la rue par milliers, en Palestine et dans le monde, pour dénoncer ce que beaucoup ont appelé le «plan d’apartheid» de Trump. De plus, nous appelons le gouvernement canadien et le ministre des Affaires étrangères François-Philippe Champagne pour dénoncer sans équivoque ce plan et pour rappeler à Trump, Netanyahu et la communauté internationale leurs responsabilités de respecter les principes du droit international et de la justice.

Il n’y a jamais eu de meilleur moment pour BDS

Alors que le plan Trump pourrait représenter un tournant désastreux pour toute chance de paix et de justice en Israël-Palestine, pour nous, cela signifie maintenir le cap, creuser les talons et poursuivre le travail que nous faisons déjà.

Independent Jewish Voices (IJV) a été la première organisation nationale juive au Canada à approuver la campagne palestinienne de boycotts, désinvestissements et sanctions (BDS). Le plan de Trump est un rappel brutal de l’importance du BDS à ce stade critique.

Il convient de rappeler les principales exigences de la campagne BDS et leur lien avec le plan d’apartheid de Trump:

1. Mettre fin à l’occupation et à la colonisation israéliennes de toutes les terres arabes et démanteler le mur

Le plan de Trump propose que les blocs de colonies israéliennes à l’intérieur de la Cisjordanie occupée restent sous contrôle israélien; que Jérusalem soit la capitale «indivise» d’Israël; et qu’une forme d’État palestinien soit également créée, mais avec une souveraineté limitée.

L’occupation israélienne de la bande de Gaza et de la Cisjordanie est la plus longue occupation militaire de l’histoire moderne. La position de Trump de considérer soudainement les colonies israéliennes en Cisjordanie comme légales en vertu du droit international est un renversement complet de la politique étrangère américaine précédente, et manifestement dangereuse. Le chemin vers une paix juste dans la région doit comprendre le démantèlement des colonies de peuplement israéliennes, la fin de l’occupation et la démolition du mur inhumain.

2. Reconnaître les droits fondamentaux des citoyens arabo-palestiniens d’Israël à une pleine égalité

Le plan de Trump suggère de retirer près de 250 000 citoyens palestiniens d’Israël de leur citoyenneté et de les transférer dans un futur État palestinien. Le maire de Tayibe (une de ces villes israéliennes qui prévoit un transfert de population), Shuaa Massarweh Mansour, a déclaré sans équivoque: «Il n’y aura pas d’autre Nakba » (le mot arabe pour «catastrophe», se référant au nettoyage ethnique de la Palestine pendant la guerre de 1948).

Les citoyens palestiniens d’Israël sont déjà confrontés à une discrimination incroyable dans des domaines liés aux droits fonciers, aux droits culturels et linguistiques et à l’éducation. Plutôt que de les priver de leur citoyenneté, les citoyens palestiniens d’Israël doivent jouir de tous les droits civils et humains en vertu de la loi israélienne.

3. Respecter, protéger et promouvoir les droits des réfugiés palestiniens de retourner dans leurs foyers et propriétés, comme stipulé dans la résolution 194 de l’ONU

Le plan de Trump mettra effectivement fin à l’un des principes centraux de la lutte palestinienne: le droit au retour de tous les réfugiés palestiniens nettoyés ethniquement par Israël à partir de 1948. Le plan l’expose de façon brutale et cruelle: «L’Accord de paix israélo-palestinien prévoit la fin et la libération complètes de toutes les demandes relatives au statut de réfugié ou d’immigrant. Il n’y aura aucun droit de retour ou d’absorption de tout réfugié palestinien dans l’État d’Israël. »

Nous savons qu’il ne peut y avoir de paix juste en Israël-Palestine jusqu’à ce que tous les réfugiés aient le droit de rentrer chez eux. •