Pas nécessairement la guerre, mais peut-être la guerre

PATRICK COCKBURN, Counterpunch, 6 mai 2018

 

Trump est susceptible de réimposer des sanctions à l’Iran le 12 mai, ce qui fera sombrer l’accord nucléaire négocié par Barack Obama. C’est une décision qui peut condamner l’Iran à être un pouvoir menaçant, tout en étant assez faible pour être mis au pas par des sanctions économiques et des frappes aériennes éventuelles. Mais, les sanctions ne fonctionneront pas mieux contre l’Iran que contre l’Irak dans les années 1990 ou contre la Syrie aujourd’hui. Si ce n’est pas le cas, alors la seule alternative est une action militaire des États-Unis ou par les États-Unis facilitant une attaque israélienne.

En couvrant les guerres au Moyen-Orient, j’ai toujours été frappé par la mesure dans laquelle les États-Unis et leurs alliés croyaient de manière malsaine dans leur propre propagande. Ils prétendaient remplacer les dirigeants maléfiques qui ne bénéficiaient d’aucun soutien populaire, mais ils se plongeaient dans des guerres civiles ethniques et sectaires complexes.

Il n’est pas encore clair si Trump et le Premier ministre israélien veulent une guerre avec l’Iran, mais ils peuvent tout de même aller dans cette direction. Ils pourraient imaginer gagner une guerre courte, alors qu’en réalité, ils risquent de se retrouver, comme tant d’autres puissances dans le passé, dans un conflit long et infructueux. Comme Israël qui voulait « régler le cas » du Liban, en 1982 et qui finalement, a été forcé de se retirer piteusement et sans avoir aucun atteint ses buts.

Depuis le début des années 1990, Benjamin Netanyahu clame que l’Iran est sur le point d’acquérir un arsenal nucléaire. Toujours, il évoque la possibilité de lancer une frappe israélienne contre l’Iran, mais il a été très prudent à propos de faire effectivement. Israël a toujours été désireux d’avoir un ennemi commun avec les États-Unis.

Ironiquement, ce sont les États-Unis et leurs alliés qui ont ouvert la porte à l’Iran en détruisant ou en affaiblissant la structure étatique en Afghanistan, en Irak, en Syrie et au Yémen. Dans toute confrontation avec les États-Unis et Israël, l’Iran aura intérêt à renforcer sa position dans la région. Si les États-Unis veulent vraiment réduire l’influence iranienne et celle de leurs alliés dans la région, il y a une façon bien meilleure et plus efficace de le faire : mettre fin aux guerres qui ont permis à l’Iran et à beaucoup d’autres de répandre leur influence.

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