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À l’approche de la Conférence de l’ONU sur la crise climatique, Middle East Eye passe en revue les ravages environnementaux causés par les changements de température, la croissance rapide et les conflits dans la région
Les gouvernements vont se réunir à Glasgow à partir du 31 octobre à l’occasion de la conférence de l’ONU sur le climat – plus connue sous le nom de COP26 – pour agir face à la crise climatique.
Rares sont les régions plus touchées par la crise que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Des feux de forêts apocalyptiques en Algérie aux inondations dévastatrices en Turquie, en passant par la pollution toxique au Liban et les sécheresses généralisées en Irak et Syrie, l’humanité détruit la région.
Parfois, les dommages ne sont pas provoqués par l’industrialisation ou les conflits mais par des activités qui semblent inoffensives comme le tourisme ou le sport. Néanmoins, leurs effets peuvent être tout aussi néfastes.
Les exemples ci-dessous sont tirés des reportages de Middle East Eye ces dernières années. La réalité ne se résume pas à cela : vous pouvez également consulter nos articles sur la crise climatique et les événements météorologiques extrêmes, qui soulignent entre autres problématiques les impacts des tempêtes de sable, des guerres de l’eau et de la déforestation.
1. De grandes villes englouties
Les villes côtières d’Égypte et d’Irak pourraient être submergées d’ici 2050 à cause de l’élévation du niveau de la mer, selon un rapport.Une étude menée par Climate Central, une organisation américaine à but non lucratif, triple les estimations initiales de la vulnérabilité mondiale face à la montée du niveau de la mer et aux inondations côtières.
Les données de Central Climate montrent que Bassorah, la deuxième plus grande ville d’Irak, pourrait être partiellement submergée, provoquant le déplacement de milliers de personnes.
Cette étude révèle également que la mer pourrait engloutir Alexandrie, alors que certains quartiers de la ville s’enfoncent déjà dans l’eau en raison de l’élévation du niveau de la mer.
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2. Des températures supérieures à 50 °C
Quatre pays du Moyen-Orient ont connu des températures supérieures à 50 °C en juin 2021, répétant un schéma de record de chaleur pour la saison.
Oman, l’Iran, le Koweït et les Émirats arabes unis ont tous connus des températures égales ou supérieures aux records nationaux.
La fréquence de ces épisodes de chaleur extrême s’accroît considérablement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. En 2020, une étude publiée dans Science Advances suggérait que certaines régions du Moyen-Orient, en particulier le Golfe, pourraient devenir inhabitables si cette tendance se poursuivait.
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3. Des millions de personnes confrontées à la sécheresse
La sécheresse met en danger la vie de plus de 12 millions de personnes à travers l’Irak et la Syrie, ont mis en garde les organisations humanitaires en août.
Dans un communiqué commun, treize associations ont pointé le risque de « catastrophe » à cause de la hausse des températures, du manque record de précipitations et de la sécheresse. Tout cela menace l’accès à l’eau potable, à l’irrigation et à l’électricité puisque les barrages commencent à s’assécher.
Selon l’ONU, la Syrie est confrontée à la pire sécheresse en 70 ans, tandis que l’Irak connaît sa seconde saison la plus sèche en 40 ans en raison du manque record de précipitations.
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4. Les côtes ravagées par les inondations
Début août, des crues éclair ont dévasté les côtes turques de la mer Noire, tuant des dizaines de personnes. Ce désastre s’est produit alors que le pays parvenait enfin à maîtriser les centaines de feux de forêts le long de sa touristique côte méridionale.
Ces inondations ont frappé le pays la semaine même où un groupe d’experts de l’ONU annonçait que le réchauffement climatique était dangereusement proche d’échapper à tout contrôle, et que les événements météorologiques extrêmes empireraient.
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5. Des villes à l’arrêt à cause de la pollution
Un nuage de pollution toxique a plané sur l’Iran pendant des jours en novembre 2019 et contraint les autorités à fermer les écoles et universités et à ordonner à la population de rester chez elle.
Des pics saisonniers similaires de pollution ont eu des effets meurtriers : en 2016, plus de 400 personnes seraient décédées en moins d’un mois pendant un épisode de forte pollution.
Selon un rapport de la Banque mondiale publié en 2018, la pollution en ville est principalement causée par les véhicules lourds, les motos, les raffineries et les centrales électriques.