Independent Jewish Voices Canada (IJV) dénonce la Coalition Avenir Québec (CAQ) pour avoir adopté unilatéralement la définition extrêmement controversée et largement rejetée de l’IHRA de l’antisémitisme au Québec hier. Benoit Charette, ministre québécois responsable de la Lutte contre le racisme, a annoncé l’adoption par le parti de l’IHRA en tant que motion non contraignante cinq jours seulement après qu’une motion similaire a été rejetée par l’Assemblée nationale.
Malgré l’utilisation par la CAQ de moyens non démocratiques pour adopter une définition impopulaire, IJV reste encouragé par le fait qu’une opposition populaire massive a bloqué ou bloqué l’adoption de l’IHRA dans de nombreux endroits. Ceci malgré le fait que des groupes pro-israéliens, et le gouvernement israélien lui-même, ont investi des efforts massifs dans le lobbying pour l’IHRA afin qu’ils puissent à dessein confondre l’antisionisme et le mouvement non violent de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) avec l’antisémitisme. .
Nous sommes également encouragés par le fait que la CAQ a été clairement poussée par les efforts de mobilisation populaire contre l’IHRA à ajouter la clause suivante à sa déclaration : « Nous réitérons que critiquer ou manifester pacifiquement contre la position d’Israël dans le conflit israélo-palestinien n’est pas en soi de l’antisémitisme ». Au cours des dernières semaines depuis l’assaut brutal d’Israël à Gaza, nous avons vu un effort renouvelé de la part des groupes de pression pro-israéliens pour diffamer le mouvement massif de solidarité avec la Palestine au Québec et au Canada comme antisémite. IJV dénonce les incidents d’antisémitisme réel qui ont eu lieu ces dernières semaines, mais rejette l’amalgame de tels incidents avec le mouvement pour libérer la Palestine.
Au Québec, la définition de l’IHRA a été contestée par des dizaines de groupes représentant des centaines de milliers de personnes, comme la Confédération des syndicats nationaux, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, la Ligue des droits et libertés et la Fédération des femmes du Québec.
Notamment, cette définition a été adoptée par le même parti qui a fait passer le projet de loi 21 islamophobe et antisémite, qui interdit le port de symboles religieux (comme le Hijab ou la Kippa) par les agents de la fonction publique.
IJV affirme que l’adoption de la définition de l’IHRA est une menace majeure pour la liberté d’expression, les droits constitutionnels, et a même été mise en garde par Kenneth Stern, l’homme qui a rédigé la définition. Un récent sondage EKOS a révélé que 80 % des Canadiens croient que critiquer Israël pour ses violations des droits humains contre les Palestiniens ne constitue pas de l’antisémitisme. En tant qu’organisation juive qui défend fièrement la libération palestinienne et l’égalité pour tous en Israël/Palestine, nous continuerons à défier l’IHRA partout où elle sera adoptée. Si les gouvernements et les institutions veulent prendre une position ferme contre l’antisémitisme, IJV les encourage à adopter la Déclaration de Jérusalem au lieu de l’IHRA, qui fait une distinction claire entre l’antisémitisme et la critique d’Israël ou du sionisme.