Mikaël Demers, stagiaire comme correspondant
« Il faut utiliser le sport pour enseigner le capitalisme aux plus jeunes », a conseillé Matt Glover, enseignant au Collège Brooklyn, lors d’une conférence sur la race, les classes et le sport à l’Université de Long Island, le 1er juin dernier.
Selon lui, la construction de la hiérarchie des ligues professionnelles et des équipes sportives est un exemple pour démontrer l’existence du capitalisme dans notre société. Malgré la richesse de la majorité des participant⸱es, surtout dans les ligues masculines, que ce soient les dirigeant⸱es ou les joueurs et les joueuses, il y a des classes sociales de différents pouvoirs.
Bien qu’il soit possible de considérer que les athlètes de haut niveau gagnent trop d’argent comparativement à d’autres métiers plus importants, il y a une certaine injustice dans la séparation des revenues.
Les sportifs et sportives sont les principales raisons à laquelle les partisans achètent des billets pour aller voir une partie ou ils se procurent le maillot à l’effigie de l’équipe. Les revenues sont pourtant divisées à environ 50/50 dans la grande majorité des ligues.
L’un des propos principaux qui est ressortie de cette conférence ouverte à la discussion, qui est l’une des multiples qui s’est déroulés du 31 mai au 2 juin dans le cadre de l’Institute for the Radical Imagination, est qu’il est difficile de se considérer de « gauche » si nous admirons autant le milieu sportif et si nous glorifions les athlètes. Ces sportifs ont vu leur statue de célébrité augmentée depuis les années 1950.
Les règlements dans le sport, professionnel ou même amateur, peuvent être vus comme les différentes lois pour contrôler et gérer notre société. Elles sont imposées par les hauts dirigeants.
Les athlètes : objets plutôt qu’êtres-humain
Dans le monde du sport, il y a cette course, poussée par le capitalisme, à être la meilleure organisation, ce qui encourage une objectification de l’athlète.
Les joueurs et les joueuses ne sont pas vus comme des personnes, mais plutôt comme des contrats. Si un⸱e athlète n’a pas un rendement escompté, les dirigeant⸱es n’hésiteront pas à les échanger, les libérer de leur contrat ou ne pas les resigner. Peu importe la situation familiale et personnelle de cet⸱te individu⸱e, les équipes prendront la décision qui leur rapporteront le plus.
Malgré leur valeur et leur croyance respective, il est difficile pour les sportifs et sportives professionnel⸱les de partager leur opinion et leur mécontentement, par crainte de voir leur contrat brisé.
L’incident de Colin Kaepernick dans la National Footbal League (NFL) est un moment marquant dans l’histoire récente du sport et du mouvement pour la justice sociale aux États-Unis.
Lors de la saison 2016, Colin Kaepernick, le quart-arrière des 49ers de San Francisco, a commencé à poser un genou au sol lors de l’interprétation de l’hymne national américain pour protester contre la brutalité policière et l’injustice raciale aux États-Unis.
Plusieurs joueurs ont débutés à suivre le mouvement et à la fin de la saison, Kaepernick s’est retrouvé sans contrat. Depuis, il n’a jamais rejoué une seule partie dans la NFL, démontrant qu’aucun athlète n’est plus important que la ligue.
Importation et capitalisme
L’importation d’athlètes en provenance de différents pays sous-développés est également un fléau dans le sport.
Les clubs européens vont superviser en Afrique les meilleur⸱es jeunes athlètes et les attireront vers leur continent pour les développer. Les dirigeante⸱s, souvent caucasien⸱ne, ont maintenant le plein contrôle sur ces adolescent⸱es noir⸱es qui ne souhaitent que réaliser leur rêve.
Avec ce fonctionnement, les clubs européens se retrouvent avec les meilleur⸱es joueurs et joueuses du monde et les équipes des ligues africaines ont plus de difficultés à avoir les athlètes les plus talentueux. Cette démarche encourage le capitalisme et il est difficile de s’éloigner de cette hiérarchie.