L’engagement de Michèle Sibony pour la Paix

Feroz Medhi, Michelle Sibony et Anne Lachance dans l'ordre habituel à la table ronde d'Alternatives – crédit photo Rana Bouazer pour JdA-PA

Rana Bouazer, correspondante.

La vague néo conservatrice a eu des effets sur la liberté d’expression un peu partout sur la planète. Pour la vice-présidente de l’Union juive française pour la paix (UJFP), Michèle Sibony, cette radicalisation en France a renforcé l’individualisme et rend encore plus primordiale la solidarité. À l’occasion de sa venue au Québec, notamment pour participer à la conférence Bandung du Nord, l’ONG Alternatives a organisé un échange avec la militante pro-Palestinienne le 25 septembre dernier sur la situation actuelle en Palestine et le projet sioniste.

C’est en 2011 que Michèle Sibony devient vice-présidente de l’UJFP. Avec l’aide de cette association antisioniste, elle milite pour des conditions justes entre les populations palestinienne et israélienne. Actrice clé dans la lutte contre l’islamophobie et pour l’inclusion de la communauté arabe de France au sein des manifestations , son engagement lui confère une légitimité certaine. Nous avons eu la chance de la rencontrer pour un échange passionnant, au cours duquel des questions importantes ont émergé, suscitant des réponses riches en perspectives.

Leçons de solidarité : Que peut-on apprendre de la lutte en France ?

La France fait face à un gouvernement qui se sert des Juifs comme bouque émissaire misère contre la population musulmane et ceci d’autant plus lorsqu’il s’agit de l’antisémitisme. Cette arme que l’État brandit pour faire taire la société civile et empêcher toute forme de critique a des conséquences néfastes sur les relations intercommunautaires. 

Pour Michèle Sibony, ce gouvernement alimente la haine , en organisant des manifestations contre l’antisémitisme le 12 novembre 2023 , et paradoxalement en y invitant le Rassemblement National. Ce genre d’incohérences se multiplie de plus en plus en France. Madame Sibony le rappelle , deux femmes ont été assassinées à Paris pour des motifs racistes, et que le Conseil représentatif des institutions juives en France (CRIF) est intervenu massivement, donnant lieu à des manifestations de soutien à la communauté juive, allant jusqu’à s’allier avec l’extrême droite.Cette incohérence témoigne d’une volonté de masquer les véritables enjeux dela lutte contre le racisme et l’antisémitisme, tout en favorisant des alliances avec des groupes qui portent des discours discriminatoire.

Manifestation contre.

La société civile est muselée. Pour la vice-présidente de l’UJFP, il est plus important aujourd’hui que jamais d’unir les forces du monde du travail et des syndicats dans la lutte pour la justice sociale et la solidarité avec la Palestine. L’instrumentalisation de l’antisémitisme a poussé les mouvements de gauche à utiliser la solidarité  en faisant appel à leur partenaire ( groupes musulmans, racisés, groupes de la gauche radicale etc) pour créer une manifestations contre l’instrumentalisation de l’antisémitisme.

Cette initiative visait à dénoncer à la fois la stigmatisation des luttes sociales et la manipulation politique qui exploitait la souffrance d’un peuple pour des objectifs partisans. Ainsi, dans un contexte où l’expression de certaines opinions est criminalisée, l’union des forces devient non seulement nécessaire, mais aussi un réel acte de résistance.

Outils solidaires pour contrer l’antisémitisme et l’islamophobie.

Michèle Sibony évoque plusieurs initiatives et outils solidaires mis en place pour améliorer la solidarité . Pour répondre  elle souligne l’importance de créer des coalitions entre groupes communautaires, tels que des manifestations communes qui rassemblent les voix des groupes musulman·es et des organisations de gauche.

On réduit les espaces d’expression , elle explique que récemment un militant à rédiger un mail en rappelant le slogan «  De Gaza à Paris intifada » jugé à l’époque normal . Alors que récemment des étudiantes ont été convoquées par la police et des membres du personnel de l’enseignement ont été congédiés dur alors point de vue en ce qui concerne La Palestine. Les voix dissidentes sont étouffées et ça soulève des inquiétudes quant aux droits fondamentaux d’expression de liberté.