L’OTAN se décrit comme « une communauté de valeurs unique en son genre, attachée aux principes de la liberté individuelle, de la démocratie, des droits de l’homme et de l’état de droit ». Mais, de ses origines en 1949 à aujourd’hui, l’OTAN a régulièrement violé les principes qu’elle proclame, et ses réelles valeurs sont révélées par l’inaction et la complicité de ses membres dans le génocide à Gaza. Pour le dénoncer, le Réseau canadien pour la paix et la justice (CWPJN) organisera un Contre-Sommet le dimanche 24 novembre, et le collectif Échec à la guerre organise une protestation le 22 novembre, place Jean-Paul Riopelle à 15h.

L’OTAN est un danger

Du 22 au 25 novembre 2024, l’Assemblée des parlementaires de l’OTAN (AP-OTAN) se tiendra à Montréal et réunira près de 400 délégué·e·s de 57 pays, incluant les 32 pays membres de l’OTAN, dont le Canada, et plusieurs autres pays partenaires ou associés.

Cette Assemblée des parlementaires est un des mécanismes par lesquels les États-Unis, maître d’œuvre de l’OTAN, fabriquent, en continu, un « consensus » autour de leur propre stratégie belliciste : « L’AP-OTAN a été fondée en 1955 pour amener les parlementaires à prendre part au débat sur les questions transatlantiques et pour contribuer à l’émergence d’un consensus autour des politiques de l’Alliance au sein des parlements et de l’opinion publique ».

Loin d’être un organisme promoteur de la paix, l’OTAN est, en réalité, un bras armé des États-Unis, s’ajoutant à son armée ultrapuissante et à ses 800 bases militaires à travers le monde. L’organisation s’est lancée dans de nombreuses guerres au cours des 30 dernières années. L’OTAN a rejeté en bloc la démarche des Nations Unies pour parvenir à l’élimination de toutes les armes nucléaires, qui menacent la survie même de l’humanité et aucun de ses membres n’a signé le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.

Tous les membres de l’OTAN, dont le Canada, sont maintenant mobilisés par les États-Unis pour préserver leur hégémonie, dans une logique de confrontation avec la Chine et la Russie.

Loin de nous protéger, l’OTAN représente une menace pour l’humanité.

L’OTAN perturbatrice de l’ordre mondial

De la fin de la Guerre froide à aujourd’hui, au lieu d’être dissoute, l’OTAN a été transformée pour répondre au nouvel objectif d’hégémonie étasunienne globale. D’une part, elle est passée de 16 à 32 États membres, englobant les pays d’Europe de l’Est, jusqu’aux frontières de la Russie. D’autre part, elle a établi des partenariats dans diverses régions du monde et son champ d’action est devenu planétaire :

« L’OTAN s’est transformée en une organisation transatlantique effectuant des missions globales, de portée globale avec des partenaires globaux (…). Tout appartient potentiellement à la zone de l’OTAN ». – Daniel Fried, Secrétaire d’État adjoint (étasunien) aux Affaires européennes et eurasiennes, 2007

En 2023, les dépenses militaires mondiales se sont élevées à 2 443 milliards de dollars US, en hausse constante depuis 2015. Les dépenses militaires des membres de l’OTAN (32 pays) représentent plus de la moitié (55 %) du total mondial. À elles seules, les dépenses militaires des États-Unis ont constitué 37,5 % des dépenses mondiales, soit plus que le total combiné des neuf autres pays en tête de liste, incluant la Chine (12 %) et la Russie (4,5 %).

Depuis 2018, les États-Unis ont adopté la « compétition stratégique » avec la Chine et la Russie comme axe central de leur stratégie de défense nationale, qui a ensuite été adoptée par l’OTAN et ses pays membres. Cette orientation a lancé une nouvelle course mondiale aux armements particulièrement inquiétante quand on se rappelle…

  • que les États-Unis entretiennent une « ambiguïté stratégique » face à la Chine, affirmant à la fois qu’ils acceptent le principe d’« une seule Chine », et qu’ils défendraient Taïwan en cas d’attaque chinoise;
  • que l’OTAN se trouve déjà objectivement dans une guerre par procuration contre la Russie en Ukraine.

Les contradictions de l’OTAN

Cette posture entre clairement en contradiction avec le rôle même des Nations Unies dont le but premier est de maintenir la paix et la sécurité internationales. En effet, cette volonté des États-Unis et de l’OTAN d’agir de façon autonome partout dans le monde entre en contradiction avec l’article 53 de la Charte des Nations Unies qui stipule qu’« aucune action coercitive ne sera entreprise en vertu d’accords régionaux ou par des organismes régionaux sans l’autorisation du Conseil de sécurité ». Ni la guerre du Kosovo (contre la Serbie), ni la guerre en Afghanistan, ni la guerre en Irak (2003), ni la guerre en Libye n’avaient reçu de telles autorisations. 

Dans son soutien à l’Ukraine face à l’invasion de la Russie – une véritable guerre par procuration – l’OTAN et ses pays membres prétendent se porter à la défense d’un « ordre mondial fondé sur des règles ».  Mais de quelles règles s’agit-il? Celles du droit international et des Nations Unies, ou celles des États-Unis et de l’OTAN?

Face à l’assaut génocidaire d’Israël à Gaza, toutes les institutions des Nations Unies et la Cour internationale de justice sonnent l’alarme et appellent les pays à agir en vue d’un cessez-le-feu immédiat. Les pays de l’OTAN, eux – presque à l’unisson et y compris le Canada – font la sourde oreille, n’imposent aucune sanction et continuent même, pour plusieurs, d’armer Israël. Il faut savoir qu’Israël est un pays « partenaire » de l’OTAN et aura, en plein génocide, sa délégation à l’Assemblée parlementaire de l’OTAN à Montréal.

« Partout dans le monde, les États membres de l’OTAN et leurs alliés promeuvent une politique de guerre, de confrontation et de militarisme accru », a observé Alex Tyrrell, chef du Parti vert du Québec.

Afin de contrer les appels inévitables de l’OTAN à augmenter les dépenses militaires, à intensifier l’animosité envers la Chine et l’Iran et à escalader la guerre en Ukraine, le Réseau canadien pour la paix et la justice (CWPJN), représentant 50 organisations canadiennes de paix et de justice sociale, organisera un Contre-Sommet le dimanche 24 novembre, avec le soutien et la participation de nombreux militants, artistes et organisations de la région montréalaise. 

Article réalisé à partir d’une documentation d’Échec à la guerre. Le collectif Échec à la guerre organise une protestation le 22 novembre, place Jean-Paul Riopelle à 15h.


CALENDRIER DES ÉVÈNEMENTS

1-    OTAN : Une menace pour l’humanité (Canada hors de l’OTAN)

  • Collectif Échec à la guerre
  • Date : Vendredi 22 novembre, 15h
  • Lieu : Place Jean-Paul Riopelle 

2-    Contre-Sommet de l’OTAN

  • Date : Dimanche 24 novembre, de 10 h à 17 h 30 (ouverture des portes pour l’inscription à 9 h)
  • Lieu : Association des travailleurs grecs du Québec, 5359 Av du Parc, Montréal, QC H2V 4G9

3-    Manifestation organisée par le Mouvement Québécois pour la Paix (#CanadaHorsDeL’OTAN)

  • Date : Samedi 23 novembre, 14 h
  • Lieu : Place du Canada, 1010 Rue De la Gauchetière O, Montréal, QC H3B 2N2

4-    Conférence de presse animée par divers groupes pacifistes

  • Date : Lundi 25 novembre, 10 h
  • Lieu : Parc de la presse (à côté du Palais des congrès)

 

Pour plus d’informations

  • y compris la liste des parrains, consultez le site web du Réseau canadien pour la paix et la justice :https://peaceandjusticenetwork.ca/
  • en français, veuillez contacter Alex Tyrrell au 514 612 3365.
  • en anglais, veuillez contacter Ken Stone au 289-382-9008 ou par courriel à kenstone@cogeco.ca.

« L’OTAN, une histoire critique »

Vidéo l’Association génréale étudiante du cégep du Vieux-Montréal – AGECVM – réalisation Santiago Bertolino.