Alternatives fête ses 30 ans au cabaret Lion d’Or

Crédit photo : Jérémy Bouchez

Vendredi 31 janvier, Alternatives fêtait ses 30 ans d’existence lors d’une soirée qui a réunit près de 150 personnes au cabaret Lion d’Or à Montréal.

La soirée, animée par Christian Vanasse, humoriste et ancien membre des Zapartistes, fut l’occasion pour la communauté d’Alternatives de se retrouver pour certain-es tout en partageant les réalisations de l’organisme. Le programme était divisé en plusieurs sections. Ainsi, après un cocktail de retrouvailles, les invité-es ont eu l’occasion de visionner l’enregistrement vidéo de Refaat Sabah, directeur du Teaching Creativity Center basé à Ramallah en Palestine. Ensuite, c’était au tour de Monique Simard, ex-présidente du CA d’Alternatives, de rendre un bel hommage à Pierre Beaudet, co-fondateur et ex-directeur de l’organisme.

1994-2000 – La naissance et les années de formation

Comme l’ont souligné les différent-es intervenant-es au micro de Christian Vanasse, Alternatives est née en 1994 du rapprochement (dans certains cas de la fusion) de plusieurs collectifs et centres de recherche, le CÉRAS, le CEAD et le CIDMAA. Rapidement, Alternatives décide de publier un journal qui, au fil des ans, a été diffusé dans différents journaux (Voir, Hour, Le Devoir, des journaux étudiants, etc.). La production du journal d’Alternatives a mobilisé plusieurs ressources financières et humaines. Très rapidement également, le volet des stages jeunesses est lancé, Étienne Legault et Kathy Poulin ont témoigné au micro pour raconter leurs expériences respectives en Palestine et en Afrique du Sud. Après trois décennies, Alternatives peut se targuer d’avoir envoyé près de 1700 stagiaires dans des missions de solidarité internationale à l’étranger.

2001-2011 – Résister dans l’antre de la bête

Dès 2001, Alternatives a été un acteur clé au sein des forums sociaux mondiaux, le mouvement altermondialiste était en plein essor avec les contestations de sommets internationaux et des révoltes contre les dérives de la mondialisation et du néolibéralisme qui criminalise les mouvements sociaux (de Seattle à Québec). Ronald Cameron et Monique Simard sont venu-es attester des espoirs portés par les forums sociaux et le rôle crucial d’Alternatives à l’époque.

Dans le même temps, dès les années 1990, Alternatives et plusieurs de ses partenaires, tant au Québec, au Canada, qu’ailleurs dans le monde, multiplie les projets d’agriculture urbaine et contribue à un vaste mouvement citoyen de réappropriation de l’espace urbain à des fins alimentaires et un outil de développement durable pour les collectivités.

 

2012-2024 – Un nouveau souffle

À partir de décembre 2010, les contestations populaires du « Printemps arabe » font rage et suscitent un espoir au sein de la société civile dans plusieurs pays arabes. Au Québec, en 2012, un grand mouvement étudiant émerge sur fond de contestation de l’augmentation des frais de scolarité sous le gouvernement ultralibéral de Jean Charest. Les manifestations ont parfois réunit près de 200 000 personnes dans les rues de Montréal. La grève étudiante de 2012, qu’on a appelé le « Printemps érable », était aussi une attaque contre les politiques néolibérales dans leur ensemble, incluant les questions environnementales. Alternatives fut très active à l’époque en participant également à la mobilisation contre les oléoducs (pipelines), pour les justices climatique et environnementale, notamment autour de Cochabamba lors de la Conférence mondiale des peuples contre le changement climatique (2010) ou à la Conférence des Nations unies sur le développement durable en 2012 (Rio+20). Mélissa Mollen-Dupuis, alliée autochtone de longue date d’Alternatives et Roger Rashi, ancien employé de l’organisme dans le cadre du Forum social des peuples à Ottawa (2014), sont venu-es apporter leurs récits des années 2010.

Alors que nous abordons la moitié de la décennie 2020 et que les idéologies d’extrême-droite et le technofascisme progressent dans de nombreux pays, Alternatives souhaite continuer à jouer un rôle crucial dans la défense et le respect de la diversité des peuples et des individus ainsi que les droits humains, civils, politiques, économiques, environnementaux, sociaux et culturels.

Après des applaudissements soutenus dans la salle, l’événement s’est terminé par une soirée dansante sous des rythmes musicaux de pays du Sud Global.