
Déclaration du Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’Occupation d’Haïti (REHMONCO)
Nous dénonçons et rejetons l’avant-projet de la nouvelle Constitution, publié le 21 mai 2025 du prétendu comité de pilotage de la conférence nationale. Alors que la terreur des gangs s’étend sur les trois principaux départements du pays, le gouvernement profite de cette ambiance de chaos pour mener son projet réactionnaire consistant à mettre fin aux acquis des luttes post -1986 consacrées par la Constitution de 1987.
Les tenants de l’avant-projet de constitution de 2025 sont de ceux et de celles qui ont toujours refusé d’appliquer intégralement la Constitution de 1987. Actuellement, ils se servent de la montée en puissance des gangs pour imposer aux classes populaires un changement constitutionnel conformément à leur désir d’instituer un pouvoir vertical et hiérarchique privé de tout mécanisme de participation citoyenne.
Le Conseil présidentiel de transition (CPT) n’est pas le premier gouvernement à se servir de la peur, l’intimidation pour changer la Constitution. L’autocrate Jovenel Moise a non seulement financé les gangs pour réprimer toute opposition politique, mais il a essayé d’instrumentaliser l’ambiance de terreur instaurée par les malfrats lourdement armés pour imposer au pays une nouvelle Constitution en 2021.
Avant lui, les présidents Jean-Bertrand Aristide, Michel Martelly et René Préval se moquaient de la Constitution de 1987 au lieu de l’appliquer et de mettre en place l’ensemble des mécanismes institutionnels qu’elle prévoit. René Préval a même déclaré, sans la moindre retenue, que la Constitution de 1987 est une source d’instabilité politique.
Face à ces initiatives virulentes et systématiques d’éradiquer la Constitution de 1987, nous estimons nécessaire de lutter pour garder les acquis démocratiques de cette Constitution et de les appliquer intégralement.
Le pays n’a pas de problème de Constitution. Celle de 1987 est le résultat des luttes populaires démocratiques, des revendications de justice sociale. Elle est, par ce fait, la Constitution la plus progressiste de notre histoire.
Vouloir la supprimer c’est aller à l’encontre de la volonté du peuple haïtien, d’effacer dans la mémoire collective les luttes menées, malgré les massacres et les assassinats, pour instituer un État de droit dans notre pays. Cela, nous ne pouvons pas l’admettre.
Cette volonté machiavélique du CPT d’instrumentaliser l’ambiance de la violence pour éradiquer les acquis démocratiques du peuple haïtien doit être combattue par tous les moyens nécessaires !
Renel Exentus et Frank W. Joseph pour le REHMONCO
rehmoncohaiti1915@gmail.com
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