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Claire Comeliau, correspondante en stage
Dans un contexte international marqué par des conflits sanglants, le Canada choisit à son tour d’intensifier ses dépenses militaires. Celles-ci atteignent des niveaux historiques, au détriment des secteurs sociaux ou environnementaux qui devraient pourtant être mis sur le devant de la table. Il est fondamental de se mobiliser contre cette paix armée — une paix non viable et illusoire — pour construire ensemble une paix véritable, pacifique et durable.
Le tournant militariste au Canada
Suite à l’annonce de Mark Carney sur l’augmentation du budget militaire fédéral du Canada, plusieurs mobilisations ont eu lieu, notamment à Sherbrooke le 4 novembre dernier lors de la vigile éclair. Les organisations sont descendues dans la rue pour manifester contre ces choix absurdes qui se réalisent au détriment du budget consacré à des secteurs sociaux ou environnementaux.
François Legault, premier ministre du Québec, juge responsable le budget fédéral, notamment en matière de défense et a dévoilé ses priorités économiques, désormais axées sur l’industrie de la guerre et la fabrication d’équipements militaires. Six organisations de la société civile ont exprimé leur « profonde inquiétude face aux récentes déclarations du premier ministre François Legault concernant sa volonté de positionner le Québec comme acteur majeur de l’industrie militaire ».
L’accroissement des dépenses militaires dans le monde
Les décisions des deux premiers ministres ne sont pas des cas isolés, et ce qu’il se passe au Canada n’est qu’un aperçu de la dynamique actuelle qui gangrène le monde. Le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) est sans appel : les dépenses militaires ont augmenté pour la dixième année consécutive et ont dépassé les 2 700 milliards USD en 2024. Il s’agit d’une augmentation de 37 % depuis 2015 et de 9,4 % seulement en 2024, soit les dépenses mondiales les plus élevées jamais enregistrées par le SIPRI.
Les États-Unis sont restés, de loin, le pays ayant les dépenses militaires les plus importantes à travers le monde. Après l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, des changements significatifs ont été observés sur la sécurité mondiale. À la lumière de la place que tient le pays dans l’OTAN — les États-Unis expliquant environ 70 % des dépenses totales de l’Organisation — le président américain y exerce une influence majeure. Lors du dernier sommet de l’OTAN, il s’est réjoui de l’engagement des pays membres à investir 5 % de leur PIB dans les dépenses militaires à l’horizon 2035.
Ce revirement vers l’armement s’inscrit dans un contexte général de hausse des conflits armés et de tensions géopolitiques à l’échelle internationale et, par conséquent, d’une détérioration de la sécurité mondiale. L’accent mis sur l’industrie militaire est clairement la stratégie économique actuelle des gouvernements occidentaux, ce qui marque un véritable tournant dans de nombreux enjeux sociaux et environnementaux défendus par des mouvements de solidarité internationale.
Le directeur du SIPRI, Dan Smith, rappelle que la coopération a de la valeur et qu’un retour à une ère de réduction des arsenaux nucléaires mondiaux est une approche pragmatique et viable. Il est nécessaire de faire connaître collectivement que les armes nucléaires et la militarisation n’apportent pas la sécurité, afin de déconstruire le mythe d’une paix armée.
La politique de la paix armée
Cette sécurité prétendument garantie par l’augmentation des dépenses militaires peut être remise en question par la nature de la paix qu’elle instaure. Une paix armée, reposant sur l’adage latin « Si vis pacem, para bellum » (« Si tu veux la paix, prépare la guerre »), est une paix qui repose sur la dissuasion, qui légitime l’armement et qui entretient un climat constant de tension avec ses voisins. Plus d’armements augmentent le risque de guerres de plus en plus dévastatrices, et ne sont en aucun cas un gage de sécurité.
Si nous voulons une paix véritable, pacifique et durable, nous devons nous mobiliser à travers les frontières et œuvrer ensemble pour que nos ressources collectives soient investies dans la construction d’un monde plus durable et équitable, et non dans la fabrication d’avions de combat, de drones ou de sous-marins.
La solidarité et la mobiisation pour une paix véritable et durable
C’est là que la force de la solidarité internationale et de la société civile intervient : chaque mobilisation est importante et apporte une pierre à l’édifice. C’est en agissant localement que nous pourrons penser globalement et ainsi faire le pont entre les aspirations de la population et les décisions gouvernementales.
Lors du rassemblement organisé ce samedi 29 novembre à Montréal, le Journal des alternatives appelle à sortir pour qu’ensemble, nous fassions front contre la montée de la droite et les reculs sociaux, afin d’exiger une réponse forte et solidaire. Cette grande mobilisation regroupera nos alliés syndicaux, communautaires et, plus largement, les membres de la société civile.








