Par le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’Occupation d’Haïti (REHMONCO)
Nous dénonçons avec force et détermination la répression sauvage orchestrée par le gouvernement Tèt Kale contre la mobilisation des masses populaires. Depuis plus de deux mois, on assiste à une mobilisation citoyenne de plus en plus structurée tant à Port-au-Prince que les différentes villes du pays contre le système de corruption et de pillage des ressources de l’État. L’objectif de ce mouvement est clair et légitime : l’exigence de la reddition des comptes des fonds Petro Caribe. Trois milliards huit cent millions de dollars américains se sont envolés en fumée, détournés, gaspillés sans qu’aucune investigation n’ait été effectuée. Un scandale financier sur lequel le gouvernement Moise-Céant refuse de faire la lumière, sachant pertinemment que ce détournement de fonds, cette spoliation de l’argent du peuple a été faite dans l’unique but d’enrichir une clique de malfrats qui jurent la perte de la nation.
Maintenant, incapable du moindre changement, malgré le fait qu’un nouveau premier ministre ait été ratifié, le régime néoduvaliériste Tèt Kalé a recours à une arme qu’il connait bien : la violence et la répression pour étouffer les revendications légitimes de la population. Comme à l’époque du régime sanguinaire des militaires, la police nationale et les gangs à la solde du pouvoir ont perpétré des massacres dans des quartiers populaires de Port-au-Prince. Le dernier en date a eu lieu le 13 novembre à La saline, où il y a eu plusieurs morts et blessés.
Nous dénonçons avec la plus grande vigueur le choix du gouvernement d’établir un climat de terreur dans les quartiers populaires comme moyen de contrôle social. Cette politique conçue pour terroriser et intimider a déjà fait plusieurs victimes dans plusieurs quartiers populaires, dont Martissant, Cité Soleil et Canaan.
De jour en jour, le pouvoir Tèt Kale montre son vrai visage : celui de la terreur et de l’imposition d’un statu quo, d’une structure sociale en décomposition, dont l’odeur nauséabonde et pestilentielle annonce pour bientôt la mise en terre. Le temps de la démagogie, des caravanes à la dérive, des esclandres à la Sweet Mickey, des carnavals-stupéfiants est révolu. Le peuple haïtien voit maintenant clairement le jeu machiavélique de ces «élites» antinationales et prédatrices.
La mobilisation populaire aujourd’hui en est la preuve. Et nous appuyons de toutes nos forces ce mouvement régénérateur, bâtisseur d’une nation nouvelle.
Nous profitons de l’occasion pour présenter nos sympathies aux nombreuses familles victimes de la barbarie du régime des Tèt Kalé. La victoire est à ce prix.
Pour nous, ce 18 novembre 2018, représente certes la mémoire de la lutte de nos ancêtres menée à Vertières pour détruire à jamais le système esclavagiste, mais ce 18 novembre peut aussi être, par la volonté populaire, le commencement d’une ère nouvelle pour notre Haïti. Désormais l’avenir de notre pays meurtri dépend de nous et de nous seul : organisations populaires, étudiants, étudiantes, organisations paysannes, militants progressistes.
La mobilisation pour éradiquer ce système sociopolitique diabolique axé sur la répression, la corruption et l’exclusion des masses populaires doit se poursuivre sans relâche.
Pour authentification,
Renel Exentus,
Ricardo Gustave