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Claire Comeliau, correspondante en stage

Dans un monde qui saigne, où la guerre bat son plein dans de nombreuses régions et où les tensions géopolitiques s’exacerbent, il est pertinent de se demander : est-ce réellement un choix judicieux d’accroitre le budget militaire ?

Dans le cadre des Journées québécoises de la solidarité internationale, une vigile éclair a été organisée par le Carrefour de solidarité internationale à Sherbrooke en réponse à l’annonce du nouveau budget militaire présenté par Mark Carney en juin dernier.

Le premier ministre canadien a en effet annoncé son intention d’atteindre les 2 % du PIB en dépenses militaires demandés par l’OTAN d’ici avril, soit un investissement de plus de 9 milliards de dollars. Il vise 5 % du PIB dédié à la défense d’ici 2035.

Or, l’augmentation du budget militaire se fait au détriment d’autres secteurs budgétaires, qui se retrouvent amputés ou sans amélioration de leurs moyens financiers, pourtant nécessaires pour répondre aux besoins et améliorer les conditions de vie de la population. La justice sociale en prend un coup au profit de l’armement. Les responsables d’organismes qui se mobilisent quotidiennement pour des mesures plus justes et plus humaines expriment leur indignation face à cette décision qui restreint fortement leurs moyens d’action. Ils se sentent discrédités par un gouvernement qui ne les écoute pas et qui, par conséquent, ne semble pas se soucier du bien-être de sa population.

Mais derrière l’annonce de Mark Carney, Donald Trump a aussi sa part de responsabilité. Depuis sa réélection en 2024, les mesures antisociales et anti-climatiques affluent : démantèlement de l’agence USAID, nouveau retrait de l’Accord de Paris… À la lumière de la place qu’occupent les États-Unis dans l’OTAN (environ 70 % des dépenses totales de l’Organisation), le président américain exerce une influence majeure. Adepte revendiqué de l’augmentation des dépenses militaires, il réclame à tous les pays membres de les porter à 5 % de leur PIB. Lors du dernier sommet de l’OTAN, il s’est réjoui et a souligné une « grande victoire » après la déclaration finale actant cet engagement en faveur de la sécurité à l’horizon 2035.

Ainsi, la décision de Carney n’est pas isolée. À travers le monde, on observe une tendance générale à l’augmentation des budgets militaires nationaux.  Selon le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), ils ont atteint 2 718 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation de 9,4 % en termes réels par rapport à 2023. La plus forte hausse annuelle jamais enregistrée depuis au moins la fin de la guerre froide. Et cela aux quatre coins du globe : en Europe (Pologne, Allemagne, Royaume-Uni, France), au Moyen-Orient (notamment en Israël et au Liban), ou encore en Asie (Chine, Japon, Inde).

Cette sécurité prétendument garantie par l’augmentation des dépenses militaires apportera-t-elle la paix ? Et si oui, cette paix armée est-elle une paix juste ? Légitimer l’armement sous prétexte que son voisin est armé illustre l’adage latin « Si vis pacem, para bellum » (« Si tu veux la paix, prépare la guerre »). Au lieu d’augmenter le budget militaire dans le but de dissuader par la force, ne devrions-nous pas œuvrer ensemble pour une paix pacifique, fondée sur des bases autres que la force militaire ?

C’est donc pour revendiquer un budget solidaire et non militaire que cette vigile éclair a été organisée à Sherbrooke. Sthefanny Poveda de ConcertAction Femmes Estrie, Nellie Quane-Arsenault de Illusion-Emploi de l’Estrie, Jeane Benjamin de La Table d’action contre l’appauvrissement de l’Estrie, Gabriel Grégoire-Mailhot de Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire de l’Estrie et Marianita Hamel co-coordonnatrice de Solidarité populaire Estrie (SPE) sont sortis pour exprimer leurs inquiétudes quant aux conséquences que ces mesures auront sur les valeurs qu’ils défendent quotidiennement.

Merci à tous les cinq pour leur participation à ce balado.

Cliquez ici pour écouter le balado sur spotify 

 

Et ci-dessous pour le balado publié sur le site du journal :

Agir localement, penser globalement : Vigile éclair pour un budget solidaire, pas militaire !

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