D’après des informations de Canada Mining Watch
Le mois dernier, plus de cent mille personnes habitant Cuenca et d’Azuay, au sud de l’Équateur, ont inondé les rues de Cuenca lors d’une manifestation historique, qualifiée de « Cinquième fleuve de Cuenca ». Elles exigeaient l’annulation du projet de la minière canadienne Loma Larga au Páramo de Kimsakocha, une zone humide andine de haute altitude qui fournit de l’eau à des dizaines de milliers de personnes et qui est essentielle à la conservation de la biodiversité.
Hortencia Zhagui, une défenseure de l’environnement faisait partie de la délégation équatorienne qui a visité l’an dernier le Canada. Elle est venue y dénoncer l’Accord de libre-échange entre l’Équateur et le Canada, mais aussi pour tirer la sonnette d’alarme au sujet de ce projet minier canadien.
Le mois dernier, plus de cent mille personnes habitant Cuenca et d’Azuay, au sud de l’Équateur, ont inondé les rues de Cuenca lors d’une manifestation historique, qualifiée de « Cinquième fleuve de Cuenca ». Elles exigeaient l’annulation du projet de la minière canadienne Loma Larga au Páramo de Kimsakocha, une zone humide andine de haute altitude qui fournit de l’eau à des dizaines de milliers de personnes et qui est essentielle à la conservation de la biodiversité.
Hortencia Zhagui, une défenseure de l’environnement faisait partie de la délégation équatorienne qui a visité l’an dernier le Canada. Elle est venue y dénoncer l’Accord de libre-échange entre l’Équateur et le Canada, mais aussi pour tirer la sonnette d’alarme au sujet de ce projet minier canadien.
En réponse à la pression publique constante, la licence environnementale a été révoquée. Cependant, les communautés touchées par l’exploitation minière restent vigilantes, car la société DPM Metals Inc, basée à Vancouver, annonce qu’elle cherche des moyens de contester cette révocation.
La Fédération des organisations indigènes et paysannes de l’Azuay (FOA), des Systèmes communautaires d’eau de Tarqui, Victoria del Portete, le Cabildo por el Agua et MiningWatch Canada invitent les organisations civiles au Canada et au Québec à signer une lettre ouverte adressée à la société minière canadienne faisant écho aux demandes des communautés concernant la nécessité de protéger leur eau potable et l’exhortant à fermer définitivement son projet Loma Larga et à se conformer à la loi.
- Ajouter votre signature à la lettre qui est disponible en français et anglais et en espagnol.
- Date limite pour signer : 3 novembre
L’inscription est ouverte aux organisations, syndicats et aux particuliers (professeur.es d’université, avocat.es et militant.es).
Vous trouverez ci-dessous un résumé de la lettre que nous avons préparé :
Résumé — Lettre ouverte à DPM Metals Inc. sur le projet minier Loma Larga (Équateur)
La lettre adressée à David Rae, PDG de DPM Metals Inc., dénonce la persistance illégale du projet minier Loma Larga, situé dans le páramo de Kimsakocha, en Équateur. Elle appelle l’entreprise canadienne à mettre fin définitivement à ses activités et à respecter la législation équatorienne ainsi que les décisions populaires et judiciaires qui s’y opposent depuis plusieurs années.
En février 2022, un tribunal de Cuenca a suspendu le projet à la suite d’une plainte déposée par la Fédération des organisations indigènes et paysannes de l’Azuay (FOA) et par plusieurs systèmes communautaires d’eau. Ces groupes dénonçaient l’absence de consultation préalable, libre et éclairée, exigée par la Constitution, ainsi que les risques graves pour l’environnement et l’approvisionnement en eau potable. Cette suspension a été confirmée successivement en 2022, 2023 et 2024, jusqu’à la Cour constitutionnelle, qui a laissé la décision en vigueur.
Deux référendums populaires contraignants ont également rejeté le projet : en 2019, 86,79 % des personnes de Girón ont voté contre la mine, et en 2021, 80,03 % des citoyens et citoyennes de Cuenca ont interdit l’exploitation minière dans les zones de captage d’eau. Ces consultations, validées par la Cour constitutionnelle, interdisent toute autorisation administrative contraire au mandat populaire.
Malgré ce rejet juridique et social, DPM Metals a poursuivi ses démarches pour exploiter le site, obtenant en juin 2025 une licence environnementale controversée, entachée d’irrégularités et de violence. La consultation publique préalable aurait été menée auprès de personnes ne représentant pas la communauté directement concernée, San Pedro de Escaleras. En réaction à la pression populaire, le ministère équatorien de l’Énergie et des Mines a annoncé en août 2025 la suspension indéfinie du projet, suivie en septembre d’une procédure officielle pour révoquer le permis environnemental. Le 3 octobre, le ministre de l’Environnement a effectivement annulé cette licence, confirmant la victoire des mobilisations citoyennes.
Le 16 septembre 2025, plus de 100 000 personnes ont défilé dans les rues de Cuenca lors d’une manifestation historique surnommée le « Cinquième fleuve de Cuenca », exigeant la fin définitive de Loma Larga. Sous cette pression, DPM Metals a suspendu temporairement son programme de forage, mais son communiqué du 6 octobre laisse entendre qu’elle cherche encore à « préserver la valeur pour ses actionnaires » et pourrait poursuivre ses activités sous couvert de « licence sociale ».
La lettre souligne aussi les risques environnementaux confirmés par une étude indépendante de Geoambiental TERRAE (2022) et par l’entreprise municipale ETAPA (2024). Ces études concluent que le projet menace les sources d’eau de Cuenca et d’Azuay par des risques de contamination à l’arsenic et par l’instabilité du dépôt de résidus miniers en cas de fortes pluies ou de séismes.
Les défenseurs de l’eau ont par ailleurs été victimes de criminalisation et de répression, leurs comptes bancaires étant gelés après la grande marche du 16 septembre, dans un contexte de grève nationale de la CONAIE contre le modèle extractiviste.
Les signataires demandent à DPM Metals :
- De suspendre définitivement le projet Loma Larga ;
- De respecter les décisions judiciaires et référendums de 2019, 2021, 2022, 2023 et 2024 ;
- De renoncer à toute action judiciaire ou arbitrale visant à contourner la souveraineté équatorienne.
Ils concluent en réaffirmant la volonté populaire : « Cuenca a déjà décidé : Kimsakocha ne sera pas touché. »
- Ajouter votre signature à la lettre qui est disponible en français et anglais et en espagnol.
- Date limite pour signer : 3 novembre
L’inscription est ouverte aux organisations, syndicats et aux particuliers (professeur.es d’université, avocat.es et militant.es).