Breaking News, Foreign Policy in Focus, 21 mars 2018
Plus d’un millier de syndicats et de groupes environnementalistes, agriculteurs, consommateurs, communautaires, soulignent leur opposition à la renégociation de l’ALÉNA. Tous ces groupes estiment que 930 000 emplois ont été perdus à cause du traité de libre-échange. D’autre part, les dispositions de l’ALÉNA ont affecté négativement les droits du travail, les salaires et les normes environnementales au profit des entreprises. Selon Leo Gerard, président international des Métallurgistes unis d’Amérique « les travailleurs n’ont jamais aimé l’ALENA et ils savent que chaque semaine, l’ALENA continue d’aider les entreprises à sous-traiter davantage d’emplois, tout en mettant en péril la santé, les normes environnementales et la sécurité routière. Pour James P. Hoffa, président de la Fraternité internationale des Teamsters, « l’ALENA n’a pas fonctionné pour les travailleurs. Des milliers d’emplois manufacturiers aux États-Unis et au Canada ont été expédiés au Mexique. Et les travailleurs mexicains n’en ont pas bénéficié non plus ». Ils sont toujours victimes de violations de leurs droits humains fondamentaux qui les empêche de former syndicats et les confine à de mauvaises conditions de travail, a déclaré Robert Martinez, Jr., président de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale. « Un nouvel ALENA doit profiter aux travailleurs des trois pays et inclure des normes internationales du travail fondées sur des conventions de l’OIT. La politique commerciale doit bénéficier à tous, pas seulement à une poignée de multinationales qui externalisent notre travail partout dans le monde où les travailleurs peuvent être exploités ».
Les organisations réclament un autre régime de règlement des différends entre les investisseurs et l’État que celui qui existe maintenant, et qui encourage la délocalisation des emplois américains. Quelques-Unes des revendications spécifiques sont les suivantes :
- Éliminer les termes de l’ALENA qui favorisent l’externalisation des emplois, y compris les dispositions relatives au règlement des différends entre investisseurs et États ;
- Rendre les médicaments plus abordables en éliminant les règles de l’ALENA qui augmentent les coûts ;
- Assurer des conditions équitables pour la création d’emplois aux États-Unis en imposant des mesures contre la manipulation des devises ;
- Protéger la santé et l’environnement en exigeant que tous les biens importés et tous les services et fournisseurs de services respectent les normes américaines et ajoutent une garantie spécifique aux politiques nationales en matière d’environnement, de santé, de main-d’œuvre et autres politiques d’intérêt public ;
- Rendre le processus de renégociation de l’ALENA transparent et participatif.