Union syndicale Solidaires
L’Union syndicale Solidaires dénonce le coup d’état réactionnaire qui a lieu en Bolivie. Comme lors d’une précédente tentative, la « révolte » en cours est très largement initiée et appuyée par de grands propriétaires et des multinationales. Les forces militaires et policières sont une menace directe pour le peuple. L’impérialisme américain est aussi aux manettes, comme il tente de le faire dans bien des pays d’Amérique latine.
Les droits des travailleurs et des travailleuses, les droits des peuples autochtones, les droits des femmes, sont particulièrement en danger, avec la politique qu’entendent mener ceux qui veulent remplacer Morales à la tête de l’Etat. Les peuples de Bolivie n’ont rien de bon à attendre de ce côté-là, bien au contraire ; et pour résister au pire, ils ont raison de se mobiliser, de refuser le coup d’état, de se battre pour la démocratie. L’Union syndicale Solidaires, avec ses partenaires du Réseau syndical international de solidarité et de luttes apporte son soutien à celles et ceux qui se battent dans des conditions très difficiles en Bolivie : collectifs syndicaux, peuples autochtones, mouvements de femmes…
Mais, en Bolivie comme dans d’autres pays, les manœuvres réactionnaires et impérialistes, que nous dénonçons, n’exonèrent pas de leurs responsabilités ceux qui ont occupé le pouvoir au nom d’idéaux progressistes et démocratique qu’ils ont mis à mal. En 2015 Evo Morales avait imposé un changement de Constitution afin de pouvoir exercer un quatrième mandat présidentiel (malgré un referendum perdu sur cette question). Malgré les conséquences écologiques et humaines, particulièrement pour les peuples autochtones, jamais l’extractivisme minier n’a été remis en cause, bien au contraire. Il y a quelques mois le gouvernement bolivien a accordé au ministre d’extrême-droite italien l’extradition de Battisti. Plus généralement, la situation était telle que dimanche 10 novembre la Central Obrera Boliviana, traditionnelle soutien de Morales, a publiquement pris position pour son départ de la présidence.
Le refus de rompre avec le système capitaliste est une des causes de la situation actuelle. Le camp de la réaction a alors la possibilité de s’appuyer sur des colères légitimes et de les dévoyer. La Bolivie n’est certes pas le seul exemple ; et dire cela, ne retire rien à l’urgence de refuser le coup d’état. L’heure est au soutien aux peuples de Bolivie qui refusent que les réactionnaires s’emparent du pouvoir et l’exerce à leurs dépens.