Bianca Mugyenyi, 29 octobre 2020 | TheTyee.ca
Un Traité sur l’interdiction des armes nucléaires a été négocié lors d’une conférence des Nations Unies en 2017, créant un accord juridiquement contraignant qui interdirait les armes nucléaires et conduirait à leur élimination totale. Plutôt que de manifester son soutien à cette réunion importante, le Canada faisait partie d’une minorité de pays qui ont voté contre la tenue même de cette conférence lors d’un vote de l’Assemblée générale à l’automne 2016. (Plus de 120 pays étaient en faveur de la tenue de la conférence; 38 seulement s’y sont opposés). De plus, le premier ministre Justin Trudeau a refusé d’envoyer un représentant à la conférence de 2017, où les deux tiers des pays du monde étaient représentés.
Le gouvernement Trudeau n’a pas rejoint les 84 pays qui ont déjà signé le traité sur les armes nucléaires, décrit par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres comme «une initiative très bienvenue».
Le Mexique et la Nouvelle-Zélande, alliés du Canada dans le réseau de sécurité Five Eyes, ainsi que l’Irlande et l’Autriche, membres de l’Union européenne, ont ratifié le traité. Dans une dernière tentative pour empêcher l’accord d’atteindre les 50 États membres requis, l’administration Trump a remis une lettre appelant les pays qui avaient signé à retirer leur soutien. Pour les pays qui ont ratifié le traité, les armes nucléaires deviendront illégales. Il oblige les pays qui l’ont ratifié à «ne jamais en aucun cas… développer, tester, produire, fabriquer, acquérir, posséder ou stocker de toute autre manière des armes nucléaires ou d’autres dispositifs explosifs nucléaires.
Il interdit également de transférer des armes nucléaires, de les stationner dans un autre pays ou de menacer de les utiliser, tout en obligeant les participants à promouvoir le traité avec d’autres États membres de l’ONU. Le traité comprend des dispositions exigeant que tout pays détenteur d’armes nucléaires qui adhère se débarrasse de son arsenal. Lorsqu’il entrera en vigueur à la fin du mois de janvier, les pays qui le ratifieront seront liés par le traité. Comme pour les précédents traités internationaux sur les bombes à fragmentation et les mines terrestres, l’un des objectifs du traité est de stigmatiser le stockage et l’utilisation des armes nucléaires dans l’espoir que cela changera en fin de compte le comportement même des pays qui ne signent pas.
La politique de défense du Canada, « forte, sûre, engagée », confirme l’engagement du Canada envers l’alliance nucléaire de l’OTAN. Selon l’OTAN, «les armes nucléaires sont une composante essentielle des capacités globales de l’Alliance». Le Canada fournit du personnel et des fonds à la Direction de la politique nucléaire et au Groupe de planification nucléaire de l’OTAN.
L’Institut canadien de la politique étrangère a lancé une lettre ouverte à Trudeau après la deuxième défaite consécutive du Canada pour un siège au Conseil de sécurité de l’ONU.
La lettre demandait: «Le Canada devrait-il continuer de faire partie de l’OTAN ou plutôt poursuivre des voies non militaires vers la paix dans le monde?» Il a été signé par Greenpeace Canada, 350.org, Idle No More, Vancouver and District Labour Council et 50 autres groupes, ainsi que quatre députés en exercice et David Suzuki, Naomi Klein, Stephen Lewis et plus de 2 000 autres.