Yves Engler, extrait d’un texte paru dans Canadian Dimension, 20 janvier 2021
Il est temps de mettre fin aux armes nucléaires. Le gouvernement Trudeau doit être à la hauteur de sa rhétorique et signer le Traité d’interdiction nucléaire des Nations Unies. Cela constituerait une contribution significative à la création d’un monde sans menace d’annihilation nucléaire.
Il y a dix jours, Rob Oliphant, secrétaire parlementaire du ministre des Affaires étrangères, a déclaré : «Nous sommes déterminés à parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires. En octobre, Affaires mondiales Canada a déclaré : «Le Canada appuie sans équivoque le désarmement nucléaire mondial.»
Pourtant, le gouvernement a refusé de signer le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TPNW), qui entre en vigueur aujourd’hui. Le Canada s’est opposé à la tenue de la Conférence des Nations Unies de 2017 pour négocier un instrument juridiquement contraignant pour interdire les armes nucléaires, menant à leur élimination totale. Ottawa a également boycotté la réunion de négociation du Traité , à laquelle ont participé les deux tiers de tous les pays. Le mois dernier, le Canada a voté contre une résolution soutenant le Traité soutenu par 130 États membres de l’ONU.
Selon le survivant de la bombe atomique, le canadien japonais Setsuko Thurlow, le Traité rend illégales des armes qui ont toujours été immorales. Le Traité exige des 51 pays qui l’ont déjà ratifié de «développer, tester, produire, fabriquer, acquérir, posséder ou stocker de toute autre manière des armes nucléaires ou d’autres dispositifs explosifs nucléaires».
Bien que ce pays ne possède pas d’armes nucléaires, en ajoutant sa signature au Traité , le Canada profiterait à l’humanité autant que tout autre État non armé nucléaire. Le Canada est un membre fondateur de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, dotée de l’arme nucléaire, et les mesures visant à dénucléariser cette alliance sont cruciales pour réduire le risque de conflit entre les principales puissances nucléaires, en particulier les États-Unis et la Russie.
Le Canada entretient également une relation militaire unique avec le plus grand État nucléaire du monde. Les États-Unis et le Canada ont des centaines d’accords militaires conjoints. Le plus important de ces accords binationaux, le NORAD, place les Canadiens dans diverses positions d’influence au sein de l’armée américaine.
La nouvelle administration Joe Biden a déclaré qu’elle souhaitait changer de cap sur le désarmement nucléaire. Elle devrait prolonger le nouvel accord START (Strategic Arms Reduction Treaty). L’équipe de Biden a également suggéré que le gouvernement pourrait annuler la décision de Trump de se retirer de l’accord nucléaire iranien, du traité Ciel ouvert et du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire. Ces accords ont atténué le risque nucléaire. Leur disparition explique pourquoi l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement affirme que le risque d’utilisation des armes nucléaires est à son plus grand depuis la Seconde Guerre mondiale.