La campagne contre l’achat prévu par le gouvernement Trudeau de 88 nouveaux avions de chasse prend de l’ampleur.
Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles le Canada ne devrait pas dépenser 19 milliards de dollars pour une flotte d’avions de guerre, à commencer par le coût colossal. Dans ce qui serait le deuxième programme d’approvisionnement gouvernemental le plus coûteux de tous les temps, ces fonds pourraient financer l’infrastructure du train léger dans de nombreuses villes, des dizaines de milliers d’unités de logement social et garantir une eau potable saine dans chaque réserve autochtone.
Il est important de se rappeler que le gouvernement Trudeau avait promis d’annuler le marché des F-35. Les libéraux semblent cependant préparer le terrain pour acheter les jets (les autres en lice sont le Boeing Super Hornet et le Saab JAS 39 Gripen). En mai, Trudeau a dépensé 70 millions de dollars supplémentaires simplement pour rester dans le processus d’appel d’offres F-35.
Les machines de guerre sont à forte intensité de carbone et fondamentalement en contradiction avec l’engagement du Canada d’atteindre les objectifs de la Conférence de Paris. Au cours des six mois de bombardements qui ont eu lieu au-dessus de la Libye en 2011, par exemple, l’Aviation royale canadienne a révélé que ses six avions avaient brûlé 14,5 millions de livres. de carburant. De plus, l’impact climatique du vol exacerbe le dioxyde de carbone émis puisque le point de rejet du carbone augmente ses effets de réchauffement.
Comme l’ancien sous-ministre de la Défense nationale Charles Nixon l’a fait valoir au début du processus d’achat, il n’existe aucune menace crédible obligeant le Canada à se doter de nouveaux avions de chasse «Gen-5». Il a souligné qu’ils seraient largement inutiles pour faire face à une attaque comme le 11 septembre, répondre à des catastrophes naturelles, fournir une aide humanitaire internationale ou des opérations de maintien de la paix, et encore moins surmonter une pandémie mondiale.
Le véritable rôle de ces machines de guerre est d’améliorer l’interopérabilité de l’armée de l’air avec l’armée américaine et l’OTAN.
Au cours des trente dernières années, les avions de combat canadiens ont contribué à des attentats à la bombe dirigés par les États-Unis en Irak (1991), en Serbie (1999), en Libye (2011) et en Syrie / Irak (2014-2016). En 2011, le Conseil de sécurité a approuvé une zone d’exclusion aérienne pour protéger les civils libyens, mais les bombardements de l’OTAN ont dépassé les limites de l’autorisation de l’ONU.
En Libye, les avions de combat de l’OTAN ont gravement endommagé le système aquifère du Grand Fleuve artificiel, source de 70% de l’eau du pays. L’alliance a également largué 20 000 bombes sur près de 6 000 cibles pendant six mois de guerre. Les bombardements de l’OTAN ont finalement déstabilisé la Libye et la violence que cela a provoquée s’est rapidement répandue vers le sud, au Mali et dans une grande partie du Sahel.
Dépenser 19 milliards de dollars en avions de combat avancés n’a pas de sens en dehors d’un plan pour que le Canada se batte dans les futures guerres américaines et de l’OTAN.