Manifestation anti-G8 en France le 21 mai 2011 @ Guillaume Paumier, CC BY 3.0 via Wikimedia Commons
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Nina Morin, correspondante au Journal des Alternatives. Tiré du numéro d’octobre 2025 de la revue 

C’est en découvrant l’altermondialisme que j’ai trouvé une voie pour transformer mon anxiété en action collective.

C’est l’année de mes 20 ans, j’ai presque achevé mon premier cycle à l’université, j’ai toute la liberté du monde pour définir qui je veux être. « Quelle chance, tu as toute la vie devant toi ! » me dirait-on. Mais on est en 2023. La crise climatique n’a plus d’issue, le fascisme et la guerre font rage à nouveau et la surconsommation est la norme absolue. Il est urgent d’agir, de se soulever, d’informer.

La découverte

Telles sont mes intentions lorsque j’intègre l’équipe des six stagiaires du Journal des Alternatives, en janvier 2024. Ce nom ne m’évoque pas grand-chose, pourtant il va rapidement prendre une place majeure dans ma vie. J’y découvre un mouvement qui m’était jusque-là inconnu : « L’altermondialisme ».

Je prête à ce mot, dont j’ignore au début la signification, des valeurs de solidarité internationale, de changement social. J’étais loin de me douter que je mettais les pieds dans un mouvement qui allait profondément changer le cours de mon militantisme.

La rencontre et le partage avec d’autres personnes qui partagent les mêmes valeurs, et surtout la vision de personnes qui ne perdent jamais espoir et ne baissent pas les bras, donnent enfin un sens à toute cette volonté d’agir, grondant en moi depuis des années.

Un mouvement en perte de vitesse 

J’apprends rapidement que l’altermondialisme est un mouvement qui n’est plus à son apogée du début des années 2000, avec les grandes manifestations de Seattle contre l’OMCi, les premiers Forums Sociaux Mondiaux ainsi qu’une réelle internationalisation du mouvement.

Toutefois, le mouvement connaît un certain essoufflement depuis une quinzaine d’années  : difficultés pour rassembler des fonds, de nouveaux adhérent-es et manque cruel de visibilité. Pourtant, en 25 ans, les revendications altermondialistes n’ont jamais été aussi pertinentes.

La démarche du Journal des alternatives

Face à ce constat, je saisis mieux l’importance de la démarche de Ronald Cameron, coordonnateur au Journal des Alternatives, un média proche de l’organisation de solidarité internationale Alternatives. Il embauche chaque session universitaire une cohorte de jeunes correspondant-es afin de les sensibiliser aux réalités du monde actuel et au journalisme engagé.

De cette manière, il initie de nouvelles personnes à l’éducation populaire, en mettant à profit le talent de chacun-e. En écrivant régulièrement des articles sur des évènements internationaux, et en adoptant une posture altermondialiste, il permet une prise de conscience concrète.

Face à mon anxiété croissante, le fait d’écrire, d’expliquer des phénomènes souvent incompris, et de me sentir utile m’a permis de réaliser que ma place était ici. Dans un mouvement social, qui permet de comprendre et qui, enfin, ouvre de nouvelles alternatives dans un monde où toutes les issues semblent bouchées.

Et maintenant ?

Mon implication ne s’est pas arrêtée avec la fin de mon stage. La prise de conscience et la volonté d’agir sont bien ancrées dorénavant. Je continue notamment l’écriture d’articles pour le Journal des Alternatives.

Et par-dessus tout, je continue de m’informer sur les enjeux internationaux actuels. C’est pourquoi j’étais présente au FSMIii ainsi qu’à la Grande Transition. J’ai pu assister à des conférences absolument passionnantes, dans lesquelles de nouvelles questions ont été soulevées et débattues.

  • Deux ans plus tard, de nouvelles interrogations ont émergé avec le retour de Donald Trump à la tête des États-Unis, un génocide qui fait rage avec impunité en Palestine, ou encore une température plus haute que jamais. Les conférences et évènements tels que le FSMI ou la Grande Transition sont pour moi le seul espoir à l’horizon et me permettent d’échanger et discuter avec d’autres personnes qui persistent à se battre pour le changement.

  • i Organisation mondiale du Commerce.
  • ii Le Forum Social Mondial des Intersections a eu lieu du 29 mai au 1er juin 2025. Le processus continue d’ailleurs jusqu’au FSM 2026 au Bénin : https://intersectionsglobal.net/