Mario Gil Guzman, collaborateur
Jaime Gallego, alias Mongo, est un dirigeant syndical minier bien connu dans le nord-est d’Antioquia, mais aussi militant en faveur des luttes paysannes et des droits du travail dans les mines. Lui et son garde du corps, Didier Edisson Berrio Pèrez, ont disparu le 3 mars dernier après avoir quitté leur domicile dans la municipalité de Segovia, département d’Antioquia en Colombie.
Une correspondance fut transmise le 7 mars dernier signée par plusieurs organisations soicales et universitaires du Québec et du Canada, dont le Journal des Alternatives, et par plusieurs personnalités publiques qu’on peut obtenir en cliquant ici. Quelques jours lus tard nous apprenions qu’ils furent assassinés.
Rappelons qu’en 2021, une délégation du Canada composée d’organisations de défense des droits humains, de syndicalistes et d’universitaires, ont découvert la réalité des familles ouvrières des mines face aux abus des compagnies minières transnationales, y compris canadiennes. Résemment, en novembre 2024, une délgation de Colombie de la Mesa Minera de Segovia y Remedios et de l’Asociación de Víctimas del Nordeste Antioqueño (ASOVOSNA) a participé à une tournée au Québec et en Ontario au cours de laquelle elle a rencontré des parlementaires et des organisations de défense des droits humains du Canada. Jaime Gallegos était au centre du travail des deux délégations, mais n’a pas été en mesure de venir au Canada, impliquée dans l’action politique en Colombie.
Nous reproduisons le communiqué du 11 mars du Comité pour les droits humains en Amérique latine à propos de son assassina. Nous faisons nôtres les sentiments exprimées aux proches de Jaime Gallegos.
Á la famille, aux ami.es et camarades de Jaime Gallegos «Mongo»
Communiqué du Comité pour les droits humains en Amérique latine – Montréal 11 mars
Nous avons appris avec tristesse que Jaime Gallegos « Mongo », dirigeant syndicat minier du nord-est d’Antioquia, qui avait disparu avec son garde du corps Didier Berrio depuis le 3 mars, a été retrouvé mort la fin de semaine passée.
L’assassinat de Jaime Gallegos est un acte lâche qui met à risque la vie des membres de sa famille et des membres d’organisations telles que la Mesa Minera de Segovia y Remedios et la Mesa Minero Agroambiental del Nordeste Antioqueño, dont Jaime était le président. Ce meurtre est également une attaque contre les luttes et les vies des mineurs artisanaux et démontre la fragilité de la vie des dirigeants communautaires en Colombie.
Il convient de noter que vendredi dernier, le 7 mars, 20 organisations canadiennes, des membres de centres de recherche sur les droits humains et des personnalités politiques ont envoyé une pétition au gouvernement colombien pour que Jaime Gallegos et Didier Berrío soient recherchés et qu’ils apparaissent vivants. Malheureusement, malgré les efforts internationaux déployés pour les retrouver, Jaime a été retrouvé mort et Didier a survécu à l’attaque et s’est échappé.
Le meurtre de Jaime nous rappelle que la vie des familles et des communautés de petits mineurs colombiens est constamment harcelée par les grandes entreprises et les groupes paramilitaires qui opèrent dans les régions. Les organisations de mineurs artisanaux vivent dans la résistance à la criminalisation et à la violence, sans autre arme que la solidarité que les organisations nationales et internationales peuvent leur apporter.
Nous demandons à la justice colombienne de punir les responsables de ce crime et de mettre fin au harcèlement des activistes miniers. Nous demandons aux organisations internationales d’être attentives aux communautés du nord-est d’Antioquia.
Nous réitérons nos sincères condoléances à la famille de Jaime Gallegos et exprimons notre profonde gratitude aux organisations colombiennes et canadiennes qui soutiennent les droits et les luttes des mineurs artisanaux colombiens.