Abel Marius Oulai, membre du collectif Jeunesse du FSMI
Vendredi 30 mai 2025, à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), un moment de parole, de mémoire et de conscience collective a réuni des participant.es venus écouter, réfléchir et échanger autour d’une question cruciale : comment affronter les défis nucléaires tout en honorant notre responsabilité envers la Terre ? Ce cercle de parole s’inscrivait dans le Forum social mondial des intersections 2025 (FSMI 2025), un événement plus large qui vise à croiser les regards, les savoirs et les espoirs pour encourager des changements systémiques.
Animé par le Conseil traditionnel de Kahnawake, le cercle de parole sur les Défis nucléaires et la prise en charge de notre environnement a offert un espace rare de dialogue entre mémoire historique, spiritualité autochtone et conscience écologique. Ce moment fort a débuté par une cérémonie d’ouverture menée par Stone Iwaasa, membre du Conseil , qui a exprimé sa gratitude envers les ancêtres et rappelé le lien sacré entre les peuples autochtones et la Terre-Mère. Ce temps spirituel a posé les bases d’un échange humain, profond et ancré dans le respect.
Projection du documentaire : No more Hiroshima
Le point central de l’événement fut la projection du documentaire « No More Hiroshima », réalisé en 1983 par Martin Duckworth. Ce film, bouleversant et engagé, retrace les conséquences humaines et écologiques des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. À travers des témoignages de survivants, il révèle les blessures invisibles laissées par les armes nucléaires et le combat pour la paix mené depuis plus de 70 ans. Le film résonne comme un cri contre l’oubli, un acte de mémoire pour les générations futures.
L’enjeu du nucléaire
À l’issue de la projection, un moment d’échange a permis de faire le lien entre les récits de survivant.es et les enjeux contemporains, notamment ceux de la prolifération nucléaire et du dérèglement climatique. Stuart Myiow, Edith Mora et Stone Iwaasa, intervenant.es issu.es du Conseil traditionnel de Kahnawake, ont partagé leurs réflexions sur l’urgence de repenser notre rapport à la nature, à la paix et à la mémoire.
Ils et elles ont appelé à une mobilisation collective en se posant une question fondamentale : « dans un contexte où les gouvernements enseignent la démocratie comme une vérité fondamentale, quelle est alors la légitimité d’investir dans des technologies capables de détruire l’humanité ?»
Ce cercle de parole, à la croisée du politique, du spirituel et du cinématographique, a ainsi ouvert un espace de conscience partagée, d’où s’est élevé un message d’espoir : celui d’un futur libéré de la menace nucléaire, fondé sur le respect de la vie et de la planète.
Cloche de la paix dans le jardin botanique de Montréal

Pour conclure, les organisateur.ices ont rappelé que la Cloche de la paix – installée depuis 1998 dans le Jardin japonais du Jardin botanique de Montréal et offerte par la Ville d’Hiroshima à l’occasion du jumelage avec Montréal – résonne chaque 6 août à 19 h 15, en mémoire des victimes d’Hiroshima.

Un symbole fort de paix, qui réaffirme l’importance de ne jamais oublier, et de continuer à lutter pour un monde sans armes nucléaires.