Manifestation au lendemain des élections présidentielles au Venezuela @ aplutsoc 2024

Sans procès verbaux, l’élection présidentielle est illégale

La démocratie est toujours l’affaire du prolétariat
Merci à Fabrice Andréani de la traduction et de l’envoi de ce document, qui provient du Venezuela ou des masses de plus en plus larges, venues des quartiers populaires, contestent la confiscation du pouvoir et exigent transparence et démocratie.

Le chavisme, en son temps, a exprimé des aspirations populaires. Mais le régime « chaviste » est totalement répressif et dirigé contre les aspirations sociales fondamentales. Qu’il instrumentalise et même qu’il confisque à son usage réservé, après bien d’autres, les mots du « socialisme », n’y change rien. La crise qui s’ouvre au Venezuela, après la Syrie, l’Ukraine et Gaza, risque d’être un nouveau test en internationalisme réel, et donc une nouvelle pierre de touche dans sa reconstruction, de plus en plus nécessaire et pressante.

La rédaction d’Aplustock.


La journée du scrutin présidentiel du 28 juillet s’est achevée sur une immense déception pour la grande majorité du peuple vénézuélien. Peu après minuit, le Conseil national électoral (CNE) a publié un communiqué donnant Nicolás Maduro gagnant, bien que le président du CNE, Elvis Almoroso, ait annoncé que ce résultat ne se fondait que sur 80 % des procès verbaux qui auraient été scrutés. Or, ce communiqué fait état d’un écart de seulement 704 114 voix entre Maduro et Edmundo González Urrutia, ce qui veut dire que les 20 % de procès verbaux restants (à en croire Almoroso), qui correspondraient à 2 514 694 voix, pourraient parfaitement transformer le résultat final : contrairement aux dires du gouvernement, le communiqué du CNE du lundi 29 juillet proclamant la réélection du président Maduro n’exprimait pas une « tendance irréversible », bien au contraire. La proclamation du CNE est donc complètement illégale, les chiffres apportés ne démontrant pas que Maduro a gagné le scrutin.

En outre, contrairement à ce que prévoit le protocole en vigueur, et comme l’a dénoncé le candidat Enrique Márquez du parti Centrado, ce communiqué ne se fonde pas sur le rapport de la commission technique du CNE, intégrée par des témoins et représentants des candidats en lice, pas plus qu’il n’a été avalisé par ces derniers. Pire, Elvis Amoroso a consacré Nicolás Maduro en tant que président élu sans avoir produit au préalable les procès verbaux officiels de totalisation des votes et de proclamation du résultat final, en parfaite violation des procédures les plus élémentaires permettant d’assurer la légitimité du candidat proclamé vainqueur.

Tant que 100% des procès verbaux sur lesquels le CNE dit se fonder n’ont pas été comptabilisés, ni corroborés par les procès verbaux imprimés par les machines de vote et récupérés par les témoins du candidat d’opposition Edmundo González Urrutia, le CNE ne saurait établir qui est le vainqueur de cette élection présidentielle. Et ce d’autant que l’opposition, qui se trouve maintenant en possession de 73% des procès verbaux émanant des machines de vote [NdT: 90% au 31/07], a fait état de résultats donnant Edmundo González gagnant avec plus de deux fois plus de voix que Nicolás Maduro. Dans ces conditions, il est indispensable que le CNE facilite un audit transparent du scrutin et publie sans plus tarder des résultats détaillés au niveau de chaque État, municipalité, secteur, bureau et machine de vote.

Il est tout aussi inquiétant que le candidat Enrique Márquez ait dénoncé ce lundi que le communiqué initial émis par le bulletin initial dont a fait état Elvis Amoroso la nuit du scrutin n’émane pas de la salle de totalisation des votes, et s’avère donc totalement irrégulier. Et ce sachant que le CNE a suspendu le processus de transmission des procès verbaux des bureaux de vote vers le centre de totalisation dimanche à 19h, et expulsé les témoins d’opposition aussi bien du siège national du CNE que de très nombreux bureaux de vote.

Le peuple vénézuélien, dans le pays comme à l’extérieur, savait bien qu’il ne participerait pas à une élection pleinement démocratique ni compétitive. Outre les interdictions arbitraires frappant plusieurs candidatures et l’existence de prisonniers politiques [NdT: une centaine de détentions arbitraires en pleine campagne, entre soutiens du candidat E. González et membres de son équipe], on a assisté à toute une série de manipulations « techniques » comme le déplacement unilatéral d’électeurs d’une circonscription ou d’un bureau de vote à l’autre la veille même du scrutin, la réduction du nombre de bureaux de vote et l’envoi de machines défectueuses aux bureaux de vote afin de ralentir le processus et de décourager les électeurs, le refus d’une observation internationale plurielle et crédible, l’obstruction du travail des témoins électoraux [NdT: de l’installation des bureaux à leur fermeture et à la remise des procès verbaux], le blocage de l’inscription au Registre électoral permanent des Vénézuéliens ayant migré à l’étranger [NdT: entre 4 et 5 millions d’électeurs, sur quelque 7 millions de migrants]. Telles sont, parmi d’autres, les tactiques employées par le parti-État et les autorités électorales à sa botte pour s’accrocher illégitimement au pouvoir, ce qu’il a fait au vu et au su du pays et du reste du monde, stupéfaits, dans la nuit du 28 au 29 juillet. Même les dictatures argentine et chilienne, les plus cruelles du d’Amérique latine au XXè siècle, ne se sont pas risquées à une fraude électorale d’une telle ampleur lorsque leurs élites gouvernantes y ont organisé les élections qui ont assuré, respectivement, la victoire de Raul Alfonsín en 1983 et le départ d’Augusto Pinochet en 1988.

La grande journée civique à laquelle a participé quelque 57% de l’électorat a consisté non seulement en l’exercice du droit de vote, mais aussi en une grande mobilisation de la société, autonome et indépendante, auto-convoquée sans appareil partisan ni ressources propres, au milieu des persécutions, chantages, menaces et de la détention devenue routinière de personnes dont le seul tort a été d’exercer leurs droits tels qu’ils consacrés dans la Constitution [NdT: environ 1000 personnes au 31/07]. Pour qui en douterait encore, nous assistons à la consolidation d’un régime autocratique frappé d’illégitimité sociale et politique et qui n’admettra cependant jamais sa défaite. De fait, la misère généralisée et la paupérisation de la vie quotidienne, la déliquescence des services publics et la suppression pure et simple du droit du travail et de la sécurité sociale dont est responsable le gouvernement néolibéral de Nicolás Maduro excluent qu’il puisse compter sur un soutien populaire substantiel. Il est insensé de s’imaginer qu’une société ayant connu l’exode de près de 30% de sa population du fait d’une crise économique des plus sévères (qui a précédé les sanctions internationales contre le Venezuela, lesquelles ont aggravé la situation), de la répression et de la persécution systématique des voix divergentes et de la pénurie alimentaire, ait pu donner un blanc-seing à ses bourreaux en lui accordant son vote. Il s’agit là d’un mythe auquel ne croient que ceux qui occupent le pouvoir et estiment jouir d’un « droit naturel à gouverner » en bafouant la volonté populaire.

À peine quelques heures après la méconnaissance de celle-ci par le gouvernement et le CNE qu’il contrôle, on a assisté à un formidable mouvement de refus du statu quo dans les rues de l’ensemble du pays, et ce tout particulièrement dans les secteurs populaires, jadis bastions du chavisme, lesquels se sont vus très durement réprimés, aussi bien par les forces de sécurité de l’État que par des fonctionnaires en civil, venant alourdir un peu plus un épais dossier de violations massives des droits humains de la population. Rien que sur les douze premières heures des protestations, l’Observatoire vénézuélien des Conflits a comptabilisé quelque 187 manifestations dans 20 États différents. Il n’y a pas lieu d’opposer la mobilisation électorale et la protestation sociale. Aussi nous exhortons les fonctionnaires de police et les militaires à respecter les droits constitutionnels des citoyens, tout particulièrement le droit à la manifestation pacifique, à la liberté personnelle, à l’intégrité physique et à la vie.

Les diverses forces politiques d’opposition ont une grande responsabilité : celle de construire un espace large et pluriel en faveur du changement, regroupant l’ensemble des personnes militant pour la ré-institutionnalisation du pays, afin d’assurer des conditions politiques minimales et de construire un agenda viable pour sortir de la crise humanitaire sévère dont souffre le pays. Nous avons affaire à un État criminel qui n’a de cesse de persécuter ses critiques et de construire des « ennemis » afin de continuer à détourner l’attention de ses propres erreurs de gestion. L’élan transformateur et l’enthousiasme que vous avons vécu au cours de ces mois de campagne, ainsi que les luttes dignes et tenaces d’une série d’organisations de travailleurs tels que les enseignants, les infirmières, les ouvriers de la sidérurgie et du pétrole (entre autres), doivent constituer la base d’un large front social et politique antifasciste et anti-dictatorial qui permette d’organiser une mobilisation en faveur du recomptage ou d’un audit des résultats du scrutin du 28 juillet, conformément à ce qui a aussi été exigé par des gouvernements tels que celui du Brésil et du Chili [NdT: et depuis lors, de la Colombie et du Mexique], avec la participation des seules équipes d’observation internationale dignes de ce nom ayant pu assister au scrutin : le Centre Carter et la Mission des Nations Unies.

On ne saurait piétiner plus longtemps 200 ans d’histoire de luttes de libération du peuple vénézuélien. La force de ce peuple, ses espoirs, sa joie et sa solidarité doivent être le moteur des actions capables de construire une issue viable face à un pouvoir à vocation totalitaire qui n’a pour lui que la force de la répression. On voit bien aujourd’hui que la peur a changé de camp et que tout un chacun sait en son for intérieur que les résultats annoncés par le CNE ne correspondent en rien à la volonté populaire exprimée dans les urnes. L’unité de tous les acteurs politiques et sociaux favorables au changement s’avérera fondamentale. L’heure n’est pas à l’attente d’un miracle ou d’un messie, il s’agit aujourd’hui de défendre notre vote avec tous les procès verbaux qui ont pu être récupérés depuis le scrutin et de construire un front unique à cette même fin.

Premiers signataires :

  • Abrahan Carrillo, Ingeniero Industrial en formación (UNA), Autónomo PYME.
  • Adrián Torres Marcano, Profesor en la Universidad Central de Venezuela (UCV) / Filosopaz.
  • Alexis Mercado, Universidad Central de Venezuela (UCV).
  • Alicia Ponte Sucre, Profesor Universitario, Medicina.
  • Aida Rebeca Rojas, Docente jubilada de la Universidad de Carabobo. Gente del Deporte.
  • Aliex Mora, Profesora Titular. UC. CED
  • Alirio Rangel Díaz, Agricultor Red de Semilleristas y productores de papa y hortalizas del Estado Trujillo.
  • Amanda Querales Valdivieso, Artista y trabajadora social de la UCV.
  • Ana Cristina Henríquez, escritora y cineasta.
  • Ana M Tortolero, Profesora Titular Jubilada Universidad de Carabobo.
  • Ana Rosa Arandia, Prof. Titular Jubilada Universidad de Carabobo.
  • Anadina Salvatierra, Profesora Jubilada de la Universidad de Carabobo.
  • Anamaría Correa, Profesora jubilada Universidad de Carabobo.
  • Andrea Gotopo, Abogada de la Universidad de Los Andes (ULA).
  • Anna María Díaz, comunicadora social.
  • Ángel Enrique Zambrano, abogado, dirigente vecinal.
  • Ángel Rafael Lombardi Boscán, Director Centro de Estudios Históricos LUZ (Universidad del Zulia), Premio Nacional de Historia.
  • Ángela Di Stasio, Profesora Universidad de Carabobo.
  • Antulio Rosales, Profesor universitario en York University.
  • Ana T. Gómez, Socióloga de la Universidad Central de Venezuela (UCV).
  • Ana González, Comunicadora Social, Universidad Católica Andrés Bello (UCAB).
  • Arnoldo Gomez, Profesor Universidad de Carabobo.
  • Aulides García, Economista UCV.
  • Aura Henríquez, Profesora Universidad de Carabobo.
  • Belinda Colina. Profesora de la Universidad del Zulia (LUZ).
  • Benjamín Scharifker
  • Blanca Elena Salas. Profesora titular activa.Enfermería. Universidad de Carabobo.
  • Carlos Alberto Molina, Antropólogo, Profesor Universitario. Movimiento por la Democracia.
  • Carlos Araujo Ferrer, Abogado.
  • Carlos Alberto Nieto Palma, Coordinador General de Una Ventana a la Libertad.
  • Carlos Silva, Profesor.
  • Carlos Walter, médico, profesor universitario de la UCV, CENDES.
  • Carmen Caleya, Gerente universitario.
  • César Bencomo, Antropólogo Universidad Central de Venezuela (UCV).
  • César Oviol, dirigente popular.
  • Cecilia Montero. Profesora Universidad del Zulia (LUZ).
  • Consuelo Iranzo. Profesora Titular Universidad Central de Venezuela (UCV).
  • Corteza Agüero Rodríguez, Profesora de educación media jubilada, abogada.
  • Daniel Ramírez-Carrillo. Antropólogo, Universidad Central de Venezuela (UCV).
  • Diamora Guevara, abogada.
  • Doris Castrillón, Profesora Universidad de Carabobo.
  • Douglas Gómez, Secretario Ejecutivo de la CUT.
  • Edgar Rolando Smith, Profesor Universidad de Carabobo. OAE.
  • Edgardo Lander, Profesor titular jubilado de la Universidad Central de Venezuela (UCV). Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución.
  • Edwin Sambrano Vidal, Abogado defensor de DDHH, integrante del Espacio CONSENSO.
  • Eleonora Cróquer Pedrón, Instituto de Estudios Críticos, México.
  • Emiliano Terán Mantovani. Profesor investigador CENDES UCV.
  • Emily Da Silva, Politóloga UCV, investigadora social. Movimiento por la Democracia.
  • Felix Guillén, profesor de derecho laboral, UJAP.
  • Fabián Chacón, abogado.
  • Fabiola Arroyo Poleo, Activista de la comunidad venezolana en Perú.
  • Fanny Barbera, Profesor Universidad de Carabobo.
  • Francisco Javier Lasarte Valcárcel, Profesor jubilado de la Universidad Simón Bolívar (USB).
  • Francisco Javier Rodríguez, ingeniero.
  • Francisco Javier Tascón Gutiérrez, médico.
  • Francisco Javier Velasco Páez, Director del CENDES UCV, profesor-investigador, miembro del Observatorio de Ecología Política de Venezuela.
  • Freddy Colmenares , Profesor Universidad de Carabobo.
  • Freiman Páez García, Sociólogo Militante y Activista Social de Guasdualito, estado Apure.
  • Gabriela Ramírez, Ex defensora del pueblo y ex diputada.
  • Gésime O., Docente Facultad de Odontología. Universidad de Carabobo.
  • Glexsy Dugarte. Comunicadora Social. Docente en la Universidad Internacional de Aguascalientes.
  • Golfredo Dávila. Ingeniero. Coordinador de la Unión Nacional de Acción Social, Sindical y Gremial.
  • Guillermo Tell Aveledo, profesor UNIMET/UCV.
  • Gustavo Márquez Marín, Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución.
  • Héctor Navarro. Profesor titular jubilado de la UCV. Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución.
  • Himilco Villasmil. Economista, educador, cantautor, dirigente político.
  • Inés Quintero, Historiadora.
  • Iraida Tapias, abogada.
  • Isandra Villegas, Profesora Universidad de Carabobo.
  • Ismenia Brito. Antropóloga. Sector salud. Maracaibo.
  • Jacqueline Richter, Profesora en la Universidad Central de Venezuela (UCV).
  • Jairo Brandao, Psicólogo clínico. Valencia.
  • Jeudiel Martínez, Sociólogo de la Universidad Central de Venezuela (UCV)
  • Jesús Puerta. Profesor UC. Grupo Pensamiento Crítico
  • Johnny Alberto Alarcón Puentes. Profesor de la Universidad del Zulia.
  • Joaquín Landaeta Pérez, Profesor Universidad de Carabobo.
  • José Gregorio Darwich Osorio. Profesor Titular de la UCV.
  • José Jesús Betancourt Sanoja, Médico, dirigente social y político del Estado Cojedes. Movimiento por la Democracia
  • José Parra, Maestro jubilado.
  • José Ramón Ortíz, NatNdTuropatia, Sector Salud.
  • José León Uzcátegui, Profesor titular jubilado de la Universidad de Carabobo (UC). Grupo Pensamiento Crítico.
  • Juan Carlos Apitz, Decano de la Facultad de Ciencias Jurídicas y Políticas de la UCV
  • Juan Carlos Barrios. Docente jubilado.
  • Juan Cristóbal Castro, profesor de la Pontificia Universidad de Valparaíso.
  • Juan García. Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución.
  • Juan Luis Sosa, Abogado, Investigador Social. Director de la A.C. Construyendo Valores para la Convivencia.
  • Karla Padrón, Internacionalista de la Universidad Central de Venezuela.
  • Keymer Ávila, investigador y profesor de la Universidad Central de Venezuela (UCV).
  • Laura Rojas, Economista.
  • Liliana Buitrago, Docente e Investigadora.
  • Lucila Méndez de Alam, Profesora Universidad de Carabobo.
  • Luis Bonilla Molina. Docente e investigador en ciencias sociales.
  • Luis Mogollón. Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución. Comité Nacional de Trabajadores en Lucha.
  • Luisa Gomez H., Socióloga, Profesora Titular Jubilada Universidad de Carabobo.
  • Luis Ramírez, Abogado, Escritor y Político.
  • Luz Marina Garcés. Profesora jubilada Universidad de Carabobo.
  • Luz Mely Reyes, periodista, premio mundial de libertad de expresión.
  • Mabel Mundó. Investigador docente. De Desarrollo cultural y educativo
  • Magdalena López. Kellogg Institute for International Studies, University of Notre Dame /Centro de Estudos Internacionais, (ISCTE-IUL)
  • Manuel Antonio Cárdenas Minguet, Ex Director de la Escuela de Relaciones Industriales de FaCES de la Universidad de Carabobo.
  • Manuel Llorens, psicólogo, profesor de la Universidad Católica Andrés Bello (UCAB)
  • Manuel Sutherland, Director del Centro de Investigación y Formación Obrera (CIFO).
  • María Albers. Profesora Titular Jubilada Universidad de Carabobo.
  • María Cruz Fadoul, socióloga.
  • Maria Leal, Profesora Universidad de Carabobo.
  • Maria Luisa Maldonado, Profesora Universidad de Carabobo.
  • Maria Teresa Boulton, investigadora fotografía.
  • Mariano Crespo, jubilado Universidad Pedagógico Experimental Libertador (UPEL), Maracay.
  • Mariella Abraham de Quintero, Profesora Universidad de Carabobo.
  • Marlene Talavera, Profesora Jubilada de la Universidad de Carabobo.
  • Marisela Betancourt, Politóloga.
  • Marisol Aguilera. Profesora universitaria, USB.
  • Masaya Llavaneras Blanco. Profesora Asistente, Huron University College (Canadá).
  • Melvis Humbría, dirigente nacional del MAS.
  • Merlin Serrano Corrales. Socióloga de la Universidad Central de Venezuela (UCV).
  • Mijail Vargas Valez, abogado UGMA (Venezuela) y UBA (Argentina). Migrante en Argentina.
  • Milena Granado, Profesora Universidad de Carabobo
  • Moisés Durán, Sociólogo Universidad Central de Venezuela (UCV).
  • Nancy Oñate de Gómez, Profesora de la Universidad de Carabobo.
  • Nelly Prigorian, profesora- investigadora, PhD Ciencias Políticas.
  • Nelly Arenas. Profesora Titular Jubilada, Universidad de Carabobo.
  • Nelson Suárez. Educador Carabobo.
  • Nicmer Evans, Politólogo, miembro del Movimiento Democracia e Inclusión y del Espacio Político CONSENSO.
  • Nidia Cárdenas. Historiadora y profesora universitaria.
  • Nilio Parra. Activista comunitario Maracaibo.
  • Ninoska Rivero, Abogada.
  • Ocarina Castillo. Profesora titular jubilada UCV.
  • Oly Millán Campos. Prof. UCV. Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución.
  • Omaira de Corredor, Profesor Universidad de Carabobo.
  • Omar Vázquez Heredia, Investigador académico y profesor universitario.
  • Oscar Fuenmayor. Docente. Maracaibo.
  • Óscar Rodríguez H. Economista y Abogado de la Universidad Central de Venezuela (UCV). Ex profesor universitario.
  • Patricia Parra Hurtado, Politóloga de la Universidad Central de Venezuela (UCV), migrante en Argentina.
  • Pedro Capett. Profesor de LUZ.
  • Rafael Herrera, Profesor Jubilado, Universidad de Carabobo.
  • Rafael Parra, estudiante de Ingeniería en Agrobiotecnología, Instituto Tecnológico de Chascomús del CONICET – Universidad Nacional de San Martín.
  • Rafael Uzcátegui, Sociólogo y defensor de DDHH.
  • Rafael Venegas, Profesor Universidad Central de Venezuela (UCV) y Secretario General de Vanguardia Popular.
  • Raul Fachin Viso, Profesor Universidad de Carabobo.
  • Rebecca M. Blackwell, socióloga, investigadora científica y docente universitaria.
  • Ricardo J Olivero M., Profesor Universidad de Carabobo.
  • Roberto López Sánchez, Profesor en la LUZ (Universidad del Zulia). Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución.
  • Rose Mary Hernández Román. Docente universitaria.
  • Rosmary Díaz, Ingeniera de Sistemas de la UNEXPO. Artista venezolana.
  • Samir El Hamra Herrera, Profesor Titular de la Universidad de Carabobo.
  • Santiago Arconada Rodríguez. Activista social. Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución.
  • Sergio Noguera. Profesor Universidad de Carabobo.
  • Sofía Viloria. Plataforma Ciudadana en Defensa de la Constitución.
  • Teresa López de Maldonado, Profesora Universidad de Carabobo.
  • Tulio Hidalgo Vitale, Profesor Universidad de Carabobo.
  • Thony Navas, Sindicato de Salud Ccs, miembro de Consenso y Comité Nacional de Conflicto Trabajadores en Lucha.
  • Víctor García Padilla, Profesor Jubilado Facultad de Ingeniería.
  • Victoria Bigio.
  • Wilma Gómez, Universidad de Carabobo.
  • Wladimir Abreu, profesor de Filosofía Antropológica de la Universidad de Carabobo (UC).
  • Yelena Alejandra Carpio Cuesta, Abogada feminista.
  • Yslanda Vargas, Profesora Universidad de Carabobo.
  • Yoember Angulo, Abogado, UCV.
  • Yuri Valecillo, SNTP, Fotógrafo.
  • Zoila Amaya. Profesora UC.

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