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Razvan Ngazouzet, correspondant en stage.
Alors que la jeunesse se mobilise à travers le monde, renversant parfois des gouvernements entiers, les regards se tournent désormais vers celle de l’Afrique de l’Ouest où se tiendra le prochain Forum Social Mondial. En effet, du 4 au 8 août 2026 aura lieu à Cotonou, la 17e édition du plus grand rassemblement du mouvement altermondialiste. Organisée sur son sol, la jeunesse ouest-africaine sera-t-elle au rendez-vous de cet événement ? Nous avons rencontré Massa Koné pour en savoir plus.
Aux origines du FSM : une mobilisation citoyenne pour la convergence des luttes
Tout a commencé en 2016 avec une mobilisation pour la convergence globale des luttes en Afrique de l’Ouest pour la terre et les semences paysannes. Depuis, c’est tous les deux ans que des caravanes sillonnent la région pour défendre les droits des personnes victimes d’accaparement des terres, de menaces d’expulsion, ou vivant dans des zones fortement impactées par les changements climatiques.
En un peu moins de dix ans, ce sont plus de 100 000 personnes qui ont participé à ces caravanes, parcourant plus de 40 000 kilomètres à travers cinq pays. De cette mobilisation est née une ambition : accueillir le Forum Social Mondial sur le sol ouest-africain.
Après plusieurs candidatures infructueuses, le rêve est devenu réalité. Le FSM 2026 se tiendra à Cotonou, symbole d’un tournant historique pour une jeunesse longtemps restée en marge des grandes scènes mondiales.
Plus qu’un forum
Pour Massa Koné, juriste de formation et paysan de profession, cet événement représente bien plus qu’un forum. Massa est porte-parole de la Convergence malienne contre les accaparements de terres, mais aussi de la Convergence globale des luttes pour la Terre et l’Eau en Afrique de l’Ouest, et il représente les mouvements sociaux à la Coalition internationale de l’habitation.
Engagée dans l’organisation du FSM, il y voit une opportunité pour la jeunesse africaine de s’affirmer tout en se connectant au reste du monde : « La jeunesse ne doit plus seulement chercher à se faire entendre, mais à proposer des solutions auxquelles elle croit. ».
Il est en train actuellement de mobiliser les fonds pour lancer les activés liés à l’organisation dès janvier. Parallèlement, une équipe de jeunes montent le site. Un espace jeunesse sera réservé au cœur du forum.
Les personnes participantes seront regroupées par thèmes, avec une totale liberté de discussion. On y parlera sans doute de panafricanisme, de transition intergénérationnelle, de gouvernance, d’emploi, mais aussi de responsabilité face à l’intelligence artificielle et à la technologie.
En parallèle aux activités de financement, des commissions jeunesse comme les Jeunes Volontaires pour le Climat ou les Jeunes pour la Démocratie mènent des campagnes de sensibilisation dans plusieurs universités de la région.
Soutenir la participation de la jeunesse
Conscient du manque de moyens qui pourrait freiner la participation des jeunes, il est envisagé de mettre à contribution des bus depuis les pays voisins afin de permettre aux personnes qui le souhaitent, mais ne peuvent pas se permettre le coût du déplacement, de rejoindre Cotonou. Toutefois, le souhait est de réserver un quota de places des bus pour les jeunes, mais aussi les femmes, tous venant de zone rurale.
Massa nous rappelle qu’« En Afrique de l’Ouest, 70 % de la population vit en milieu rural, dont 75 % sont des jeunes […] il ne peut donc pas avoir de développement sans la prise de conscience et la mobilisation de la jeunesse ». Selon lui, le monde rural détient une part de la solution : l’autosuffisance alimentaire et le retour à des pratiques durables pourraient réduire le chômage et redonner confiance à une jeunesse souvent oubliée.
Un projet porteur d’espoir
Les changements climatiques se font de plus en plus sentir sur le continent africain, alors même qu’il pollue le moins. Le néocolonialisme et le pillage des ressources naturelles, la montée du panafricanisme marquent aussi le contexte mondial et celui de la région. C’est pourquoi la tenue du FSM à Cotonou se veut porteuse d’espoir. Rappelons-le, du 4 au 8 août 2026, Cotonou deviendra le carrefour des luttes et des rêves partagés. Et si cette fois, le vent du changement soufflait depuis l’Afrique ?









