RENÉ BACKMANN, médiapart, 6 avril 2020
Surpopulation, système de santé en ruine, naufrage économique, pauvreté massive : après treize ans de blocus israélien, l’enclave palestinienne redoute le cauchemar que pourrait être l’explosion de l’épidémie de Covid-19. Et la question n’est plus de savoir si elle aura lieu mais quand.
Le 21 mars, le coronavirus est officiellement entré dans la bande de Gaza, importé par deux prêcheurs de retour du Pakistan, via l’Égypte. Testés positifs à leur arrivée au poste frontière de Rafah, les deux religieux ont été conduits en quarantaine dans un hôpital de campagne ouvert à proximité, quelques jours plus tôt. Ils y ont été rejoints par les employés des douanes et quelques autres personnes avec qui ils avaient été en contact depuis leur entrée en Palestine.
Dans la soirée, le ministère de la santé du gouvernement de Gaza, contrôlé depuis 2007 par les islamistes du Hamas, a confirmé l’information avant d’envoyer des camions de pompiers arroser d’eau chlorée les rues du quartier de Shuja’iyya, à l’est de la ville de Gaza, où vivent les familles des deux prêcheurs. Puis des voitures de police équipées de haut-parleurs ont commencé à circuler en ordonnant à la population de ne pas rester en groupe.
Depuis la mi-mars, alors que le nombre de personnes contaminées croissait de jour en jour en Cisjordanie et en Israël, c’est-à-dire de l’autre côté du grillage qui cerne la bande de Gaza, le gouvernement du Hamas avait annoncé que les voyageurs entrant dans le territoire, en provenance d’Égypte par Rafah ou en provenance d’Israël par le passage d’Erez, seraient placés en quarantaine pour deux semaines.
L’entrée en Égypte par Rafah était simultanément interdite par le gouvernement du Caire, qui imposait, dans l’autre sens, des horaires de passage à destination de Gaza si changeants que 400 Palestiniens étaient restés bloqués plusieurs jours du côté égyptien.
Quant à l’entrée en Israël par Erez, elle avait été fermée par le gouvernement israélien dès le 12 mars, y compris pour les 5 000 Gazaouis détenteurs de permis de travail en Israël. Seuls continuaient à être admis en Israël, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), les urgences médicales et les patients atteints d’un cancer qui suivent des soins réguliers dans des hôpitaux israéliens.
Une vingtaine d’hôtels, d’écoles, de gymnases, de salles de réunion avaient été réquisitionnés pour accueillir les confinés. Les points d’entrée et de sortie des marchandises, en revanche, restaient ouverts selon le régime habituel, c’est-à-dire aléatoire. Les marchés, les commerces, les restaurants restaient également ouverts.
Alertés par les initiatives des autorités, quelques artisans avaient cependant décidé d’augmenter leur production de savon, de désinfectant sans alcool. D’autres, prévoyants, s’étaient lancés dans la confection de masques et de combinaisons. On croisait même sur les marchés quelques visages masqués et des personnes gantées de caoutchouc. Les thermomètres commençaient à manquer, comme quelques médicaments. L’argent aussi manquait. Mais ce n’était pas nouveau. Simplement plus pesant.
Dans un territoire où 80 % de la population a besoin d’aide humanitaire pour vivre, où 70 % des jeunes sont sans emploi, le problème, pour la majorité des habitants n’est pas, aujourd’hui comme hier, de trouver les produits qui manquent dans les supermarchés, mais l’argent qui permettrait de les acheter. Et la crainte de l’épidémie n’a fait qu’aggraver la misère. Selon une enquête de l’International Crisis Group (ICG), les pharmaciens de Gaza ont commencé à vendre des comprimés de paracétamol, d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires à l’unité plutôt qu’en boîte. Mais, jusqu’au 21 janvier, certains Gazaouis échangeaient encore des blagues sur les réseaux sociaux à propos du coronavirus. Blagues amères tournant le plus souvent autour du blocus israélien qui les coupe de tout depuis treize ans et qui pourrait peut-être, pour une fois, avoir du bon en les coupant aussi de la pandémie.
Aujourd’hui, le temps des blagues est terminé. Depuis l’arrivée des deux prêcheurs contaminés, les autorités, visiblement très inquiètes, voire paniquées, ont multiplié les mesures de sécurité sanitaire pour tenter de contenir le fléau. Après avoir interdit les célébrations de mariages et de funérailles, les manifestations ou réunions publiques, le gouvernement a décrété la fermeture immédiate des cafés et restaurants, suspendu la grande prière du vendredi et fermé le port. Le 23 mars, le ministère de la santé a aussi suspendu, dans les hôpitaux, toutes les opérations chirurgicales non indispensables et les procédures de soins ordinaires.
Le 25, nouveau tour de vis : le ministère des affaires religieuses ordonne la fermeture des lieux de prière et d’enseignement religieux et demande aux « pères et aux mères de transformer leurs foyers en mosquées et en écoles ». La célébration traditionnelle du « Jour de la terre », prévue comme chaque année le 30, est annulée. Le 31, dix jours après la détection des deux premiers cas, dix autres porteurs du virus sont placés sous surveillance médicale et 1 760 personnes mises en quarantaine dans les 25 centres désignés. Faute de tests en nombre suffisant, la durée des quarantaines est portée de 14 à 21 jours.
Tandis qu’en Israël, sous confinement, 8 000 porteurs du virus avaient été identifiés dimanche et 47 morts recensés, et que l’Autorité palestinienne, également confinée, décompte en Cisjordanie 215 personnes contaminées et un décès, les agences spécialisées de l’ONU et plusieurs organisations humanitaires multiplient désormais les mises en garde sur la situation dans la bande de Gaza. De plus en plus alarmantes.
« La propagation du Covid-19 dans la bande de Gaza sera un désastre massif, fruit des conditions exceptionnelles créées par plus d’une décennie de blocus, avertit B’Tselem, l’organisation israélienne des droits humains dans les Territoires occupés. Un système de santé défaillant, l’extrême pauvreté, la dépendance à l’aide humanitaire, des infrastructures désastreuses, des conditions de vie difficiles qui affectent la santé publique – même avant l’exposition au nouveau virus – se combinent avec la surpopulation pour créer le scénario d’un cauchemar. Un scénario produit par Israël. » « Pour une zone aussi densément peuplée que la bande de Gaza, déjà affaiblie par des années de blocus, le Covid-19 pourrait être un désastre », annonce de son côté Christian Saunders, commissaire général de l’Unrwa, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens.
« Quand on voit ce qui se passe en France, en Italie ou en Espagne, constate Ely Sok, coordinateur local de Médecins sans frontières, on imagine ce qui pourrait arriver à Gaza où tout manque, depuis les simples blouses jusqu’aux respirateurs, en passant par les kits de tests et les concentrateurs d’oxygène. Il y a de bons médecins, mais ils sont plus entraînés à la chirurgie de guerre, aux amputations, qu’à la lutte contre une pandémie virale. Nous sommes en train de préparer l’envoi d’un stock de matériel en renfort, mais avec la fermeture des aéroports et le manque d’avions-cargos disponibles, il est difficile de dire si le chargement arrivera avant ou après la propagation du virus à l’ensemble de la population. La seule chose sûre, c’est que la propagation aura lieu et qu’on peut s’attendre à des jours très difficiles. »
« Dans un territoire surpeuplé, pratiquement sans eau potable, avec une alimentation électrique discontinue, où les hôpitaux manquent d’équipements de protection, d’installations de soins intensifs, d’ambulances, de médicaments essentiels, de respirateurs, de tests et même de personnel qualifié, la propagation du coronavirus peut provoquer une catastrophe majeure », s’inquiète le professeur Raphi Walden, chirurgien vasculaire, directeur adjoint de l’hôpital Sheba-Tel Hashomer à Tel-Aviv.
Dirigeant de l’association Médecins pour les droits de l’homme, qui forme, depuis des années, du personnel médical palestinien en Cisjordanie, à Gaza et à Tel-Aviv, Raphi Walden connaît bien le réseau hospitalier de Gaza. « Sur les quelques dizaines de respirateurs dont disposent les hôpitaux de Gaza, explique-t-il, la quasi-totalité de ceux en état de marche doivent être mobilisés pour des affections pulmonaires classiques. [Ils sont] donc inutilisables pour les patients que le virus risque de faire affluer dans leurs services. Ce qui est très inquiétant aussi, c’est la proportion des rayons vides dans les pharmacies des hôpitaux. » L’armée israélienne elle-même juge la situation très critique. Au point que l’état-major a déjà pris discrètement contact avec l’Autorité palestinienne à Ramallah pour indiquer sa disposition à coopérer, notamment dans l’acheminement de l’aide humanitaire.
Cauchemar, désastre, catastrophe majeure : si les propos des experts sont aussi alarmistes, c’est que la bande de Gaza concentre pratiquement tous les facteurs de risques aggravants qu’une collectivité peut présenter face à une épidémie : manque d’hygiène, dénuement, extrême promiscuité, sous-équipement médical et sanitaire.
Depuis les élections de 2006, remportées par le Hamas, et l’embryon de guerre civile interpalestinienne qui a suivi l’annonce des résultats, les islamistes ont pris le contrôle du territoire, tandis que le Fatah et l’Autorité palestinienne ont conservé celui de la Cisjordanie, qu’ils partagent, non sans tensions, avec Israël et ses colons. Confrontés à l’apparition, à moins de 100 km de Tel-Aviv, d’un bastion islamiste, les dirigeants israéliens, qui avaient retiré en 2005 leurs soldats de Gaza, ainsi que les 7 000 colons qu’ils protégeaient, ont mis en place à partir de septembre 2007 un blocus terrestre, maritime et aérien de cette « entité hostile ».
Matérialisé sur le terrain par l’érection d’une barrière grillagée de 50 km, combinée à une « zone d’exclusion » qui occupe 25 % de l’enclave et rend inaccessibles 35 % de ses terres cultivables, ce blocus, qui s’applique aussi aux 40 km de côte, et auquel l’Égypte a contribué à sa façon sur les 12 km qu’elle partage avec le territoire palestinien, a littéralement détruit l’économie rustique de l’enclave, transformée en prison géante. Destruction aggravée par les trois guerres déclenchées par Israël en 2008, 2012 et 2014, officiellement pour répondre aux tirs de roquettes ou de missiles, depuis Gaza, sur le territoire israélien.
Ajoutés à l’asphyxie continue du blocus, ces trois conflits, qui ont fait près de 4 000 morts palestiniens et une centaine du côté israélien, ont aussi joué un rôle majeur dans l’effondrement du système de santé local. Dès 2009, un rapport de l’OMS accusait Israël de limiter délibérément l’accès des approvisionnements en matériel médical et en pièces détachées, ce qui avait pour conséquence que la majeure partie de l’équipement de Gaza médical était en panne ou dépassé. En août 2014, peu après la guerre conduite par le général Benny Gantz, l’ancien rival politique devenu partenaire de Netanyahou, un autre rapport, d’Amnesty International celui-là, constatait que les frappes israéliennes avaient détruit 17 hôpitaux et dispensaires dans la bande de Gaza. Et en 2018, alors que 50 % des médicaments essentiels étaient encore manquants, une cinquantaine de patients sont morts faute d’avoir obtenu à temps un permis de sortie.
Deux autres facteurs ont aggravé le dénuement du système de santé de la bande de Gaza. Les mauvais rapports entre le Hamas et l’Autorité palestinienne sont tenus pour responsables des livraisons parcimonieuses par Ramallah de matériel médical ou de carburant pour les générateurs d’électricité. Et la situation économique et sécuritaire désastreuse a poussé à l’émigration, depuis 2018, d’un nombre de médecins qui varie, selon les sources, entre 40 et 150. Exode facilité par l’allègement ces derniers mois – avant l’arrivée de la pandémie – des conditions d’entrée en Égypte par le poste-frontière de Rafah.
Mais l’effondrement du système de santé n’est pas la seule explication de l’alarmisme des experts. Pour Ely Sok, de MSF, comme pour Raphi Walden, pionnier des Médecins pour les droits de l’homme, la densité de population, le manque d’eau potable, les coupures de courant et l’absence d’un véritable réseau d’assainissement constituent autant de facteurs aggravants qui font courir le risque d’une prolifération explosive des contaminations.
Les statistiques officielles, israéliennes comme palestiniennes, indiquent que la bande de Gaza compte environ 2 millions d’habitants, dont 1,3 million de réfugiés, pour une superficie de 365 km2. Cela correspond à une densité, déjà impressionnante, de 5 479 habitants au km2, se situant entre Gibraltar et Hong Kong (celle de la France est de 105,8 habitants an km2). Mais il suffit de traverser le territoire d’Erez à Rafah pour constater que les zones habitées ne couvrent qu’une très faible proportion de cette superficie, environ 40 km2 selon les géographes palestiniens. La véritable densité est donc d’environ 50 000 habitants au km2, supérieure à celle de Manille ou Bombay.
Les chiffres les plus élevés sont atteints dans les camps de réfugiés, sortes de bidonvilles en dur, où s’entassent plus du tiers des habitants. Dans ces labyrinthes misérables, brûlants l’été, boueux l’hiver, de Shati, Rafah, Khan Younis, Deir El-Bala ou Jabaliya, où naquit en 1987 l’Intifada, des familles de dix personnes vivent dans quelques mètres carrés. Comment leur demander de respecter des jours et des semaines durant le confinement et la distance sociale ? Surtout si on mesure qu’à Gaza, les deux tiers de la population ont moins de 25 ans et près de 45 % moins de 15 ans.
Lorsqu’on ajoute cette promiscuité de chaque instant à la situation désastreuse du système de santé, on comprend mieux pourquoi des médecins locaux redoutent un scénario de « contagion massive » incontrôlable qui pourrait tuer jusqu’à 50 000 personnes en quelques jours. Selon les estimations d’experts consultés par ICG, les hôpitaux de Gaza auraient besoin en cas de propagation du virus d’au moins 100 000 lits de soins et de réanimation. Ils n’en comptent pour l’heure qu’environ 2 500 disponibles. Le ministère de la santé affirme qu’il dispose seulement de 65 respirateurs, dont quelques-uns sont déjà utilisés et les autres en panne. Il évalue ses besoins urgents à 150 appareils.
L’OMS a déjà acheté quelques respirateurs, des systèmes de surveillance des patients et quelques lits de soins intensifs. Plusieurs ONG ont remis à l’Autorité palestinienne, chargée de les répartir entre la Cisjordanie et Gaza, des gants, des combinaisons isolantes, des stocks de liquides désinfectants. Le ministère de la santé de l’Autorité palestinienne a transféré à Gaza une partie des kits de détection qu’il avait reçus. Mais au regard des besoins potentiels si une « propagation explosive » se produit, tout est insuffisant.
« Le gouvernement du Hamas explique que nous n’avons que quelques cas et que tout est sous contrôle, confie sous le couvert de l’anonymat un médecin d’un grand hôpital de la ville de Gaza. C’est faux. Nous n’avons pratiquement pas d’équipements de protection et de désinfectants. Une partie des gens placés en quarantaine vivent dans des conditions d’hygiène inacceptables. Nous pouvons prendre en charge quelques dizaines de malades, mais pas davantage. En réalité, nous travaillons dans la peur. »
Selon le dernier rapport du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU, « la coopération étroite entre les autorités israéliennes et palestiniennes constatée depuis le début de la crise se poursuit ». Israël a ainsi facilité l’importation par le gouvernement de Ramallah de 10 000 kits de détection. Et organisé à l’hôpital Makassed, à Jérusalem-Est, une session de formation du département des urgences pour accueillir les patients victimes du coronavirus.
Avec le régime de Gaza, les relations, même en cette période de mobilisation planétaire contre l’ennemi commun viral, sont nettement moins cordiales. Pour l’instant, le Cogat, l’unité de l’armée chargée des relations avec les civils en Cisjordanie et à Gaza, s’est limité à autoriser l’entrée de 500 kits de détection et de 1 000 combinaisons de protection fournis par l’OMS. Mais il a interdit à 1 700 malades – sans rapport avec le coronavirus – de franchir le passage d’Erez pour recevoir des soins à Jérusalem-Est. « Avec nous, les Israéliens ont été plutôt bien disposés, constate cependant Ely Sok, de MSF. Ils nous ont déjà donné l’autorisation d’importer le matériel d’urgence que nous sommes sur le point d’acheminer depuis la France. »
« Le système de santé israélien est sous-préparé et débordé », constate un rapport du Contrôleur de l’État invoqué par un responsable pour expliquer qu’Israël ne puisse pas faire plus et mieux que de laisser entrer, exceptionnellement, l’aide internationale destinée aux Palestiniens. « Ce qui est faisable, confiait récemment un officiel israélien à un visiteur étranger, c’est que les Palestiniens de Gaza demandent au Qatar d’acheter ce dont ils ont besoin et de livrer le tout à l’Autorité palestinienne. Nous ne nous opposerons pas au transfert de ces cargaisons à Gaza si c’est l’Autorité palestinienne qui les achemine. » Le ministre – sortant – de la défense, Naftali Bennett, chef de file du rassemblement d’extrême droite Yamina, a une conception très personnelle de ce dialogue humanitaire. Il suggère d’échanger le transfert de l’aide étrangère à Gaza via Israël, ou l’envoi d’une aide humanitaire israélienne, contre la remise par le Hamas des dépouilles de deux soldats israéliens tués en 2014.
Adossés à leur retrait unilatéral de 2005, les dirigeants israéliens récusent en fait aujourd’hui toute responsabilité pour ce qui se passe dans l’enclave. Comme si les soldats et les marins qui assiègent la bande de Gaza sur plus de 90 km de sa périphérie terrestre et maritime (les 12 derniers kilomètres étant frontaliers de l’Égypte) n’étaient pas israéliens. Et comme si Israël ne contrôlait pas la majeure partie des entrées et des sorties des personnes comme des biens, grâce à sa maîtrise de tous les points de passage, sauf Rafah. L’accès maritime à Gaza est interdit par la marine israélienne. Et l’unique aéroport du territoire a été depuis longtemps détruit par l’aviation et les bulldozers de l’armée israélienne.
« La position du gouvernement actuel, selon laquelle Israël n’a plus aucune obligation ou responsabilité dans la bande de Gaza, est sans aucun fondement, affirme une étude de B’Tselem. Certes, l’État d’Israël n’est plus responsable du maintien de la paix à l’intérieur du territoire, mais il façonne encore, par l’application du blocus, la vie quotidienne de ses habitants et conserve donc des responsabilités à leur égard. » Sans invoquer explicitement l’article 56 de la 4e Convention de Genève qui fait obligation à la « puissance occupante » de « combattre [dans le territoire occupé] la propagation des maladies contagieuses et des épidémies », le directeur des Territoires occupés au sein des Médecins pour les droits de l’homme souligne lui aussi les obligations légales d’Israël à Gaza. « En vertu du droit international, estime-t-il, Israël a la responsabilité de fournir au ministère de la santé de Gaza les moyens dont il a besoin. »
« Le gouvernement d’Israël a le devoir légal et l’obligation morale d’aider Gaza dans un moment aussi critique, insiste Raphi Walden. Mais il y a aussi et peut-être surtout intérêt. Si l’épidémie se propage à Gaza, ce sera une catastrophe épouvantable. Et ce n’est pas la barrière qui nous en protégera. »