Alterpresse, 27 janvier 2020
Des protagonistes politiques et des membres de la société civile haïtienne s’opposent à une éventuelle organisation d’élections en Haïti, dans la conjoncture socio-politique actuelle, dans des interviews accordées à AlterRadio et AlterPresse.
La non tenue des élections, qui devaient avoir, sur le territoire national, en octobre 2019, serait une décision du président Jovenel Moïse pour s’approprier de pouvoirs étendus (de tout le pouvoir politique) avec ses alliés, fustige le professeur Victor Benoît, fondateur du Rassemblement social-démocrate pour le progrès d’Haïti.
Si le président forme un gouvernement sans un accord politique, la crise l’engloutira, avertit Victor Benoît.
« Nous ne sommes pas en mesure d’organiser des élections dans le pays. Une certaine mesure doit être prise pour aborder la question de sécurité dans le pays avant toute chose », souligne le porte-parole de la plateforme Verite, Joanas Gué.
« Vu le climat d’insécurité dans le pays, on ne peut presque plus parler d’élections. Il faut des élections, les candidats doivent mener leurs campagnes. Mais où ? Le problème d’insécurité est une question fondamentale à adresser avant toute chose. », ajoute la plateforme Verite.
Pour sa part, Jean Robert Argant, coordonnateur du regroupement citoyen le Collectif du 4 décembre 2013, dit ne comprendre pourquoi Jovenel Moïse cherche à modifier la Constitution de 1987 amendée.
La vision de Jovenel Moïse ne saurait remplacer celle de la vie nationale, souligne le Collectif du 4 décembre 2013.
La république d’Haïti n’a pas un problème d’ordre constitutionnel. Jovenel Moïse voudrait modifier la Constitution pour régler ses propres intérêts, tout comme l’avaient fait François Duvalier et Sténio Vincent pour avoir tout le contrôle du pays, met en garde Victor Benoît du Rassemblement social-démocrate pour le progrès d’Haïti.
Le jeudi 23 janvier 2020, le secrétaire d’Etat américain, Michael Richard Pompeo, dit Mike Pompeo, a exhorté les autorités haïtiennes à élaborer un calendrier et fixer une date pour la tenue des prochaines élections en Haïti.
Dans une note, en date du mercredi 22 janvier 2020, la Commission interaméricaine de droits humains (Cidh) a fait appel à une reprise du dialogue politique en Haïti, en vue de préserver les institutions démocratiques et d’éviter le risque d’immobilisme. [dj emb rc apr 27/01/2020 15:50]