Extraits d’une lettre ouverte publiée par des associations de travailleurs de la santé de l’Ontario
Nous sommes un groupe de travailleurs de la santé travaillant au Canada qui, comme beaucoup d’autres dans le monde, regardent avec horreur la séparation de plus de 2000 enfants migrants de leurs parents aux États-Unis. Cette cruauté est apparemment le nouveau front de la guerre menée par l’administration Trump contre les demandeurs d’asile. En tant que prestataires de soins de santé, nous constatons régulièrement les résultats des traumatismes chez les enfants de tous âges. Les torts causés à un jeune âge peuvent se répercuter tout au long de la vie, causant une détresse intense et des conséquences sur la santé. Il n’est pas surprenant que l’Académie américaine de pédiatrie, la Société canadienne de pédiatrie, l’Association médicale américaine et l’Association médicale canadienne aient toutes fait des déclarations solides condamnant la séparation des enfants migrants de leurs familles.
Au Canada, la détention des adultes et des enfants par l’immigration et la séparation des familles sont une préoccupation de longue date et grave. Des recherches et des rapports canadiens ont démontré à maintes reprises les effets graves sur la santé mentale de la détention à court terme chez les adultes et les enfants, notamment les taux élevés de dépression, d’anxiété et de symptômes de SSPT chez les adultes. Les enfants souffrent également de symptômes graves tels que la régression des étapes du développement, la perturbation du sommeil, l’anxiété et la dépression.
En tant que travailleurs de la santé, nous exhortons l’État fédéral à prendre des mesures dans ce domaine. Il est hypocrite de critiquer les États-Unis lorsque des enfants sont détenus et séparés de leur famille ici au Canada, provoquant des traumatismes psychologiques similaires à ceux dont les médecins et autres experts en santé mentale parlent maintenant.
Nous appelons le gouvernement à prendre les mesures suivantes immédiatement :
- Il faut tout de suite cesser d’emprisonner des enfants ou de les séparer de leurs parents, quel que soit le statut migratoire des enfants ou de leurs parents.
- À l’heure actuelle, au Canada, les migrants sont détenus dans des centres d’immigration et dans des prisons à sécurité maximale. Nous nous joignons à un groupe de médecins, universitaires, avocats, organisateurs communautaires et décideurs du Canada quidemandent au gouvernement de cesser de détenir des détenus en immigration dans des établissements correctionnels à sécurité maximale et de mettre fin à la détention indéfinie.
- Nous nous joignons à Médecins canadiens pour les réfugiéspour demander la fin de l’Entente sur les tiers pays sûrs. Les récentes actions du président Trump et des sessions du procureur général ont clairement montré que les États-Unis ne sont pas un pays sûr pour les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile.
Parmi les organisations signataires : Société canadienne de pédiatrie, Association ontarienne des travailleurs sociaux, Département de psychiatrie de l’Université de Toronto, Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario, Association canadienne des centres de santé communautaires, Association psychiatrique de l’Ontario, Fédération des femmes médecins du Canada, Fédération canadienne des étudiants en médecine