21 septembre: une journée de la paix dans un contexte de guerre !

Appel à l’occasion du 21 septembre pour la journée internationale de l’ONU

Crédit illustration: Martirena
Vous appréciez cet article ? Il a été écrit par un.e jeune stagiaire ou correspondant.e du Journal.
Bien que la campagne de financement du Fonds Jeunesse soit terminée, il est toujours possible d’aider la relève du journalisme engagé en cliquant sur le lien ici.
Toute contribution est appréciée !

Éditorial préparé par Laila Abed Ali et Ronald Cameron pour l’équipe du journal.

Le 21 septembre, le monde célèbre la Journée internationale de la paix, une date censée donner espoir et unir les peuples de la planète. Pourtant, elle semble ne pas avoir sa place dans un contexte marqué par des guerres qui s’éternisent, des tensions qui s’exacerbent et des dépenses militaires qui explosent.

Instituée par l’ONU en 1981, cette journée devait rappeler aux nations leur responsabilité commune de préserver la paix. Cependant, derrière l’hommage symbolique, c’est le contraste avec la réalité qui frappe : comment parler de paix quand les décisions politiques et stratégiques des gouvernements semblent prendre la direction inverse?

S’armer davantage, au lieu de lutter contre la pauvreté

La contradiction est flagrante : jamais les dépenses militaires n’ont été aussi élevées. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), les budgets militaires mondiaux ont atteint en 2024 près de 2 700 milliards de dollars, soit une hausse de plus de 18 % en seulement deux ans. À titre de comparaison, ce montant représente près de treize fois l’aide publique au développement fournie par les pays les plus riches, rappelle le secrétaire général de l’ONU, António Guterres. En d’autres termes, l’humanité consacre ses ressources non pas à lutter contre la pauvreté ou la crise climatique, mais à s’armer davantage.

On retrouve cette tendance partout. Au Canada, par exemple, alors que le premier ministre Mark Carney annonce des mesures d’austérité, le budget de la défense passera de 1,33 % en 2024 à 5 % du PIB en 2035 ! En France, le symbole est encore plus fort. Emmanuel Macron a promu le 9 septembre dernier, son ministre des Armées, Sébastien Lecornu, au poste de premier ministre. Ce dernier a également lancé une loi de programmation militaire record de plus de 400 milliards d’euros sur sept ans (2024 à 2030), afin de moderniser les armées et renforcer la défense nationale. Ces décisions politiques montrent bien la priorité du gouvernement : investir dans les armes avant de répondre aux besoins de la population.

«Ni guerres ni économie de guerre!»

Par conséquent, face à cette course aux armements, il ne suffit plus de parler de paix une fois par an : il faut agir ensemble. En France comme au Québec, les mouvements pour la paix dénoncent la banalisation des discours de guerre et la mise en place d’une véritable «économie de guerre». Ils rappellent une vérité simple : la paix ne vient pas seulement des grandes décisions internationales, elle se construit chaque jour dans nos choix sociaux, économiques et politiques.

Leur appel rejoint celui de la coalition Stop Rearm Europe, qui s’oppose au réarmement massif du continent. Leur mot d’ordre vaut pour tous les pays : «Ni guerres ni économie de guerre!». Leur message est clair : il faut arrêter immédiatement les massacres de civils, les crimes de guerre et les actes génocidaires, notamment à Gaza. 

Faire du 21 septembre, une journée internationale de résistance

La paix n’est pas une idée abstraite. Elle touche à notre vie quotidienne. Chaque lutte pour le droit à l’éducation, chaque bataille pour défendre le revenu des familles, chaque mobilisation pour un logement accessible, pour la santé ou pour l’environnement fait partie de ce combat. Des milliards seront pris à la santé, à l’école, au travail, à la coopération internationale et à l’écologie. Dire non au réarmement, c’est demander une autre forme de sécurité qu’elle soit sociale, écologique ou économique. La paix n’est pas un rêve lointain. C’est un projet concret, urgent et indispensable. 

Nous appelons à faire de la Journée internationale de la paix plus qu’un symbole. Qu’elle devienne notre levier pour agir, ensemble, ici et maintenant.

L’équipe de stagiaires du Journal