Il y a 219 ans, le 25 mai 1802, Joseph Ignace se suicidait.
Ouvrier charpentier esclave, il participe au grand soulèvement de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) en 1792. Il prend par la suite la direction d’un groupe de marrons pour continuer la lutte.
Au moment de l’abolition de l’esclavage de 1794, il s’engage dans l’armée républicaine et devient capitaine en 1801 puis chef de bataillon en 1802. Il est, à ce titre, nommé commandant du fort de la Victoire situé à Pointe-à-Pitre. Il participera à tous les combats démocratiques de la période, du renvoi des représentants de l’autorité française (1799) à la résistance contre le rétablissement de l’esclavage.
Le 6 mai 1802 (soit trois mois après le débarquement de Leclerc à Saint-Domingue), le général Richepance et ses 3 740 soldats débarquent à Point-à-Pitre pour rétablir l’esclavage. Il remplace les troupes noires dans les places fortes par ses propres hommes.
Joseph Ignace rejoint la résistance menée par Delgrès avec ses hommes. Il défend une ligne radicale en refusant non seulement le rétablissement de l’esclavage, mais en exigeant également l’indépendance de la Guadeloupe. Le 25 mai, ses troupes sont assiégées par l’armée française, supérieure en nombre et en armes.
La résistance d’Ignace et de ses troupes est héroïque et se solde par 700 martyrs. Les 250 survivants seront exécutés le lendemain. Ignace refuse de se rendre. Il se suicide en respectant le serment qu’il avait fait de «Vivre libre ou mourir».
Repose en paix frère et camarade. Merci pour cette leçon de dignité.
Texte : FUIQP et Alain Saint-Victor