Mario Gil Guzman, correspondant
La Consejo Latinoamericano de Ciencias Sociales (CLACSO – Conseil latino-américain des sciences sociales) a encore prouvé son rôle comme plateforme de réflexion critique, lors de sa dixième conférence continentale, tenue entre le 9 et le 12 juin à Bogota et rassemblant chercheur·ses, militant·es et décideur·ses de toute l’Amérique latine et au-delà. L’événement a offert un cadre fertile pour déconstruire les inégalités structurelles et esquisser des alternatives émancipatrices.
Un laboratoire d’idées pour des temps incertains
Les ateliers et plénières ont mis en lumière des thématiques urgentes.
- Crises démocratiques : analyse des reculs autoritaires et résistances citoyennes (ex. Argentine, Pérou).
- Justice climatique : liens entre extractivisme, genre et pauvreté, avec des interventions remarquées.
- Économies populaires : alternatives aux modèles néolibéraux, illustrées par des coopératives féministes ou communautés autochtones.
«Cette édition a confirmé que la pensée latino-américaine reste un phare pour les mouvements sociaux globaux», souligne l’intervention d’Alvaro Garcia Linera, ancien vice-président de la Bolivie. Il a souligné notamment la débâcle de la démocratie, puisque pour la plus grande partie de l’humanité ladite démocratie n’a pas signifié ni le bien être ni la dignité tant vendue et défendue en Occident.
Il a aussi fait un résumé des expériences démocratiques de gauche, qui ont connu des blocages, des coups d’État et toutes sortes des dictatures. Il présente les mouvements sociaux comme l’expression maximale du mode d’organisation populaire, sur lequel on doit puiser pour reconstruire les formes d’organisation.
Des méthodologies innovantes
La conférence a brisé les formats académiques traditionnels :
- Tables rondes hybrides (présentiel + virtuel) pour inclure la diaspora.
- Performances artistiques intégrant des récits de territoires marginalisés.
- Cartographie collective des luttes agraires, outil visuel repris par différents collectifs et organisations.
«Pensar desde el Sur» (penser depuis le Sud)
«Notre force est de lier l’analyse rigoureuse aux combats de rue.»