Stephania Aves, stagiaire pour Alternatives en Malaisie
Le territoire malaisien possède une longue histoire de restriction des droits de liberté d’expression et d’accès à l’information. Bien avant l’obtention de l’indépendance, les citoyen.nes malésien.nes étaient confronté.es à la censure. La couronne britannique avait instauré des lois permettant de censurer les messages considérés comme dissidents et opposés au régime.
Après l’indépendance de 1957, ces différentes lois n’ont pas été abolies. A contrario, elles ont progressivement été renforcées par le gouvernement au pouvoir. Avec l’avènement d’internet et des réseaux sociaux, l’État malaisien a instauré de nouvelles mesures leur permettant de restreindre la liberté d’expression et de faciliter la censure des opinions subversives.
La mise en route d’un mouvement de démocratisation
Face à cette situation, des mouvements de protestation ont vu le jour. Il y a notamment eu le Berish mouvement, un mouvement collectif ayant pour but d’exiger des élections démocratiques transparentes. À l’époque de la naissance de Berish en 2007, la Malaisie était dirigée par la même coalition de gouvernement depuis cinquante ans, depuis sa séparation avec la couronne britannique. Le mouvement exigeait donc une réforme du système électoral et un processus électoral plus transparent.
La popularité significative du mouvement a démontré le pouvoir que peuvent avoir les citoyen.nes grâce aux réseaux sociaux. L’activisme digital a donc servi de moteur dans la prise d’actions collectives concrètes. Défendre l’accès et le droit d’expression sur ces réseaux s’avère ainsi primordial.
Sinar Project – Les technologies de l’information au service des citoyen.nes
C’est avec cette perspective que Sinar Project a été créé. L’organisation utilise différents outils technologiques, tels que les applications, afin de démocratiser l’accès à l’information et aux données publiques. L’objectif premier de Sinar project est de promouvoir l’implication citoyenne et d’encourager, par le biais de plaidoyers, le gouvernement malaisien à faire preuve de plus de transparence, de responsabilité et d’ouverture.
Stagiaire d’Alternatives, j’aurai, avec d’autres, l’occasion de me rendre en Malaisie pour une période de quatre mois afin de soutenir Sinar Project dans trois aspects principaux : dans sa lutte contre la fracture numérique entre les hommes et les femmes ; dans l’analyse de données et la recherche portant sur l’accès à internet au sein de la population ; et dans la formation de la société civile quant à l’utilisation des TIC pour demander au gouvernement de rendre des comptes en matière d’environnement, de droits de la personne et de budget accordé aux services publics.
L’activisme digital — un moteur des mouvements collectifs en Malaisie