Lors d’un récent événement par les Nations Unies le 1er mars, le gouvernement canadien a affecté 70 millions de dollars d’aide humanitaire au Yémen. Vantant la «politique d’aide internationale féministe», la ministre du Développement international, Karina Gould, a déclaré : «Le Yémen traverse la pire crise humanitaire du monde et sa population mérite une action décisive. Leurs souffrances doivent cesser et leurs droits et leur dignité doivent être protégés. Nous devons faire tout notre possible pour que cela se produise. »
De toute évidence, cependant, l’engagement du Canada à «investir dans la paix et la stabilité au Yémen» ne parvient pas à se dégager de son soutien à l’autre partie d’un conflit qui a fait plus de 100 000 morts au Yémen. Selon Rachel Small, de l’organisation anti-guerre World Beyond War, , «l’aide de 295 millions de dollars au Yémen depuis 2015 est une goutte d’eau, comparativement à 6 milliards de dollars d’armes que le Canada a exportées vers l’Arabie saoudite au cours de la même période. Comme Karina Gould le sait, l’action la plus importante dont le Yémen a besoin est que le Canada arrête d’armer l’Arabie saoudite.
Selon les données de Statistique Canada, les ventes de véhicules blindés canadiens à l’Arabie saoudite ont atteint la somme colossale de 487 millions de dollars. Entre 2016 et 2018, l’Arabie saoudite a acheté pour plus de 40 millions de dollars de fusils de fabrication canadienne et des millions de dollars de plus d’autres armements. De plus, la société de simulateurs de vol basée à Montréal, CAE, a formé des pilotes saoudiens dans de nombreux endroits.
Signe de l’état dépravé du discours libéral, l’ambassadeur du Canada aux Nations Unies, Bob Rae, nie tout simplement que tout cela se passe. Il a récemment déclaré : «Nous ne vendons d’armes à aucune des parties au conflit» au Yémen. Il y a six mois, Rae a répondu à un rapport de l’ONU qui documentait le rôle du Canada dans la guerre en qualifiant les véhicules blindés exportés canadiens de «jeeps». « Ce n’est pas ce que vous appelleriez une arme », dit-il.
Parallèlement aux livraisons d’armes, les libéraux ont pour la plupart ignoré la violence saoudienne au Yémen. Ils ont rarement critiqué les bombardements du royaume et lorsqu’ils l’ont fait, ils l’ont généralement été en termes polis.
Au mieux, l’aide canadienne au Yémen n’est qu’un pansement humanitaire qui apportera peu de secours après une catastrophe en partie rendue possible par les ventes d’armes à Ottawa.
Plutôt que de demander plus d’aide, les progressistes doivent défier les structures de pouvoir des entreprises et impériales. Dans cette veine, des militants ont récemment remis au premier ministre une lettre signée par 68 groupes, représentant un million de Canadiens, exigeant la fin des ventes d’armes à l’Arabie saoudite.