La Plataforma-Canada, 30 novembre 2020
La Plataforma est une organisation de personnes guatémaltèques résidant au Canada, et des organisations en solidarité, dénoncent la grave crise politique et les violations des droits humains exécutées par le gouvernement du Guatemala le samedi 21 novembre 2020 ; et appellent la communauté internationale à garder un œil sur le soulèvement social au Guatemala.
Le processus antidémocratique par lequel des députés impliqués dans de graves actes de corruption ont approuvé un budget national qui ne laisse rien ou presque pour faire face aux niveaux de malnutrition chronique chez les enfants a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le Guatemala traverse une crise économique, politique et sociale au milieu de la pandémie mondiale et des effets des ouragans Eta et Iota. Le gouvernement n’a pas été en mesure de planifier un plan d’aide aux Guatémaltèques pendant ces crises. Au lieu de cela, l‘«Alliance criminelle », composée du président et de son centre de gouvernement, de la majorité des magistrats de la Cour suprême de justice et de la majorité des députés qui ont mauvaise réputation dans la gestion de l’administration publique nationale selon l’intérêt du secteur privé, a fait de notre pays l’un des quatre pays les plus corrompus de cet hémisphère.
Alors que tous les actes de corruption, de silence, de complicité et de détournement de fonds flagrant de l’État du gouvernement d’Alejandro Giamattei sont évidents, Plataforma-Canada exprime au peuple guatémaltèque et à la communauté internationale :
- Le gouvernement d’Alejandro Giamattei n’a pas le leadership pour faire face à cette crise politique, constitutionnelle et sociale au Guatemala.
- La manifestation pacifique des peuples réalisée le 21 novembre 2020 avait pour but de faire connaître leur protestation et d’exprimer leur mécontentement et leur répudiation contre les députés qui ont approuvé le honteux budget 2021 et sans l’objectif de mettre le feu au parlement.
- Les actes de violence brutaux avec lesquels la Police Nationale Civile (PNC) a répondu à ce soulèvement pacifique, détenant et blessant illégalement des personnes ayant participé à ladite manifestation, étaient un exemple clair de violation de la liberté d’expression et du droit de manifester publiquement.
- L’arrestation de nombreuses personnes et membres de la presse alternative est une violation flagrante du droit du peuple à recevoir des informations directes et fiables.
Par conséquent, les organisations soussignées condamnent fermement tous ces actes répressifs du gouvernement du Guatemala, dirigé par le président Alejandro Giammatei, et nous exprimons notre rejet le plus énergique des opérations de répression, qui tout au long de la journée du 21 novembre, ont violé le droit des citoyen.ne.s de manifester pour défendre l’ordre constitutionnel du pays, et du Canada, nous exigeons :
- Que le gouvernement guatémaltèque cesse les actes de répression et de persécution du peuple guatémaltèque, ainsi que le limogeage immédiat du nouveau ministre de l’Intérieur, Gendry Reyes, car son incapacité à gérer ladite institution est démontrée.
- La libération rapide de tous les détenu.e.s pendant et après les manifestations, qui ont été jugé.e.s « sans mérite » car le ministère public n’a aucune preuve contre ces personnes, ce qui démontre encore l’arbitraire des arrestations. (Liste des détenus ci-jointe)
- L’enquête pénale des commandants de police chargés de la répression du samedi 22 novembre, étant donné qu’aucun agent public n’est pas obligé d’exécuter des ordres illégaux.
- Que toutes les autorités gouvernementales respectent la législation nationale et les traités internationaux sur les droits fondamentaux de manifestation et les règlements qui obligent à la protection des journalistes au milieu des mobilisations sociales.
Nous invitons les organisations et les particuliers nationaux et internationaux à se prononcer en faveur du droit à la liberté de manifester, au respect des droits humains et à faire pression sur l’État du Guatemala pour qu’il mette fin à l’état de corruption et d’impunité au Guatemala et devienne un État inclusif. Au service de tous et de tous.