Kaya Hervet, participante au FSM 2024 comme membre du Collectif québécois
« La montée des autoritarismes et la résistance des peuples en Amérique latine, en Europe et en Asie » étaient le thème du panel que le réseau France Amérique Latine (FAL) a présenté à Katmandou durant le FSM 2024. FAL est une organisation qui s’engage à promouvoir la diffusion et la solidarité des peuples d’Amérique latine et de la Caraïbe. Il partage leur histoire, leurs cultures et leurs diverses revendications, tout en soutenant leurs luttes pour les droits humains, la démocratie, le progrès social, le respect de l’environnement et la protection de la terre mère.
Fabien Cohen, secrétaire général de FAL, a rappelé qu’au cours des dix premières années du 21e siècle, l’Amérique latine a connu un virage à gauche, grâce, notamment, à l’engagement des autochtones désireux de reprendre en main leur destinée. Il a toutefois poursuivi en mentionnant que la crise économique de 2008 a marqué un retour vers la droite, citant en exemple le coup d’État judiciaire de 2016 au Brésil et l’élection autoritaire de Nayib Bukele au Salvador en 2019.
En Europe, il a parlé de l’émergence d’une nouvelle vague d’extrême droite, illustrée par la montée de l’Alternative für Deutschland (AFD) en Allemagne et du Rassemblement national en France. Pour lui, les élections européennes de juin prochain vont montrer à quel point les extrêmes sont présents dans les sociétés européennes.
Qu’en est-il du Québec? La situation québécoise est, selon moi, très préoccupante avec un gouvernement de droite qui favorise les intérêts de ses copains riches au détriment du peuple et de l’environnement. La phrase « les copains d’abord » prend tout son sens au regard d’un mouvement vers la droite. Nous assistons, entre autres, à la construction d’usines sur des terrains protégés avec une faune et une flore importantes, et ce, au nom du soi-disant bien du PIB québécois.
Le gouvernement canadien dit porter les accords de Paris fièrement, mais il passe ensuite un accord pour qu’une compagnie étrangère vienne pomper du pétrole sur les côtes, encore une fois au nom du bien du PIB de la population canadienne cette fois. Nous avons des gouvernements qui continuent d’imposer l’économie comme prioritaire à l’environnement.
Nous avons un gouvernement qui joue l’image du gentil et beau Canada, alors que derrière il continue d’exploiter les peuples autochtones. Nous avons un gouvernement québécois qui se repose sur l’argument du « au Québec notre énergie est renouvelable, donc on est déjà propre » et qui ensuite décide de contourner ses propres lois environnementales au grand bonheur des lobbyistes de batterie électrique.
Partout dans le monde, les gouvernements des pays du Nord se voilent le visage en se disant que les objectifs des accords de Paris seront de toute façon encore reportés.