Nous faisons écho au communiqué de presse de l’organisation MiningWatch Canada sur la lettre signée par 121 organisations internationales, dont le Journal des Alternatives, qui demandent au Canada de retirer tout soutien à First Quantum Minerals, un an après les manifestations historiques contre l’exploitation minière au Panama.
Plus de 100 organisations et coalitions panaméennes et internationales ont adressé une lettre ouverte à la ministre du Commerce international et du Développement économique, Mary Ng, pour demander au gouvernement canadien de retirer tout soutien à la société minière canadienne First Quantum Minerals et de respecter la volonté des Panaméens qui affirment que « le Panama n’est pas un pays minier ».
La pétition explique en détail comment le gouvernement canadien a soutenu First Quantum Minerals pendant tout ce temps, alors que l’entreprise n’a pas obtenu de licence sociale ou de statut légal pour opérer, et malgré la violence qui a marqué les manifestations dans tout le pays. La ministre Ng a déclaré qu’il était de son devoir de défendre l’entreprise canadienne.
Le peuple panaméen et des collectifs tels que « Panama is Worth More Without Mining et les Warriors of the Sea » organiseront diverses manifestations cette semaine pour commémorer les manifestations nationales de l’année dernière qui ont abouti à un moratoire historique à l’échelle du pays sur l’octroi de nouveaux contrats miniers, la Cour suprême ayant déclaré le contrat de First Quantum anticonstitutionnel. Ils exigent la fermeture de la mine et le retrait de First Quantum de leur territoire. Les manifestations nationales visant à dénoncer le contrat minier conclu entre First Quantum Minerals et le gouvernement panaméen ont commencé à prendre de l’ampleur le 23 octobre 2023.
Depuis que le gouvernement panaméen a ordonné la fermeture de la mine en décembre 2023, les Panaméens s’inquiètent de la sécurité de la fermeture de la mine et des rapports faisant état d’une installation de résidus instable. En outre, José Raul Mulino, le nouveau président du Panama, qui a pris ses fonctions en juillet 2024, a déclaré qu’il voulait « ouvrir la mine pour la fermer ». En réponse, une déclaration récente de Panama is Worth More Without Mining a déclaré que « la réouverture de la mine, loin de financer sa fermeture, ne ferait qu’augmenter les impacts et les risques environnementaux, rendant la fermeture définitive que le Panama mérite plus coûteuse et plus tardive. »
La pétition demande également au gouvernement canadien de respecter la souveraineté du Panama et de s’abstenir de recourir au mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (ISDS). Après que le contrat de First Quantum au Panama a été déclaré inconstitutionnel pour la deuxième fois en 2023, l’entreprise a poursuivi le Panama pour des millions de dollars par le biais du système ISDS dans le cadre de l’accord de libre-échange Canada-Panama.
La pétition, le public panaméen et la Cour suprême ont clairement indiqué que First Quantum devait fermer la mine en toute sécurité et dans les meilleurs délais. Les organisations panaméennes et leurs alliés internationaux demandent au ministre Ng de veiller à ce que First Quantum respecte la Constitution et la réglementation environnementale du Panama. Le gouvernement canadien doit s’assurer que ses entreprises respectent les lois et les décisions juridiques des pays où elles opèrent.
Déclarations des organisations :
Les organisations environnementales panaméennes s’engagent à défendre notre territoire. La biodiversité et les ressources naturelles de notre pays sont en danger en raison de la faiblesse des institutions qui sont susceptibles d’approuver des plans de développement basés sur des activités extractives, ce qui contredit notre image de pays respectueux de la nature. Le bien-être de l’homme et de l’environnement est nécessaire à une véritable durabilité. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement canadien de respecter la décision de la Cour suprême et d’arrêter ce projet, qui a un impact environnemental irréversible pour le Panama. – David Samudio, Fondation pour le développement communautaire intégral et la conservation des écosystèmes au Panama
L’eau est une ressource essentielle à la vie. C’est pourquoi, en tant qu’organisations agroécologiques, paysannes et indigènes, nous dénonçons depuis des décennies la contamination, l’accaparement et la destruction des ressources en eau. Nous demandons au peuple canadien de se solidariser avec nous et d’exiger que son pays cesse d’investir dans l’exploitation de mines métalliques dans notre pays, car cela entraîne la destruction du corridor biologique mésoaméricain, la contamination des ressources en eau et la destruction d’hectares de forêts vitales pour notre pays. – Damaris Sánchez, Réseau national de défense de l’eau Panama
Un an plus tard, les défenseurs de l’environnement panaméens qui ont participé à des manifestations historiques visant à protéger leurs terres et leurs eaux contre une société minière canadienne vivent toujours avec les blessures qu’ils ont subies lors de la répression des manifestations et font l’objet de poursuites pénales pour avoir exercé leur droit de manifester. Leur lutte pour l’environnement leur a coûté très cher, ainsi qu’à leurs communautés. Le Canada a la responsabilité de respecter ses obligations internationales en matière de droits de l’homme et doit prendre des mesures par le biais de ses lignes directrices Voix en danger et de son ambassade au Panama pour protéger les défenseurs de l’environnement. – Viviana Herrera, Mines Alerte Canada