Montréal, le 28 janvier 2020 – Voix juives indépendantes Canada (VJI-IJV) applaudit le Conseil municipal de Montréal pour avoir renoncé à une motion visant à adopter la définition de travail controversée de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) aujourd’hui.
La motion pour adopter la définition a été retirée ce matin par le chef de l’opposition Lionel Perez après que l’administration de la mairesse Valérie Plante ait décidé d’envoyer la motion à la Commission de la présidence du conseil pour être étudiée davantage.
Montréal est le troisième Conseil municipal canadien à envisager d’adopter la définition de l’IHRA après que des tentatives similaires aient échoué l’année dernière à Vancouver et à Calgary. VJI a rallié une importante opposition au niveau de la base à ces trois motions. Plus de 300 membres et sympathisant-e-s de VJI ont envoyé des lettres aux conseillères et conseillers municipaux de Montréal concernant la motion d’aujourd’hui, et plusieurs ont pris la parole hier soir à l’Hôtel de ville pour la dénoncer.
« C’est une nouvelle victoire considérable pour tous ceux qui s’opposent à l’antisémitisme et soutiennent les droits humains des Palestiniens », a déclaré Corey Balsam, coordinateur national de VJI. « Nous croyons fermement que notre sécurité en tant que Juifs est intimement liée à la sécurité et au bien-être des autres communautés visées par la haine et le sectarisme, et cela inclut le peuple palestinien. Nous félicitons la Ville de Montréal pour sa décision d’abandonner la définition controversée de l’IHRA et nous encourageons vivement les autres villes et provinces du Canada à suivre cet exemple ».
L’opposition à la définition de l’IHRA ne cesse de prendre de l’ampleur sur le plan mondial, au Québec et dans le reste du Canada. Kenneth Stern, l’auteur original de la définition désormais utilisée par l’IHRA, a dénoncé le fait que des groupes de droite instrumentalisent cette définition afin de faire taire les voix qui défendent les droits humains des Palestiniens, incluant les étudiants et les professeurs juifs. Au Canada, plus de 300 universitaires ont à ce jour, signé une lettre ouverte dénonçant la définition de l’IHRA et mettant en garde contre l’effet qu’elle pourrait avoir sur la liberté académique. Au Québec, de grands syndicats tels que la FTQ, la CSN, la FNEEQ, ainsi que la Ligue des droits et libertés ont tous exprimé leur soutien à l’abandon de la définition de l’IHRA.
Dans son rapport récent, VJI détaille ses critiques à l’égard de la redéfinition de l’IHRA, en déconstruisant la définition point par point et en mettant en garde contre les conséquences dangereuses de son adoption tant pour la lutte contre l’antisémitisme que pour le mouvement pour les droits humains des Palestiniens.
« La définition de l’IHRA trahit hélas l’ethos post-holocauste du « plus jamais ça », instrumentalisant la lutte essentielle contre l’antisémitisme pour faire taire celles et ceux qui défendent les droits humains des Palestiniens, y compris les Juifs eux-mêmes », affirme M. Balsam. VJI poursuivra la contestation de cette définition à tous les niveaux gouvernementaux et à toute autre instance institutionnelle à laquelle elle est présentée. «