Mustafa Barghouti
Lee coronavirus a révélé la vérité sur les systèmes de santé, économiques et de sécurité mondiaux défectueux, plus que des millions d’articles, de publications et de livres n’ont jamais pu le faire. Il a révélé la vérité sur un système néolibéral qui permettait à huit hommes de posséder la même richesse que la moitié la plus pauvre de l’humanité.
Ce virus nous rappelle la disparité des dépenses de santé mondiales, les dépenses de santé en 2017 pour les pays à faible revenu n’excédant pas 41 USD par personne et par an contre 10 224 USD aux États-Unis, ou 5 728 USD en Allemagne par exemple
La crise a également démontré que le montant d’argent dépensé uniquement pour les soins de santé n’est pas une mesure adéquate pour de bonnes normes de santé. Aux États-Unis, par exemple, 17% du revenu national brut est consacré aux soins de santé, mais 27,5 millions de personnes n’ont pas d’assurance maladie (chiffres de 2018) et seulement 34,4% de la population dispose d’une assurance maladie publique (non privée).
La majeure partie de cet argent va dans les poches des compagnies d’assurance et des médicaments, et non dans les soins de santé des personnes ou dans les soins préventifs et primaires. Le coût incroyablement élevé des traitements médicaux joue également un rôle dans les dépenses de suralimentation.
Malgré tout ce qu’elles absorbent, les sociétés pharmaceutiques se sont révélées jusqu’à présent incapables de développer un vaccin contre ce virus dangereux.
Seulement qen 2018, 1,8 million de millards USD ont été dépensés dans le monde pour les armements et les dépenses militaires connexes; cela représente 25% du total des dépenses de santé mondiales (7,5 millions de milliatds de dollars américains en 2016). Ces dépenses, bien sûr, sont totalement incapables d’arrêter le nouveau coronavirus, qui ne fait pas de distinction entre une personne démunie dans les rues de Delhi et la plus riche du monde riche à New York. Cela n’épargne pas non plus les dirigeants, les rois, les premiers ministres ou les célébrités qui sont aussi vulnérables au virus que les citoyens ordinaires.
Le virus révèle cependant de grandes disparités dans les tests et le traitement.
En Palestine, par exemple, la pandémie de coronavirus met en évidence l’impact des politiques d’apartheid d’Israël sur notre système de santé et notre capacité à protéger nos communautés. Les responsables de la santé et les professionnels de la santé font de leur mieux pour garder le virus à distance, mais combattre le coronavirus n’est pas facile sous occupation militaire; il y a une grave pénurie d’équipements – y compris des kits de test – tandis qu’à Gaza, les infrastructures de base, y compris l’électricité et l’assainissement, sont déjà au point de rupture.
La disparité apparaît clairement dans les chiffres : selon l’Organisation mondiale de la santé, les hôpitaux de Cisjordanie ont autour de 213 unités de soins intensifs lits avec ventilateurs, pour une population de 2,5 millions (un par 11,737 Palestiniens), alors que dans la bande de Gaza il y a seulement 80 intensifs lits d’ unités de soins (dont beaucoup sont déjà indisponibles) pour une population de 2 millions d’habitants (un pour 25 000). À la mi-mars, Israël disposait d’ environ 3 300 appareils de soins respiratoires (avec des plans pour en ajouter d’autres), pour une population de 9,1 millions de citoyens (un pour 2 757 citoyens).
Le monde est devenu un vaste village en raison de la mondialisation et de l’explosion du commerce. Cela a transformé le monde en un seul corps, sans frontières pouvant arrêter de nouveaux virus et maladies. De nouveaux virus mystérieux peuvent désormais se propager dans le monde entier sans relâche.
Cet événement mondial le plus éprouvant que le monde subisse actuellement, avec toute la douleur qu’il cause, ne devrait pas passer comme si de rien n’était. Il faut comprendre que c’est le produit d’un système globalisé qui semble irréversible. Le nouveau coronavirus n’est pas le seul défi auquel l’humanité sera confrontée dans son ensemble. Nous pourrions faire face à d’autres épidémies, catastrophes environnementales ou déplacements massifs causés par le réchauffement climatique.
Il faut une action mondiale pour réformer fondamentalement les systèmes politiques, économiques et de santé. Nous devons transcender les intérêts privés pour défendre le meilleur intérêt du public, de l’humanité en général et du bien-être de la planète entière. Les vieilles méthodes de fonctionnement basées sur le racisme, la discrimination, l’exploitation et la domination politique doivent être entièrement remplacées par des systèmes équitables si nous voulons prospérer sur la planète Terre.