Que valent les vies palestiniennes ? Un appel à l’ONU

 

La Campagne arabe pour l’éducation pour tous et la communauté de la société civile arabe demandent une intervention internationale urgente pour protéger les étudiants, les enseignants et les civils à Gaza. 19 mai 2021

La Campagne arabe pour l’éducation pour tous (ACEA) appelle la communauté internationale – en particulier les États ayant signé en 1949 la quatrième Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre – à respecter ses engagements moraux et juridiques et à assurer une protection immédiate aux citoyens palestiniens attaqués dans les territoires occupés.

Nous exhortons les gouvernements à prendre des mesures urgentes et à faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à la violence contre Gaza, notamment, pour protéger les vies des palestiniens et pour éviter de nouvelles pertes.

En outre, nous demandons à la communauté internationale de mettre un terme à l’intimidation et aux graves violations du gouvernement israélien contre les civils palestiniens, leurs biens leurs et infrastructures publiques, d’une part, et, d’autre part, à s’assurer qu’Israël respecte les principes du droit international humanitaire.

L’ACEA invite également la communauté internationale et les institutions des Nations Unies d’agir urgemment pour faire cesser les transferts forcés massifs de citoyens de Gaza et d’AL-Sheikh Jarrah à Jérusalem.

À tout cela s’ajoute la nécessité de condamner clairement, explicitement et sans hésitation l’agression et la discrimination israéliennes contre le peuple palestinien dans les territoires occupés, en l’occurrence, contre les transferts forcés massifs ainsi que la confiscation et la destruction illégales des propriétés palestiniennes, en particulier, à Jérusalem.

L’ACEA considère que le silence de la communauté internationale, quant aux violations commises par Israël dans les territoires occupés, conduit irréversiblement à la naissance de nouvelles violations du droit international humanitaire. Force est de constater que l’agression violente israélienne sur la bande de Gaza cause de lourdes pertes en vies humaines et en biens. Sans oublier que celle-ci cible directement les civils ainsi que les bâtiments et les installations civils, entre autres, les infrastructures éducatives. Clairement, Israël exerce sans merci une politique punitive contre la population palestinienne, et ce, dans le but de resserrer le contrôle sur le peuple palestinien vivant dans les territoires occupés en 1967.

Depuis le 10 mai 2021, l’ACEA suit quotidiennement l’escalade de l’agression israélienne qui continue contre les civils palestiniens, en particulier, contre les femmes et les enfants. Selon nos sources d’information, le bilan de ces attaques atteint 1710 blessés et 230 morts, dont 65 enfants et 39 femmes. À ces pertes humaines s’ajoutent des pertes infrastructurelles, parmi lesquelles, 51 établissements d’enseignement endommagés, entre autres, 45 écoles publiques et privées, un centre de formation professionnelle de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), deux jardins d’enfants, des installations du ministère de l’Éducation dans le nord et une université. Ces attaques ont privé près de 591 685 enfants, dont 51% de filles à Gaza, du droit à l’éducation. À Gaza, plus de 58 écoles de l’UNRWA ont été utilisées comme abris d’urgence par 74 000 citoyens palestiniens déplacés, soit parce que leur maisons ont été détruites soit pour échapper aux explosions.

Plus précisément, l’ACEA et la communauté de la société civile arabe qui ont signé cet appel demandent à la communauté internationale de prendre les actions suivantes :

  • Énoncer des déclarations claires qui, d’une part, condamnent les attaques israéliennes contre les civils, y compris, les enfants, les femmes et les personnes âgées, et, d’autre part, appellent à la fin des bombardements d’infrastructures civiles, en particulier, des établissements d’enseignement et des écoles.
  • Faire pression sur la Cour pénale internationale pour qu’elle enquête sur les crimes de guerre en cours commis par l’armée israélienne et tenir les dirigeants de l’occupation – qui ont donné l’ordre de les commettre et ceux qui les ont commis – pour responsables. En outre, les organisations humanitaires internationales devraient fournir aux citoyens qui ont été contraints de quitter leur domicile les aides essentielles, à savoir, la nourriture, les soins médicaux, les médicaments et autres.
  • Appeler l’occupation israélienne à cesser les crimes commis dans le quartier d’Al-Sheikh Jarrah et dans la mosquée Al-Aqsa, à prendre immédiatement des mesures et des interventions rapides pour suspendre définitivement les transferts forcés des familles palestiniennes et à respecter les principes du droit international.
  • Collecter des fonds immédiats pour aider les palestiniens à faire face aux effets des bombardements aléatoires et aux conséquences qui en découlent sur les secteurs de la santé et de l’éducation.
  • Reconsidérer la nature des programmes destinés à aider les palestiniens et la nécessité de se concentrer sur les secteurs de services essentiels tels que les infrastructures physiques et communautaires ainsi que le soutien social et psychologique pour les groupes les plus exposés aux attaques continues des forces d’occupation.
  • Lancer des campagnes de plaidoyer régionales et internationales qui soutiennent le droit palestinien fondé sur la légitimité internationale et le droit des peuples à l’autodétermination et qui défendent leur droit de résister à l’occupation sous toutes ses formes.
  • Créer des mécanismes efficaces et rapides pour protéger l’éducation en cas de crise et de conflit et garantir le droit des enfants palestiniens à l’éducation en toutes circonstances.
  • De plus, criminaliser toute attaque des autorités d’occupation dans ce contexte.