Hubert Alain, participant à la délégation jeune franco-québécoise à l’UÉMSS
Quel fil rouge relie les luttes du 19e siècle à différents conflits sociopolitiques actuels selon les conceptions de l’émancipation de Karl Marx et d’André Gorz ? Selon les personnes qui ont animé l’atelier « Les penseurs et les penseuses de l’émancipation : Marx, marxisme, Gorz et écologie » d’Attac-France et de Contretemps, c’est la question de la lutte des classes.
L’atelier avait comme objectif principal de présenter les grandes lignes théoriques de l’ouvrage de ces deux penseurs et les points de tensions entre leurs pensées. J’ai ainsi appris que Gorz, marxiste, a signé un livre intitulé Adieu au prolétariat. Selon Gorz, au 20e siècle il n’était plus question d’une opposition entre la bourgeoisie et le prolétariat, mais d’une irréductible pluralité de luttes échelonnant les classes sociales dans un processus de différenciation continue. Néanmoins, c’est à questionner si une telle pluralisation n’effaçait pas le moteur des structures d’oppression et d’aliénation qui persistent bel et bien aujourd’hui, soit celle d’une lutte entre les propriétaires des moyens de production et les travailleur·euse·s.
Afin d’explorer ce doute, je vous présente une réflexion inspirée de ma page @maisonsecondaire.xoxo. Cette formule photo-roman, qu’on appelle mèmes fait appel à l’humour et l’ironie afin de rendre visibles, souvent via la confusion, des différents enjeux critiques.
Dans cette série, je me suis imaginé que, lors de leur voyage à Paris, les Realhousewives of BeverlyHills discutaient des tensions entre les pensées de Marx et de Gorz. Cette série propose un résumé de l’atelier en rendant compte, via des figures bourgeoises contemporaines, des concepts et des tensions discutées. En effet, si ces charmantes dames de la haute société californienne disent adieu au prolétariat, peut-être leurs discussions nous rappellent-elles que la lutte des classes, comme opposition de la bourgeoisie au prolétariat, est loin d’être terminée.