Isabel Cortés, collaboration spéciale
The Apprentice, réalisé par Alli Abbasi, explore les premières années de Donald Trump, interprété par Sebastian Stan, dans le monde de l’immobilier new-yorkais avant qu’il n’accède à la Maison-Blanche. Le film, dont deux de ses acteurs sont en nomination aux Oscars 2025, offre un aperçu brut et impitoyable de sa vie. Il se concentre sur sa relation avec l’avocat Roy Cohn (Jeremy Strong), qui a façonné Trump avec un pragmatisme féroce et des tactiques sans scrupules.
Cohn a contribué à sauver Trump d’une crise financière à la suite d’un procès pour discrimination raciale concernant ses propriétés, établissant une amitié stratégique qui a alimenté son ascension vers le pouvoir.
Dan Bekerman, le producteur principal du film, a déclaré avoir reçu des menaces directes de la campagne de Trump pendant le Festival de Cannes 2024, non seulement à l’encontre de la création, mais aussi de tout groupe de distribution désireux de sortir le film.
Le réalisateur Sherman déclare : « Bien que le film soit basé sur des événements réels, il ne s’agit pas d’un reportage ; cependant, chaque rebondissement narratif est fondé sur des événements documentés.
La face cachée du capitalisme
The Apprentice montre non seulement l’ascension de Trump, mais aussi la décadence du capitalisme et les contradictions des conservateurs dans les années 1980. Dans l’une des scènes les plus choquantes, il expose l’hypocrisie de l’élite, qui persécutait les homosexuel.les tout en menant une vie privée pleine d’excès, comme la consommation de cocaïne et les relations sexuelles débridées. Le film dénonce la façon dont le pouvoir et l’argent déshumanisent et vident moralement celles et ceux qui bénéficient d’un système économique qui favorise le petit nombre.
Le néo-conservatisme : défendre l’empire et imposer des idéologies.
Le personnage de Trump, avec son slogan « Make America Great Again », reflète un retour au Monroïsme et une idéologie néo-conservatrice qui place les intérêts américains au-dessus de ceux de tous les autres pays. Sa vision du monde implique la revitalisation d’une Amérique isolationniste, le démantèlement des politiques environnementales et la lutte contre ce qu’il considère comme « l’idéologie woke ».
Dans sa perspective, les intérêts des entreprises prévalent sur les droits des individus, et le pouvoir doit être utilisé pour dominer et soumettre celles et ceux qui se trouvent en dessous d’eux dans la hiérarchie mondiale.
The Apprentice jette un regard critique sur l’administration de Donald Trump, en se concentrant particulièrement sur les préoccupations concernant sa politique étrangère à l’égard de l’Amérique latine. Des menaces envers le Mexique et le Panama, à son désir controversé d’annexer le Canada, le film présente une approche qui reflète une vision expansive des intérêts américains dans la région.
Cette question est devenue encore plus pertinente lorsque, le 7 février 2025, le premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré publiquement que Trump avait clairement l’intention d’incorporer le Canada en tant que 51e. Selon Trudeau, « le président Donald Trump veut vraiment annexer le Canada et en faire le 51e État des États-Unis en utilisant la force économique, et c’est une réalité ».
L’intrigue de The Apprentice ne se limite pas à dépeindre l’ascension de Trump, mais aborde également ces questions d’une manière qui, bien que semblant tout droit sortie d’un film, se rattache aux préoccupations et réalités politiques actuelles. Il semble que, dans ce cas, la réalité ait dépassé la fiction.