Article publié sur le site d’ATTAC-Québec
C’est dans un contexte de tension que s’est tenu le Forum social mondial sur les migrations à Mexico, du 2 au 4 novembre dernier. Alors que la marche des personnes migrantes d’Amérique centrale se dirigeait vers la ville de Mexico durant le week-end du Forum, plus d’une vingtaine de personnes provenant de différents réseaux sociaux du Québec ont participé à ce 8e Forum Social Mondial des Migrations (FSMM), à la faveur de la campagne qu’a mené le Comité québécois de soutien à la participation au forum, lancé à l’initiative notamment d’ATTAC-Québec.
Un Forum en solidarité avec les caravanes de personnes migrantes
Finalement, la caravane de personnes migrantes a commencé à arriver à Mexico avec la fin du forum alors que plusieurs quittaient le site. Néanmoins, à la faveur d’un appel de personnes à l’organisation du Forum, quelques personnes membres de la délégation appuyée par le comité ont pu soutenir les personnes migrantes qui ont continué de marcher vers les États-Unis.
Le FSMM 2018 a réuni plus d’un millier de personnes et fut un rendez-vous international de réseaux qui demandent de respecter les droits des personnes migrantes et qu’on leur ouvre les frontières. Différentes activités ont réuni des militantes et des militants de plusieurs régions de la planète (Europe, Moyen-Orient, Afrique) dont une forte participation des réseaux latino-américains. Ils ont notamment saisi cette occasion pour critiquer le Pacte mondial pour une Migration dite sûre, ordonnée et régulière qui vient d’être adoptée par les chefs d’États et des gouvernements. Le forum s’est achevé par une déclaration de solidarité avec les caravanes de personnes migrantes.
Une participation québécoise significative
La vingtaine de personnes du Québec provenait notamment de réseaux de solidarité et de soutien aux populations migrantes au Québec. Parmi les groupes qui ont participé au FSMM et qui ont reçu un appui d’une manière ou d’une autre du comité, mentionnons le Centre des travailleuses et des travailleurs immigrants (CTI), le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), Femmes de diverses origines (FDO), la Maison d’Haïti, le Mouvement contre le viol et l’inceste, Solidarité sans Frontière (SSF).
Le Comité québécois de soutien à la participation au FSMM fut mis en place à partir d’un appel d’une dizaine de groupes, dont l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (ATTAC-Québec), l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), le Centre international de solidarité ouvrière (CISO), le Collectif pour une transition sociale mondiale (CTSM), le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), le Comité de solidarité de Trois-Rivières (CS3R), le Conseil Central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN), la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), la Maison d’Haïti, les Nouveaux cahiers du socialisme (NCS) et Plateforme altermondialiste (PA).
En plus du soutien financier et militant de plusieurs de ces groupes, le Comité a eu l’appui de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), de Common Frontier (CF), de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), Les Offices jeunesse internationaux du Québec (LOJIQ) ont permis à cinq jeunes d’avoir un soutien pour leur voyage. Finalement, c’est une somme d’environ 8 000 $ qui fut réunie pour soutenir la participation d’une douzaine de personnes.
Les frontières doivent rester ouvertes
Le FSMM-2018 est un Forum thématique axé sur les enjeux sociaux, géopolitiques et environnementaux liés aux migrations. Avec comme thème « Migrer, résister, construire, transformer », le forum voulait tabler sur une véritable approche d’ouverture des frontières. Le FSMM-2018 est attaché à une vision du droit de migrer basé sur le respect, l’égalité, la reconnaissance et l’appréciation des différences, rejetant une vision fondée sur l’exclusion, le profilage, la déportation, la détention, le déplacement et le déni de la migration, comme le président américain le propose pour les peuples latino-américains.
Ronald Cameron, coordonnateur du secrétariat du comité et membre du CA d’ATTAC-Québec