Déclaration endossée par plusieurs personnes dont David Suzuki, Roger Waters, Ellen Gabriel, Judy Rebick, Antonia Zerbisias, Sid Ryan
Malgré sa réputation pacifique, le Canada n’agit pas comme un acteur international bienveillant.
Le Canada se classe parmi les douze plus grands pays exportateurs d’armes, et ses armes alimentent de façon continuelle des conflits à travers le monde, entre autres la guerre dévastatrice en cours au Yémen.
Le Canada, de façon décevante, a refusé de se joindre au groupe de 122 pays représentés à la Conférence des Nations Unies de 2017 qui demandaient la négociation d’un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires et à en arriver à l’élimination totale de celles-ci.
Ottawa est également un ardent défenseur de l’alliance nucléaire de l’OTAN et dirige actuellement des missions de coalition en Lettonie et en Irak.
Faisant écho à la politique étrangère de Trump, le Canada a soutenu les forces réactionnaires des Amériques. Le gouvernement Trudeau entreprend des efforts pour renverser le gouvernement du Venezuela, qui est reconnu par l’ONU, et soutient des gouvernements répressifs, corrompus et illégitimes en Haïti et au Honduras. Le Canada soutient également les élites économiques et les extrémistes chrétiens qui ont récemment renversé le président autochtone qui avait été élu démocratiquement en Bolivie.
Au Moyen-Orient, le Canada se range du côté d’Israël dans presque toutes les questions importantes. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Trudeau a voté contre plus de cinquante résolutions des Nations Unies défendant les droits des Palestiniens et soutenues par la grande majorité des États membres. Le gouvernement canadien a refusé de se conformer à la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies de 2016, qui demande aux États membres de «distinguer, dans leurs relations pertinentes, le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés en 1967». Bien au contraire, Ottawa appuie, par de l’assistance économique et commerciale, les mesures israéliennes de colonisation illégale. Ottawa a déclaré que s’il remportait un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies, il agirait comme un «atout» d’Israël au Conseil.
Les sociétés minières canadiennes sont responsables d’innombrables atteintes à l’environnement et aux droits de la personne dans le monde. Ottawa appuie les sociétés minières les plus controversées et refuse de restreindre le soutien gouvernemental aux entreprises responsables de violations de droits. Le président du Groupe de travail des Nations Unies sur les entreprises et les droits de la personne a critiqué le gouvernement Trudeau d’avoir refusé de s’opposer aux violations de droits dans l’industrie minière. Quant au Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de la personne et les substances et déchets dangereux, il a dénoncé l’attitude de «deux poids deux mesures» que les entreprises minières canadiennes appliquent dans leurs pratiques, d’une part, au Canada même et, d’autre part, dans d’autres pays.
Rejetant ses responsabilités en tant que citoyen mondial, le Canada continue de s’opposer à l’Amendement de Bâle sur l’interdiction d’exporter des déchets des pays riches vers les pays pauvres, devenu contraignant fin 2019 après sa ratification par 97 pays. Ottawa n’a pas ratifié non plus le Protocole facultatif des Nations Unies à la Convention contre la torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ottawa a refusé de ratifier plus de 50 conventions de l’Organisation internationale du travail. En novembre 2019, le Canada a de nouveau refusé d’appuyer une résolution de l’ONU, qui a été massivement appuyée, en faveur de la «lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques contribuant à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée».
Violant la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, le gouvernement Trudeau a envoyé des policiers militarisés sur le territoire non cédé de la nation Wet’suwet’en pour y faire passer un pipeline. Le Comité des droits de la personne des Nations Unies a récemment documenté plusieurs façons au moyen desquelles le Canada ne respecte pas ses obligations envers les peuples autochtones, établies dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Ignorant les victimes de première ligne qui résulteraient de l’extraction de pétrole sale du Canada, Ottawa refuse de garder celui-ci dans le sol. Le Canada est en voie d’émettre beaucoup plus de gaz à effet de serre qu’il n’en avait convenu dans l’Accord de Paris de 2015 et dans les accords climatiques précédents. Alors que le Canada fait déjà partie du groupe de pays dont le niveau d’émissions par habitant est les plus élevés au monde, le gouvernement canadien continue de subventionner la croissance de l’extraction des sables bitumineux à fortes émissions au détriment des pays pauvres qui ont peu contribué à la crise climatique mais qui en subissent les conséquences les plus lourdes.
La communauté internationale ne doit pas compenser les mauvais comportements. Nous vous invitons à voter contre la candidature du Canada à un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies.