Malgré le cessez-le-feu accepté par Israël et le Hamas, l’armée israélienne poursuit impunément ses bombardements contre Gaza, et ce malgré l’aggravation de la crise humanitaire. Pour la première fois, des organisations internationales et nationales reconnaissent l’existence de l’apartheid en Palestine et en Israël. Nous devons, en très grand nombre, faire connaître notre indignation au gouvernement canadien face à sa politique et son silence complice de l’État d’Israël. Rompons notre silence, il est plus que temps d’agir!
Vous pouvez manifester votre solidarité concrète à l’égard du peuple palestinien en appuyant un appel au gouvernement canadien (reproduite ci-dessous), initié par un collectif ad hoc de citoyens et citoyennes.
Pour appuyer l’appel: http://chng.it/kZbKwJB22V
Nous vous invitons aussi à le faire circuler dans vos réseaux, à inviter vos amis-es, vos proches et collègues à le signer et à le faire connaître. L’objectif est de publier l’appel avec les signatures dans un un quotidien à grand tirage. C’est pourquoi on invite à contribuer financièrement à la mesure de vos moyens ici.
À QUAND DE VÉRITABLES SANCTIONS CONTRE ISRAËL ?
IL EST TEMPS QUE LE CANADA REVOIE SA POLITIQUE EXTÉRIEURE À L’ÉGARD DE LA PALESTINE ET D’ISRAËL
Un seuil a été franchi à l’échelle internationale : le traitement réservé à la population palestinienne par Israël est maintenant largement reconnu comme constituant un crime d’apartheid, conformément à la définition de la Convention internationale de 1973 sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid et le Statut de Rome de 1998 de la Cour pénale internationale (CPI). Devant ce constat dressé dans deux rapports-phares publiés plus tôt cette année par Human Rights Watch et l’organisation israélienne B’TSelem, le gouvernement du Canada, qui a joué un rôle majeur dans le démantèlement de l’apartheid en Afrique du Sud, a le devoir de réévaluer son approche à l’égard d’Israël et d’imposer des sanctions pour appuyer la quête de justice dans la région.
En mai dernier, les pertes de vies et les destructions massives après onze jours de bombardements incessants contre Gaza ont largement été documentées, mais le cessez-le-feu du 20 mai dernier n’a pas réglé les questions de fond.
Depuis la création d’Israël, les gouvernements successifs ont mis en place et consolidé un système bien ficelé visant à s’approprier le plus possible de terres palestiniennes pour l’usage exclusif de l’État d’Israël et de sa population juive. Dans ce but, la population palestinienne subit une expulsion systématique par la force des armes, la confiscation de terres et de maisons, le retrait du statut de résident permanent pour les Palestinien·ne·s de Jérusalem-Est et d’autres mesures répressives et illégales. Cette stratégie, qui se perpétue depuis des décennies au point de mettre en question l’existence même du peuple palestinien, constitue un processus brutal de nettoyage ethnique en violation de la Convention de Genève.
La guerre des dernières semaines contre Gaza affecte une population de 2,1 millions de personnes, qui, avant même la pandémie, faisait déjà face à une crise humanitaire. Le blocus inhumain et illégal imposé par Israël sur ce territoire depuis 2007, qui empêche la circulation des individus et des biens et rend impossible le développement d’activités économiques, a créé des conditions de vie insoutenables. Plusieurs analyses parlent d’un véritable « sociocide ».
Les politiques d’occupation et de colonisation ainsi que la répression qui les accompagne violent en permanence le droit international. Par son silence, qui constitue une approbation tacite, le Canada participe de cette dépossession. Aujourd’hui, les exhortations pieuses ne suffisent plus. En tant que signataire du Statut de Rome depuis le 7 juillet 2000 et comme premier pays à avoir adopté la Loi sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre, le Canada a la responsabilité morale et le devoir de condamner fermement les crimes de guerre perpétrés par Israël. Le peuple palestinien refuse de disparaître et continuera de se soulever jusqu’à ce que son droit inaliénable à l’autodétermination soit respecté.
Devant cette situation, nous demandons au Gouvernement du Canada d’exercer les pressions nécessaires, y compris de véritables sanctions diplomatiques, politiques et économiques, pour qu’Israël cesse la violation systématique du droit international et des droits du peuple palestinien.
En particulier, nous exigeons du Canada :
- qu’il révise radicalement sa politique extérieure, orientée vers un appui inconditionnel à Israël, aux dépens du peuple de la Palestine ;
- qu’il appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à envisager toutes les actions et sanctions nécessaires afin d’appliquer ses résolutions et d’éviter tout nouvel embrasement en Israël-Palestine ;
- qu’il cesse de délégitimer la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) organisée à l’échelle internationale et portée par des ONG, des mouvements sociaux et des universités, car il s’agit d’une stratégie pacifique et légitime qui relève du droit à la liberté d’expression, tel que reconnu par la Cour européenne des droits de l’homme ;
- et enfin, qu’il joue un rôle actif dans le processus de reconstruction des infrastructures et des maisons dans la bande de Gaza.
Nous exigeons également du gouvernement du Québec qu’il suspende son entente de coopération avec Israël, signée en 1997 et renouvelée en 2017, tant que ce pays ne se sera pas conformé au droit international.
CET APPEL est endossé par :
- Paul Ahmarani, acteur
- Pierre Beaudet, professeur, UQO
- Ronald Cameron, militant politique et associatif
- Philippe Ducros, auteur et metteur en scène
- Zahia El-Masri, Fondation Canado-Palestinienne du Québec
- Ruba Ghazal, députée de Mercier Québec Solidaire
- Lorraine Guay, militante en milieu communautaire et féministe
- Michelle Hartman, professeure, McGill
- Jooneed Khan, journaliste, écrivain et militant pour les droits humains
- Denis Kosseim, membre du Comité de direction de la Fondation canado-palestinienne du Québec
- Anne Latendresse, professeure, UQAM
- Suzanne Loiselle, militante, soeur auxiliatrice
- Mohamed Lotfi, artiste
- Amélie Nguyen, coordonnatrice du Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
- Fabienne Preséntey, sociologue engagée
- Yakov Rabkin, professeur émérite, Université de Montréal
- Norma Rantisi, professeure, Université Concordia
- Vincent Romani, professeur, UQAM
- Caroline Senneville, présidente CSN
Nous souhaitons recueillir de nombreux appuis pour bien signaler aux gouvernements fédéral et provincial que l’opinion publique est réceptive aux demandes formulées dans cet appel.